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En Guinée, opposition et gouvernement reprennent contact dans un climat de tensions

Dialogue inclusifLa rencontre ne semble pas avoir dissipé la suspicion profonde de l’opposition à l’égard de la junte au pouvoir.

L’opposition guinéenne a repris contact lundi 13 mars avec le gouvernement dominé par les militaires après des mois d’absence de dialogue faisant redouter une montée des tensions, a constaté un correspondant de l’AFP. La rencontre ne semble pas avoir dissipé la suspicion profonde de l’opposition à l’égard de la junte au pouvoir, encore accrue par l’interpellation d’un de ses membres samedi.

Des représentants des Forces vives, une coalition des principaux partis, de syndicats et d’organisations non gouvernementales, ont accepté de rencontrer le premier ministre Bernard Goumou sous l’égide de leaders religieux. L’un des intercesseurs, Jean Boston Bangoura, de l’Eglise anglicane, a admis devant des journalistes qu’il s’agissait d’une « prise de contact ».

La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d’un des putschs qu’a connus l’Afrique de l’Ouest depuis août 2020. Les militaires ont consenti sous la pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à la fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, précisent-ils.

Un pays coutumier des violences politiques

L’opposition a été confrontée sous la junte à l’arrestation d’un certain nombre de ses dirigeants et au lancement de poursuites judiciaires contre d’autres. La junte a interdit toute manifestation et vient de menacer d’interdire les partis. L’opposition refuse de dialoguer dans les conditions fixées par la junte qu’elle accuse de confisquer le pouvoir.

Elle a cependant consenti, après l’intervention des autorités religieuses, à reporter à mercredi prochain une manifestation initialement prévue la semaine dernière. Dans un pays coutumier des violences politiques, une précédente journée de mobilisation mi-février avait entraîné des affrontements qui avaient fait trois morts.

L’opposition n’a pas communiqué après la rencontre de lundi sur le maintien ou le report de la mobilisation de mercredi. Abdoulaye Barry, un responsable syndical membre des Forces vives, a cependant déclaré à l’AFP que « si la junte prenait la démarche des religieux au sérieux, elle n’irait pas arrêter un des acteurs majeurs des Forces vives ».

Abdoul Sacko, l’un des cadres des Forces vives, a été interpellé par les gendarmes samedi apparemment en dehors de toute procédure et, selon son avocat, sans motivation. Il a été relâché mais à nouveau été convoqué lundi. Joint par l’AFP, il a rapporté que les gendarmes l’avaient interrogé sur son implication dans l’organisation de manifestations interdites. A nouveau relâché, il doit retourner chez les gendarmes vendredi.

Source: Le Monde avec AFP

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