Sékouba Konaté (2009-2010)
De mère libanaise et de père guinéen de l'ethnie Malinké, il est originaire de Kankan, il a grandi dans la Commune du Kaloum et parle couramment le soussou. Il a été formé à l'Académie royale de Meknès au Maroc où il partage la même chambre que son compatriote Boubacar Doumbouya. Il a ensuite poursuivi sa formation en France. En 1996, il suit les cours du Brevet de chef de section Parachutiste à Pau et des cours d’entraînement du 1er degré à Mont-Louis.
Il suit ensuite les cours de l'école de Guerre en Chine. Sékouba Konaté intègre l’armée guinéenne en 1985, à l’âge de 19 ans.
En 1996, il est nommé commandant-adjoint du Détachement des parachutistes à la 2ème région militaire de Labé par le président Lansana Conté.
Il a gagné sa popularité entre 2000 et 2002 lors des actions le long des frontières commune avec le Libéria et lors de la Mission des nations unies en Sierra Léone (UNAMSIL). Il prend dès lors le surnom de « Tigre »
En 2008, il a été nommé commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA, unité d’élite de l’armée guinéenne, basée au camp Alpha Yaya Diallo).
À l'occasion du coup d'État du 23 décembre 2008, il est devenu général de brigade et ministre de la Défense numéro 2 de la junte militaire. Suite au massacre de septembre 2009, Sékouba Konaté semble prendre ses distances avec Dadis Camara et essaye d'arrêter Aboubacar Toumba Diakité, estimé responsable du massacre du 28 septembre 2009, mais il en aurait été empêché par Moussa Dadis Camara lui-même.
Le 3 décembre 2009, alors que Sékouba Konaté est en voyage au Liban, Aboubacar Diakité ouvre le feu sur Dadis Camara et le blesse grièvement. Dadis est hospitalisé au Maroc et Sékouba Konaté devient l'homme fort du régime, avec les accords de Ouagadougou, pour conduire avec courage et détermination , la transition politique, qui verra le sacre du Pr Alpha Condé, comme premier Président démocratiquement élu en Guinée, depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1958.
Guinéennes, guinéens,Mes chers compatriotes,
Je rentre du Maroc après un séjour plus long que prévu qui permet aujourd’hui de relancer et de redynamiser le processus de transition initié le 23 décembre 2008. Malgré les difficultés du parcours et quelque doute qui persistent encore, nous sommes nombreux à croire que nous pouvons apprendre de nos erreurs pour relancer la machine. C’est dans ce cadre que ma visite à Rabat se situe. Je suis rendu au près du capitaine Moussa Dadis Camara pour lui exprimer en tant que collaborateur et frère d’arme mes vœux de prompt rétablissement après la tentative manquée d’assassinat dont il a été victime le 3 décembre 2009. Par la grâce de Dieu et nos ferventes prières, sa vie n’est pas en danger. Mais il faut du temps, de la patience et un suivi médical pendant un certain temps pour qu’il se rétablisse totalement. C’est le lieu et l’occasion de remercier sa majesté, le roi Mohamed VI qui l’a reçu à bras ouverts dans la pure tradition d’hospitalité et solidarité Marocaines et africaines. Nous exprimons aussi notre sentiment de reconnaissance à l’endroit des présidents sénégalais, Me. Abdoulaye Wade et burkinabé, Blaise Compaoré qui, les premiers ont apporté une précieuse assistance dans l’évacuation de notre cher frère d’arme.
Mes chers Compatriotes,
Ma visite à Rabat a été aussi et surtout l’occasion de m’entretenir avec le capitaine Moussa Dadis Camara dans la confiance et la franchise et sans tabou des attentes et espoirs que nous souhaitons tous de voir combler suite au discours que j’ai livré à la nation à la faveur du premier anniversaire de l’avènement du CNDD au pouvoir. Le plus urgent de tout dans ces moments critiques de notre histoire, c’est réconcilier le pays avec lui-même en reconnaissant et puis encore les multiples tords causés, c’est de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés par le respect, la confiance et la reconnaissance mutuelle. C’est également de rompre l’isolement de notre pays sur la scène internationale par un retour rapide à la démocratie et aux valeurs républicaines.
Mes chers Compatriotes,
Notre Etat, pour être respectable et fréquentable, a l’obligation morale et le devoir sacré d’assurer la sécurité pour tous, la paix pour chacun. Ainsi, nous serons heureux et libres sur la terre de nos ancêtres, de même que fier d’être guinéen.
