La République de Guinée

 

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LA GUINEE INDEPENDANTE :

RETROSPECTIVE ET PERSPECTIVE, APPERCU GEOGRAPHIQUE :

La Guinée, appelée officiellement la République de Guinée, est un pays d’Afrique de l’Ouest, situé au bord de l’océan atlantique, sur une superficie de 245.857 km2. Elle est limitée au Nord-Ouest par la Guinée-Bissau, au Nord par le Sénégal, à l’Est par le Mali, au Sud-Est par la Côte d’Ivoire et au Sud par le Libéria et la Sierra Leone.

De part sa position, la Guinée abrite la source de la plupart des grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest (les fleuves Niger, Sénégal et Gambie pour ne citer que ceux-là). Ce qui lui a valu le titre de « Château d’eau de l’Afrique occidentale ».

La République de Guinée est divisée en 4 régions naturelles :
• La Basse Guinée ou Guinée maritime, est une région côtière située en bordure de l’Atlantique, avec pour capitale naturelle, Kindia
• La Moyenne Guinée, région des hauts plateaux du Fouta Djallon, aux nombreux cours d’eau. Le centre repère est Labé
• La Haute Guinée, une immense savane formant une zone de transition avec la République du Mali. La plus grande ville est Kankan
• La Guinée forestière, région montagneuse couverte de forêts denses, dont le plus haut sommet du pays, le mont Nimba, est estimé à environ 1.752 m. La ville principale est N’Zérékoré

La capitale de la République de Guinée, Conakry, est découpée en cinq communes : Kaloum, Matam, Dixinn, Ratoma et Matoto. Cette délimitation serait en passe d’être réduite à une seule commune, selon un document adopté tout récemment, en ce mois de Septembre 2008, par le gouvernement.

A l’instar des autres pays tropicaux, la Guinée connait l’alternance de deux principales saisons qui sont : La saison sèche et la saison pluvieuse.


RESSOURCES NATURELLES :


Le pays regorge d’importantes réserves naturelles allant des ressources minérales et hydrauliques aux hydrocarbures. S’agissant des ressources minérales, la Guinée est riche en réserves considérables en bauxite, diamants, or, fer, cobalt, clinker, ardoise, uranium...
Un rapport de la Banque Mondiale indique que la Guinée est le deuxième producteur mondial de bauxite avec 40 % des réserves mondiales, après l’Australie (BM 2007). La pêche constitue la principale ressource halieutique. Etant le château d’eau de l’Afrique occidentale, elle dispose de la plus grande capacité hydro-énergétique de la sous-région ouest-africaine, sans compter d’immenses étendues de terre cultivable sur près de 975.000 hectares soit 4.7% de la superficie totale du territoire (FAO 2004).


APERCU HISTORIQUE ET POLITIQUE:

