Guinée : la coalition Union sacrée vole en éclats

Capture 60Le RPG Arc-en-ciel, l’UFDG, la branche politique du FNDC, l'UFC et l’Anad, ont claqué la porte à la coalition Union sacrée.

Elle avait été créée pour pousser le pouvoir militaire à organiser rapidement l'élection présidentielle. La Coalition des forces vives de Guinée a finalement volé en éclats. Les uns accusant les autres de soutenir la prolongation de la transition militaire. 

Ainsi, les poids lourds des partis de l'opposition, à savoir l'UFGD de Cellou Dalein Dialllo, le RPG de l'ex-président Alpha Condé, l'Alliance pour l'alternance et la démocratie, le FNDC politique,  ont décidé de se retirer de la coalition baptisée Union sacrée, qu'ils accusent de ne plus être fidèle à son esprit d’origine, explique Rafiou Sow, membre de l'Anad. 

"Nous avons constaté, à l’issue de leur dernière conférence de presse, qu’ils sont pour la prolongation de la transition, selon leur communiqué. Vu que l’esprit initial de l’Union sacrée est violé par eux, nous avons décidé de quitter l’Union sacrée et de continuer notre combat. Si cela n’est pas possible, nous ferons en sorte que d’autres Guinéens civils organisent cette transition à la place du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement, le nom de la junte au pouvoir, ndlr) et de son général Mamadi Doumbouya."

Pas de présidentielle en 2024

Ibrahima Tenemba Kourouma, le président du parti Guide, estime toutefois qu'il est impossible d'organiser les élections avant la fin de l'année. 

"On ne peut pas faire des élections avant le 31 décembre 2024. Cela signifie que tout le monde doit se mettre en cause afin qu'on s'accorde sur un principe, qu'on accepte un nouveau format de dialogue et qu'on discute pour proposer un calendrier raisonnable qui facilitera le retour à l'ordre constitutionnel."

Alors que le silence de la communauté internationale vis-à-vis des militaires au pouvoir est critiqué, Alpha Ousmane Diallo, chargé de communication du parti l'Union pour le progrès et le renouveau, estime qu'il faut nuancer ces critiques. La communauté internationale, dit-il, a surtout pour mission de s'assurer du bon déroulement du processus électoral.

"Il y a toutes les tendances. Il y a des partis politiques qui pensent que la communauté internationale ne devrait pas cautionner, accepter la façon dont la transition est en train de se passer. Mais nous pensons que la communauté internationale a le devoir d'aider à ce que les choses se passent bien, à ce que la transition se passe normalement. Parce que le plus important, c'est demain, après les élections."

La communauté internationale critiquée 

Selon les partis politiques opposés à la prolongation de la transition militaire, les arrestations arbitraires, l’interdiction des manifestations, les atteintes à la liberté des médias et la disparition de leaders de la société civile sont trop peu dénoncées par la communauté internationale. 

Aissatou Baldé, présidente du mouvement politique Alliance du peuple pour le changement, dénonce une mollesse de la communauté internationale vis-à-vis du régime militaire.

"La communauté internationale refuse de dénoncer ce qui se passe chez nous, c'est-à-dire les kidnappings forcés, les violations répétées des droits humains. C'est très dommage et je pense qu'à l'allure où vont les choses, si ça ne tient qu'à la communauté internationale, Mamadi Doumbouya va rester."

La France est souvent citée parmi les soutiens du général Mamadi Doumbouya. Les médias guinéens se sont ainsi fait l’écho d’une proposition de résolution de l’Assemblée nationale française, présentée fin septembre, et réclamant la création d’une commission d’enquête "sur les relations diplomatiques et sécuritaires tissées entre la France et la junte militaire guinéenne."

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle

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