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Afrique de l'ouest : les militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali sommés de rendre le pouvoir à des civils

Maxresdefault 8La communauté internationale multiplie en vain des appels aux juntes des trois pays à s’effacer au plus vite, mais elles s’entêtent à faire traîner la transition au-delà d’un délai raisonnable. Malgré cela, l’organisation régionale ne ménage aucun effort pour faire pression sur les régimes concernés à la suite de leur suspension de ses instances et d’avoir imposé de lourdes sanctions contre eux après leur refus manifeste de se conformer à ses exigences.

Malgré les appels, les militaires au pouvoir au Burkina Faso et en Guinée ont adressé une fin de non-recevoir aux injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Les autorités de Ouagadougou ont ainsi affirmé qu’elles n’entendaient pas écourter le calendrier de trois ans qu’elles ont retenu avant de rendre le pouvoir à des civils élus. Du côté de Bamako, la junte continue de défier la Cédéao puisqu’elle a annoncé le lancement d’un « processus » de transition de « deux ans » alors que l’organisation régionale demandait la tenue d’élections sous seize mois maximum. Quant au nouvel homme fort guinéen, le colonel Mamady Doumbouya, il a opté pour une transition de trois ans à partir d’une date qu’il n’a pas définie.

La junte guinéenne est allée encore plus loin en interdisant des manifestations politiques de rue, notamment après l’adoption par l’organe législatif qu’elle a mis en place de cette assez longue période de transition avant le retour des civils au pouvoir. « Toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme de transition, sont interdites pour l’instant jusqu’aux périodes de campagne électorale », écrit le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dans un communiqué. « Pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenché depuis le 5 septembre 2021, le CNRD invite l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations toute forme de manifestation ou regroupement à caractère politique », poursuit la junte, ajoutant que « tout manquement » aux décisions annoncées « entraînera pour leurs auteurs des conséquences de droit ».

Antonio Guterres pour le retour immédiat à l’ordre constitutionnel

En dépit du refus des dirigeants actuels du Burkina, de la Guinée et du Mali de se conformer à de courtes transitions comme souhaité par la communauté internationale, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, demande instamment aux juntes militaires de rendre le pouvoir à des civils. « Nous avons convenu de l’importance de poursuivre le dialogue avec les autorités de facto de ces trois pays afin d’instaurer le retour à l’ordre constitutionnel dans les délais les plus brefs », a-t-il déclaré récemment après avoir rencontré le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine.

De son côté, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a rendu hommage à la Cédéao pour sa stratégie « décisive » contre les coups d’Etat. « La détermination et la capacité à décider de la part des organes dirigeants de la Cédéao sont remarquables et sont un très bon exemple pour le reste du continent », soulignait-il lors de son dernier séjour à Bissau. Il faisait allusion aux sanctions et autres mesures prises à l’encontre de Ouagadougou, Conakry et Bamako, pour les contraindre à organiser les élections dans les meilleurs délais afin de rendre le pouvoir à des civils.

Fragilisée par la crise sahélienne, l’Afrique de l’ouest a été encore un peu plus déstabilisée par les coups d’Etat militaires survenus successivement au Mali (août 2020 et mai 2021), en Guinée (septembre 2021) et au Burkina Faso (janvier 2022). Hormis ces pays, la Guinée-Bissau a été le théâtre, le 1er février, d’une tentative de coup d’Etat déjouée ayant fait onze morts, et liée selon les autorités au trafic de stupéfiants. La paix y règne déjà parce que trois jours après ce coup de force, la Cédéao a annoncé la création d’une force d’appui à la stabilisation du pays.

Source: adiac

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