 
Auparavant, le territoire de la Guinée faisait partie des différents empires et royaumes qui se sont succédés du X au XIX siècle en Afrique de l’ouest tels le Ghana, le Sosso, le Mali (ou Mandingue) et le Songhaï. Elle deviendra plus tard, à travers la colonisation occidentale, une colonie française intégrée à l\'Afrique occidentale française (AOF) en 1893.
Les résistants à cette pénétration, comme l\'Almamy Samory Touré menèrent une lutte organisée et féroce contre l\'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du Sud-Est. Samory Touré fût arrêté en 1898 et déporté au Gabon où il mourut en 1900. Il fut l\'un des derniers héros de l\'histoire précoloniale du pays.
D’autres résistants comme Elhadj Bocar Biro Barry et Alpha Yaya Diallo, le calife Oumar Tall de Dinguiraye, N’Zébéla Togba Pivi, Kissi Kaba Kéita en région forestière et autres Dinah Salifou en Basse Guinée continueront la lutte qui ne cessera qu’en 1912, par la «pacification» de cette zone érigée en région militaire depuis 1899.
On retiendra finalement, que ce seront l\'éclatement et les frictions entre les multiples chefferies rivales, confrontées à l’écart technologique de l’envahisseur qui facilitera l\'emprise française sur le pays. Les excès militaires français provoquèrent en 1911 par exemple, une révolte farouche des Guerzé et des Manon, qui fut réprimée avec la plus ignoble brutalité.
La France imposera par la suite, un système d\'administration coloniale identique à celui appliqué dans les autres territoires africains de sa circonscription coloniale. Le français devint la langue de l’Administration. La plupart des documents officiels ne furent pratiquement jamais connus de la majorité des colonisés, sauf lorsqu’ils furent occasionnellement et intentionnellement traduits dans un «dialecte local». Près de 95 % des guinéens ne fréquentaient pas l’école et ignoraient, par conséquent, le français. Seules quelques rares élites guinéennes parvenaient à déchiffrer la langue coloniale. Certains parents n’hésitaient pas, au besoin, à écourter les études coraniques de leurs enfants pour leur faire suivre les cours à l’école française.
La mise en valeur du pays demeura ainsi le fait des Français, les autochtones ne pouvant fournir que la main-d’œuvre à bon marché, notamment dans l’exploitation des plantations agricoles et les mines de bauxite. Les sociétés françaises monopoliseront ainsi les cultures d\'exportation et les multiplieront. Évidemment, l\'exploitation des ressources naturelles s\'orientera vers les besoins de la Métropole, ce qui suscitera très tôt un syndicalisme très politisé, surtout dans les centres industriels et portuaires. Ces contestations finiront par se transformer en mouvements de masse.
A signaler que pendant les deux guerres mondiales, la Métropole fit largement appel aux soldats guinéens: 36.000 furent mobilisés en 1914-1918 et près de 18.000 en 1939-1945 (Université canadienne de Laval, 2008).
La Guinée devint par la Constitution française du 7 octobre 1946 un «Territoire d\'outre-mer». Mais à la fin de la colonisation française, le taux de scolarisation des «indigènes» restait inférieur à 12 %. Cette situation cachait aussi d\'importantes disparités entre les sexes (par exemple, moins de 10.000 filles sur 45.000 enfants scolarisés). La disparité était également perceptible à divers niveaux : milieux urbains et ruraux (dits «de brousse»), différents groupes sociaux (fonctionnaires, artisans, ouvriers, manœuvres, paysans…) et religieux (écoles coraniques et écoles privées catholiques), sans parler des régions géographiques. L\'enseignement supérieur demeurait inexistant.
Malgré toutes ces restrictions, inévitablement, une conscience politique anticoloniale se développera pour s\'affirmer avec force, après la Seconde Guerre mondiale.


VERS L’INDEPENDANCE :