Mes chers compatriotes,
Vous vous doutez bien que le renouveau de la rupture que nous appelons tous de nos vœux pour lequel chacun d’entre nous reste mobilisé, déterminé et vigilant, ne peut se faire que par le billet d’un nouveau contrat moral, politique et social librement consenti par chacun et tous au nom de l’intérêt supérieur de notre nation. L’adhésion totale et véritable de toutes les composantes politique et sociale ainsi que celle de tous nos partenaires à un nouveau processus de transition équitable et transparente et souhaitable. Cela pour éviter les erreurs du passé sur la base de l’ouverture totale, indispensable à rassembler tous les talents, toutes les expériences, toutes les compétences au service de notre pays qui en a tant besoin. Il nous faut poser dès maintenant des actes allant dans le sens de l’apaisement, de l’unité de tous les guinéens, de la refondation de notre Etat et notre système politique. Pour se faire et conformément aux accords de Ouaga, nous décidons à partir de l’instant du choix d’un premier ministre issu de l’opposition désigné par elle-même qui engagera avec l’ensemble des couches sociales et politiques du pays des discussions et consultations pour la mise en place d’un gouvernement de transition et d’union nationale.
Mes chers compatriotes,
Le temps et les modalités pour y arriver, la composition de cette nouvelle équipe basée sur l’unité dans la diversité incombent désormais à toutes les parties concernées que j’invite à tout faire pour ne pas imposer au pays une attente longue et interminable. Le pays ne peut continuer à attendre et souffrir davantage. Les guinéens sont impatients et désormais ils sont plus exigeants, la communauté internationale nous hâte de presser le pas et attendent de notre part des progrès significatifs ici et maintenant. Il nous faut par ailleurs, l’hypothèque sur notre présent et notre avenir en libérant les énergies et intelligences créant toutes les bonnes volontés à un moment où le pays est dans l’impasse et dans l’incertitude totales, une administration boquée et un Etat qui n’existe plus que de nom, une économie en faillite. Il nous faut chers concitoyens, frères et compagnons d’arme faire renaître l’espoir, la confiance et amener chacun guinéen à croire en lui-même, en ses dirigeants et son pays.
Mes chers compatriotes,
Les acteurs politiques, tous les compatriotes qui pour des raisons de sécurité ou parce qu’ils sont menacés dans leur liberté ou encore parce qu’ils sont frustrés dans leurs droits ont choisi de vivre à l’étranger, sont invités à rentrer au bercail pour apporter leur contribution dans la construction d’une Guinée nouvelle, démocratique et prospère dont les bases, à compter de jour historique sont jetés. Par ma voix, le CNDD et le gouvernement s’engagent solennellement et fermement à garantir la sécurité de chacun et de tous, l’intégrité physique et morale de chaque citoyen et citoyenne et de toute personne vivant sur le sol guinéen. Il est prévu en particulier pour des leaders de l’opposition, des unités mixtes de sécurité, gendarmerie, police, armée, directement rattachées au ministre chargé de la Sécurité présidentielle pour leur protection particulière partout où ils seront ou se rendront sur le territoire guinéen pendant toute la durée de la transition.
Mes chers compatriotes,
La Guinée, c’est l’affaire des guinéens d’abord. Notre destin sera celui que nous voulons qu’il soit. C’est maintenant que se joue notre avenir personnel et celui de notre nation. Cet avenir se pose en ces termes : que voulons ? Où allons ? Qui doit nous diriger ? C’est au peuple souverain de Guinée d’en décider le moment venu à l’occasion des élections que nous attendons et espérons et qui se dérouleront à la date fixée par la nouvelle autorité de transition. Jusqu’ici notre histoire s’est déroulée autour des hommes et de leur destin singulier, celle que nous devons écrire à partir d’aujourd’hui doit partir de nous et aboutir à nous. Dans ce grand dessin, un destin est possible pour chacun et pour tous. C’est ma conviction personnelle et profonde, l’Etat, le pays, ce n’est pas moi, c’est chacun de nous responsable à part entière de notre destinée commune. Ma démarche, si vous la partager, nous la défendrons jusqu’au bout dans l’unité et la cohésion. Je ne crois pas au destin individuel. C’est pourquoi je n’hésiterais pas un seul instant de me retirer dès lors que j’aurai eu le sentiment de prêcher dans le désert ou d’aller à l’encontre du sens de l’histoire et de la volonté populaire.
Vive la République
Vive la Guinée
Vive la démocratie
Vive les forces armées
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