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Coup de bluff ou réel scénario ? le Général Sékouba Konaté menace d'imposer un civil à sa convenance, si la situation de crise perdure

L'ex sécrétaire général de la Présidence de la République Tibou Camara, nouvellement élevé au rang de Ministre d'Etat, en qui Sékouba Konaté accorde une confiance totale et qui est chargé de la gestion de la quasi totalité des dossiers politiques dans le cabinet présidentiel, serait-il la personnalité préssentie par le général, pour prendre la direction des affaires, en cas de désaccord persistant entre les deux candidats en lice ?

A la lecture de l'entretien qu'il a accordé à RFI, on peut bien s'en douter. Reste qu'il est plus que probable, que les deux candidats et leurs partisans, ne l'entendront certainement pas de cette oreille.

Le général qui est garant de la poursuite de la transition, suite aux accords de Ouagadougou, doit pour mener à terme sa mission dans l'apaisement, assumer pleinement ses responsabilités, en affichant sa neutralité, pour arbitrer sans équivoque, le conflit ouvert qui oppose désormais les deux camps, pour le contrôle de la CENI, au lieu de menacer à tout bout de champ de jeter l'éponge à ce stade critique de l'évolution de la situation.

En Guinée, le processus électoral est toujours en crise et sur place, tout le monde se demande ce que pense le président de la transition. RFI a pu s’entretenir longuement et en exclusivité avec le général Sékouba Konaté. Compte rendu d’une rencontre nocturne et sans langue de bois.

Sékouba Konaté est un mystère. Est-il aussi désintéressé par le pouvoir qu’il le prétend ? A Conakry, tout le monde spécule et tout le monde est persuadé de détenir la vérité, sans apporter la preuve formelle de sa démonstration.

Avec ses mots à lui, le général président répond : « Moi, j’en ai rien à foutre du pouvoir. Je n’ai qu’une envie, c’est de claquer la porte, mais c’est mon entourage qui m’en empêche. A Ouagadougou, on m’a forcé la main, je n’aurais jamais du accepter ».

Plus tard dans l’entretien, vient la question de la crise autour de la commission électorale. Réponse directe de Sékouba Konaté : « Moi je ne comprend rien à la politique, je laisse tout ça à Tibou Kamara, le secrétaire général de la présidence que je viens de nommer ministre d’Etat. »

Coup de bluff ou réel scénario ?

Quand le sujet Dadis Camara arrive sur la table, le président de la transition ne cache pas son amertume envers son prédécesseur à la tête du pays : « Un faux type, un menteur, aujourd’hui il a peur de moi et fait tout pour m’éviter à Ouagadougou ».

Les leaders politiques guinéens en prennent aussi pour leur grade : « Je leur ai dit plusieurs fois de se rencontrer mais ils ne m’écoutent pas et les problèmes ethniques montent. »

Vers deux heures du matin tombe alors cette menace, dont il est difficile de savoir s’il s’agit d’un coup de bluff pour mettre la pression sur la classe politique, ou d’un réel scénario en préparation : « Si les deux candidats ne sont pas capables de s’entendre, je ferai le tour des garnisons et j’imposerai s’il le faut par la force un civil à la tête du pays ».

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