 
Après la deuxième guerre mondiale (1945-1949), les Guinéens, comme tous les autres Africains, furent autorisés à exercer une certaine forme d’activités politiques sur leur territoire suivant la conférence de Brazzaville en 1946. C’est ainsi que la Guinée put obtenir en 1946 un siège de représentant au Parlement français à Paris.
De 1948 à 1958, trois principaux partis dominèrent la scène politique guinéenne de l’ère coloniale, a savoir :
- le Bloc Africain de Guinée (BAG) dirigé par Diawadou Barry, Fraimoi Bérété et Karim Bangoura. Ce parti était modéré et soutenu par des chefs coutumiers, marchands influents et des hauts cadres civils.
- le Mouvement Socialiste Africain dirigé par Ibrahim Barry
- le Parti Démocratique de Guinée (PDG), une section du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), dirigé par Madéira Kéita et Sékou Touré, un leader syndical. Ce dernier était soutenu dans la plus part par des jeunes citadins, marchands modestes, leaders syndicaux et des cadres subalternes.
En vertu de la Loi Cadre de 1956 qui conféra à la Guinée une certaine forme d’autonomie politique, le PDG remportera 57 sièges sur 60 à l’Assemblée territoriale à l’issue des élections de 1957. Sékou Touré sera alors autorisé à former un gouvernement à la veille de l’indépendance. Tout de même, le jeune leader critiquera longtemps la Loi Cadre, en l’accusant d’avoir « balkanisé » la Guinée, en indiquant qu’elle a divisé le pays et n’a accordé aucune responsabilité à la Guinée (Kaba, 1977).
A partir du 13 Mai 1958, une insurrection militaire de l’armée française en Algérie porta au pouvoir en France le Général Charles de Gaule. Celui-ci décida très rapidement d’organiser un référendum dans les colonies françaises pour une libre autodétermination entre la communauté française et l’indépendance totale.
Une aubaine pour les leaders guinéens ! Lors du référendum du 28 septembre 1958, ils engagèrent la Guinée à être le seul pays de toute l\'Afrique francophone à rejeter la proposition du Général de Gaulle concernant l\'intégration des colonies de l\'Afrique occidentale française (AOF) au sein d’une éventuelle Communauté française. Sékou Touré, alors vice-président de Conseil du gouvernement local, demandera à la population guinéenne de voter « NON » au projet d\'intégration à la Communauté française, dans un discours aussi historique que courageux. Il déclarera au Général de Gaulle à Conakry, en ce jour mémorable du 25 août 1958, ce qui suit:
« Le projet de Constitution ne doit pas s\'enfermer dans la logique du régime colonial qui a fait juridiquement de nous des citoyens français, et de nos territoires, une partie intégrante de la République française Une et Indivisible. Nous sommes africains et nos territoires ne sauraient être une partie de la France. Nous serons citoyens de nos États africains, membres de la Communauté franco-africaine… Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage » (Université canadienne de Laval, 2008).
Profondément choquée par la décision guinéenne, la France du Général Charles de Gaulle suspendit immédiatement son aide et son appui technique à la Guinée.
En un mois, l\'administration guinéenne se vit privée de tous les techniciens et fonctionnaires français, y compris les médecins, infirmiers, enseignants jusqu’aux responsables de la sécurité aérienne.
Pendant que les présidents Habib Bourguiba de Tunisie, Hamani Diori du Niger et Léopold Sédar Senghor du Sénégal par exemple, se comptaient parmi les défenseurs les plus acharnés de la Francophonie, Sékou Touré, lui, continua d’exiger l’indépendance immédiate et totale en proclamant haut et fort, que la Communauté Française constituait une «nouvelle forme de domination coloniale».
La Guinée accéda à l\'indépendance le 2 octobre 1958. Paris, dans sa logique de revanche, tentera d’empêcher l’admission du nouvel État aux Nations unies. Mais, hélas, la Guinée sera admise le 12 décembre 1958, comme 82ème Etat membre de l’ONU.
Quant à Sékou Touré, il devint un héros en donnant naissance au «nationalisme intransigeant», tandis que la Guinée restait le symbole de la «dignité africaine retrouvée». Très populaire dans son pays comme dans toute l’Afrique, Sékou Touré en tant que premier Président de la République de Guinée, deviendra bientôt le grand «responsable suprême» du pays. Il mit aussitôt en œuvre une politique de «panafricanisme» impliquant la «décolonisation intégrale de toutes les structures», afin d’instaurer une «société socialiste».
A la proclamation de son indépendance et la prise en main de sa destinée, la Guinée était déjà confrontée à un manque à remplir et à des difficultés économiques avec le retrait subit de la France.

Toutefois, certains pays, dans l’esprit de la solidarité africaine, ont apporté de l’aide a la Guinée, comme le Ghana qui lui avait accordé 10 millions de dollars américains sous forme de prêts, de même que des enseignants sénégalais et marocains, pour ne citer que ceux-ci, répondirent prestement à l’appel du jeune Etat et assistèrent les quelques « intellectuels » guinéens à assurer le fonctionnement des écoles. A l’extérieur du continent, les pays de l’Est tels l’URSS, la Chine et l’Inde apportèrent de l’aide financière et technique pour la survie du régime.
Cible de plusieurs tentatives d\'assassinat, réelles ou supposées, dont le paroxysme restera l’agression portugaise de 1970, Sékou Touré accusera régulièrement la France de comploter pour renverser son régime. Il décidera ainsi de rompre toute relation avec celle-ci en novembre 1965.

Mais en définitive, le régime de Sékou Touré, inquiet pour sa survie et harcelé par l’économique, se transformera en un Parti unique et autoritaire. La « complotite » récurrente, la répression violente et les exécutions et autres disparitions extrajudiciaires provoqueront, au cours des années, l’exil du quart de la population guinéenne (on parle de 500 000 personnes sur deux millions).

Ayant acculé son pays à la faillite et devant le mécontentement grandissant de la population, Sékou Touré entreprendra un processus d’assouplissement de son régime à partir de 1977. Il fit alors de nombreux voyages diplomatiques à travers le monde dans le but d’établir ou de rétablir les relations avec plusieurs autres pays et, singulièrement, ceux de l’Occident notamment la France. Celle-ci avait déjà franchi le premier pas à travers une visite d’Etat que le Président français de l’époque, Valéry Giscard d\'Estaing, avait effectué en Guinée en 1978.

