L'identité biométrique aidera-t-elle l'économie du pays?

Sans titre 39Suite de notre série consacrée à l'économie guinéenne à l’approche de l’élection présidentielle du 18 octobre prochain. Le pays a décidé de se doter d'une identification biométrique. Concrètement, l’ancienne carte d’identité sur papier rigide aisément falsifiable sera remplacée par une nouvelle carte contenant les informations biométriques des individus. Une véritable révolution dans un pays où l’absence d’état civil fiable est la cause de très nombreux problèmes, et de handicaps pour le développement de l'économie.

À l’aide d’une lampe à ultraviolet, le commissaire Mamadouba Camara fait apparaître un filigrane à travers l’acte de naissance. Il dirige le projet de carte d’identité biométrique. « C'est d'abord ta propre sécurité, c'est être sûr que c'est toi, c'est être sûr que tes données personnelles sont dans une puce avec tes empreintes. Et nous sommes allés plus loin avec la reconnaissance faciale. »

Objectif : digitaliser l’état civil avec un numéro unique pour chaque Guinéen, notamment pour voyager plus facilement. « Des informaticiens faisaient du copié-collé et au niveau international certains contestaient. »

Prix de la carte : 100 000 francs guinées, soit environ 10 dollars, un coût pour nombre d’usagers. Souvent plus habitués à payer l’équivalent de 50cts pour défaut d’identité aux barrages routiers. « Pour 55 000 francs guinéens et continuer à être racketté parce qu'on t'a interpellé... Avant d'arriver là où je pars, j'ai déjà fini de payer les 100 00 francs guinéens. » Avant, on disait qu'il y avait même des agents de police qui fabriquaient de vrai-faux papiers. « Avec cette nouvelle donne, c'est impossible. »

Plus de tergiversation sur les départs à la retraite, s’exclame un jeune fonctionnaire, à la condition que les fichiers soient centralisés et compatibles entre eux, nuance un observateur.

Un état civil fiable permettrait également de résoudre du fichier électoral, éternelle pomme de discorde politique et surtout de mener des politiques publiques viables selon Mamoudzou Touré, économiste : « Les politiques publiques sont bâties pour les populations. Lorsque l'on a aucune idée de cette population, la question de l'efficience et de l'efficacité des politiques publiques se posent. Cette carte va faciliter les déplacements des personnes et des biens, au niveau de l'espace intégré de la Cédéao. »

Et donc de la création de richesse. « À partir du 31 décembre 2020, vous aurez des difficultés si vous n’avez pas la nouvelle carte », prévient le commissaire.

Source: RFI

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