C’est dans ce cadre général que survint le 26 Mars 1984, le décès du Président Sékou Touré. Il rentrera dans l’Histoire comme une personnalité très controversée, surtout au niveau de sa population, aussi bien en Guinée qu’ailleurs. Il aura exercé 26 ans de pouvoir sans partage.


DEUXIEME ET ACTUEL REGIME:


Le 3 avril 1984, une semaine après la mort d\'Ahmed Sékou Touré, premier Président de la Guinée indépendante, une junte militaire dénommée « Comité militaire de redressement national » (CMRN), emmenée par des officiers tels le Lieutenant-colonel Lansana Conté et le Colonel Diarra Traoré, prit le pouvoir à Conakry. Les acteurs décidèrent de placer Lansana Conté à la présidence de la Guinée.
Le CMRN affirmera, dès le départ, sa volonté de mettre fin au régime autoritaire de Sékou Touré. Il commencera par abolir la Constitution et dissoudre le parti unique avant d’annoncer la naissance de la Deuxième République. Le nouveau gouvernement ouvrit les portes des prisons politiques et singulièrement le tristement célèbre « Camp Boiro », libéra les prisonniers politiques et se porta garant de la protection des Droits de l\'Homme. Il entreprit la réorganisation du système judiciaire, décentralisa l\'administration et commença à libéraliser l\'économie en encourageant la propriété privée et les investissements étrangers.
Mais en Juillet 1985, suite aux dissensions entre les nouveaux maîtres de la Guinée, Lansana Conté élimina beaucoup de ses frères d’arme qu’il accusa de tentative de coup d’Etat contre son régime (Groupe International Crisis, 2007)
En 1990, les Guinéens approuvèrent par référendum une nouvelle constitution qui inaugura la Troisième République et introduisit la Cour suprême. En 1991, le CMRN fut remplacé par un corps mixte, civil et militaire, le Conseil Transitoire de Redressement National (CTRN). Lansana Conté conservera la Présidence pour cinq ans, avec pour mandat de gérer la transition vers un pouvoir exclusivement civil. Le CTRN élabora des projets de loi qui devaient aboutir à la formation de partis politiques indépendants, la tenue d\'élections nationales et la liberté de la presse. Les partis politiques furent légalisés en 1992 et plus de 40 partis sont officiellement reconnus à ce jour.
En décembre 1993, Le Président Lansana Conté fut réélu pour cinq ans lors des premières élections multipartites, entachées d\'irrégularités et d\'un manque de transparence de la part du gouvernement. En 1995, le Parti de l\'unité et du progrès (mouvance du président) remporta 76 des 114 sièges lors des élections législatives au cours desquelles l\'opposition dénonça encore des irrégularités.
En 1996 et suite à une mutinerie des militaires guinéens, Lansana Conté réorganisera le gouvernement et nommera, pour la première fois depuis 1985, un Premier ministre, en la personne de Sidya Touré, qu\'il chargea de responsabilités particulières concernant le programme gouvernemental de réforme économique.
En l’an 2000, la situation sécuritaire de la Guinée, sera littéralement menacée par les implications des guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone. Des factions rebelles (RUF de Sierra Leone avec l’appui de Charles Taylor) perpétreront des attaques meurtrières le long des frontières Sud-Est de la Guinée sous prétexte que cette dernière « servait d’arrière-base pour la faction des Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD) ».

Cette situation précaire de paix et de stabilité s’était aggravée par des échanges de tirs entre l’armée guinéenne et les rebelles ivoiriens à la frontière Guinée-Côte d’Ivoire après l’éclatement de la crise ivoirienne en 2000.

Mais la crise politique du pays a atteint son paroxysme à la suite des élections présidentielles de décembre 2003. Des élections boycottées par tous les principaux partis d’opposition « en raison de l’absence de conditions préalables d’un scrutin libre et transparent ».

En 2004, le Président Lansana Conté nommera Cellou Dalein Diallo au poste de Premier Ministre, 8 mois après la démission de l’ancien titulaire de ce poste, François Lonsény Fall.
Le Premier Ministre Cellou Dalein Diallo sera renvoyé le 5 Avril 2006 « pour faute lourde », après avoir formé la veille un gouvernement controversé.

En 2006, une grève générale et illimitée avait été déclenchée sur toute l’étendue du territoire national par l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG élargie à l’ONSLG et l’UDTG pour protester contre la dégradation des conditions de vie des populations du fait d’une inflation vertigineuse.

En janvier-février 2007, une autre grève générale et illimitée lancée par la même inter-centrale syndicale, avec pour axes fondamentaux le « Changement », l’exigence de la nomination d’un Premier Ministre, Chef du gouvernement et le respect du principe de séparation des pouvoirs, paralysera l’ensemble du pays pendant près de deux mois. Ce mouvement s’était soldé par des exactions militaires et des violations graves des Droits de l’Homme (Groupe international Crisis, 2007).

Mais, grâce à la médiation de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la grève générale a été suspendue après la nomination, le 27 février, d’un Premier Ministre « de consensus aux pouvoirs élargis », Lansana Kouyaté.
Et le 20 mai 2008, Kouyaté a été limogé et remplacé par Ahmed Tidiane Souaré qui assume donc, à ce jour, les fonctions de Premier Ministre, Chef du gouvernement de « large ouverture ».

PERSPECTIVE :

Eu égard à ce qui précède, nul doute ne doit s’emparer de celui qui aura affirmé que le parcours de la Guinée de l’indépendance à nos jours a été marqué d’événements tant positifs que négatifs. On s’accorde à dire qu’en général, le bilan reste plus négatif que positif. Ce qui interpelle plus d’un guinéen à réfléchir sur les voies et moyens pouvant nous conduire à un meilleur avenir après 50 ans d’indépendance politique.

C’est pourquoi, il faut des reformes en profondeur sur tous les plans de la vie politique, économique, institutionnelle, militaire, administrative, éducative, sociale etc.
La première perspective qui s’offre à nous en ce moment, c’est de tout mettre en œuvre pour gagner le pari d’organiser des législatives libres, transparentes et crédibles en vue de mettre en place une Assemblée forte et représentative.
Cette dernière aura pour tache de procéder à des reformes courageuses telles que la constitutionnalisation du poste de Premier Ministre avec une définition claire de son mandat, puis la révision partielle ou intégrale, si nécessaire, de la constitution par exemple le délai du mandat présidentiel et la procédure de succession en cas de vacance du pouvoir, car le délai de 60 jours pour la période intérimaire du Président de l’Assemblée nationale est considéré comme beaucoup trop court pour organiser de nouvelles élections.

Par ailleurs, il faut une réorganisation de l’appareil exécutif qui est jugé par beaucoup d’observateurs de la politique guinéenne de pléthorique et budgétivore au regard de la situation conjoncturelle du pays.

Il faut encourager la réinsertion professionnelle de la diaspora, promouvoir l’emploi des jeunes après leur formation et trouver des mesures d’encouragement et d’accompagnement pour les administrateurs civils.

Il faut également améliorer la gestion des affaires publiques, respecter l’Etat de droit, restaurer l’autorité de l’Etat et assainir l’administration pour attirer les investissements étrangers directs.
A ce stade, il s’agit de la mise en place d’un environnement juridique sain, d’un climat sécuritaire et infrastructurel favorable à la promotion des investissements privés.

De même, la promotion du secteur privé et parapublic permettrait l’absorption de plus de main-d’œuvre nationale et le développement rural.

Il faut poursuivre la renégociation des conventions et contrats miniers du pays avec les sociétés minières contractantes dans l’intérêt supérieur de la Nation, et cela, en conformité avec le Code minier en vigueur


SEKOU CAMARA (MA Relations internationales et stratégiques, UKM-IDFR, Malaisie)    


 

 

 

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Commentaires

  • Bayo Abidine
    • 1. Bayo Abidine Le 30/12/2008
    COUP D'ETAT EN GUINEE: L'ARMEE PREND
    LE POUVOIR.
    ADRESSE DU CAPITAINE MOUSSA DADIS CAMARA LE NOUVEL HOMME FORT DU PAYS:

    "A compter d'aujourd'hui, la Constitution est suspendue, ainsi que toute activité politique et syndicale…Le gouvernement et les institutions républicaines sont dissous…un conseil consultatif composé de civils et militaires sera bientôt mis en place.

    La Guinée a fêté le cinquantenaire de son indépendance le 2 octobre avec un classement dans la catégorie des pays les plus pauvres de la planète. Avec les immenses ressources naturelles dont elle est dotée, la Guinée aurait pu être beaucoup plus prospère, mais l'histoire et les hommes en ont décidé autrement…Les détournements de deniers publics, la corruption généralisée, l'impunité érigée en méthode de gouvernement, l'anarchie dans l'appareil de l'Etat ont fini par plonger notre pays dans une situation économique catastrophique, particulièrement dramatique pour la grande majorité des Guinéens…Les membres de l'actuel gouvernement sont en grande partie responsables de ces crises sociales et économique sans précédent, de même les institutions républicaines ont brillé par leur incapacité à s'impliquer dans la résolution de cette crise "

    Rappellerons que jusqu’ici Mohamed Dadis Camara était chef de la section carburant à l'intendance des armées.
  • CAMARA Lanciné
    • 2. CAMARA Lanciné Le 04/02/2009
    Communique 004 du CNPD
    L'enfant prodige
    Qui dit que ce prince désavoué n'était pas prodige?
    Le roi contre tous les sujets du royaume, lui le trouvait prodige.
    Vu que jadis il excella dans les nocturnes randonnées,
    Education et fréquentation peu catholiques, furent de lui peu recommandé.
    Une fois au palais royal, il multiplia et accentua ses déboires.
    Orgies, drogues,alcools et tout sauf accomplir son devoir.
    Le roi informé de cette turpitude, l'enrôla parmi ses vigiles.
    Entre formation et discipline militaire, il devint peu à peu agile et habile.
    De ses amis et proches, ils formèrent un bloc rigoureusement entraîné et armé
    Peu après, le roi capitula après que son tout nouveau palais fut bombardé.
    Humilié et agenouillé quand subitement ce bloc vint le subtiliser.
    Le prince gagne sympathie,reconnaissance et l'écoute du souverain.
    En homme sage, ce dernier ne tarda pas à accepter les revendications des mutins
    Cet acte de bravoure ouvrit au prince toutes les portes du bonheur
    Mais le roi maladif, tomba peu à peu dans la torpeur.
    Le royaume s'affaiblit, ses habit ans furent affamés et assoiffés.
    Scribes, vizires et vigiles cherchèrent tous à s'accommoder.
    Il fallut même au prince que de l'affaire rail pour se désaltérer
    Un jour, de caporaux-rail comme tout le peuple chantèrent un boum qui fit faya
    Des quatre coins, tous restèrent derrière madame Bah.
    Un faux-dé s'était même joué du prophète et de son paradis.
    Alité, mais croyant en Mamadou et Ariyanna, le roi s'était maudit
    Il se déchaîna et se traîna jusqu'aux geôles pour les sanctifier.
    Lesquels, le peuple avait bien pris soin de déshonorer.
    Une marée humaine se dirigea alors vers le palais royal
    Pour signifier le déclin sur des pancartes, à bas le service royal
    Le bloc les intercepta au pont des pendus, ouvrit le feu,
    Tua et blessa par centaine, et le reste détala ou courba la queue.
    Il fallut encore ce bloc pour réhabiliter le malade et vieux roi.
    Un consensus fut trouvé pour calmer le peuple en désarroi
    Deux ans, jour pour jour, le roi quitta le monde des vivants.
    Ne pouvant accéder au trône, le prince le camoufla aux prétendants.
    Ces derniers s'en rendirent compte et appelèrent à la constitution
    Mais hélas! le bloc irrésistible avait déjà pris ses dispositions
    Le roi eut droit à des funérailles dignes de son nom et de son rang.
    On dirait que la suite ne porterait jamais atteinte à son honneur.
    Que le prince non plus, ne se repentirait d'avoir versé sang.
    Car, le roi transitoire châtie les voleurs et non les tueurs-voleurs.
    Le président du conseil national pour la préservation de la démocratie
    Organe consultatif et incontournable de notre dynastie
    lancecame@yahoo.fr
  • facely Mara
    • 3. facely Mara Le 15/04/2009
    Je voudrais que vous nous donnez beaucoup d`explications sur la situation economique de la guinee,pour les trois regimes. Merci.
  • sylla
    je m'appelle aboulaye sylla licence 1 departement droit universite Mahatma Gandhi je voudrais vous demender de nous apporté plus de detail sur les differentes constitutions guinéennez de 1958
    1982
    1990 leurs conditions d'avenement,structure et leurs caracteres
  • DRAME Mamadou Alioune
    Mon cher Sekou,

    Felicitations et encouragements.

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