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L’opposition agite de nouveau la menace de boycott de la présidentielle

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À moins d'un moins de la présidentielle, alors que des observateurs internationaux commencent à se déployer sur le terrain, l'opposition guinéenne menace une nouvelle fois de boycotter le scrutin. En cause, selon elle : le non-respect par le gouvernement de l'accord politique signé en août.

Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition guinéenne, a exprimé mardi 15 septembre ses doutes quant à la mise en place d’un scrutin équitable et transparent pour la présidentielle du 11 octobre. Il estime que le président Alpha Condé fixe toutes les décisions avec Bakary Fofana [président de la Ceni] de manière unilatérale, sans concertation et en violation flagrante des dispositions de la loi et de l’accord politique signé avec le gouvernement en août. « Nous sommes tellement préoccupés qu’on s’interroge sur l’opportunité même de continuer à participer à ce processus », a-t-il expliqué, renouant avec d’anciennes menaces de boycott de l’élection.

« Nous n’avons pas à donner de conseils stratégiques à l’opposition mais je suis convaincu que personne ne comprendrait que l’opposition boycotte l’élection à ce stade du processus et malgré l’implication de la communauté internationale », a réagi de son côté Albert Damantang Camara, le porte-parole du gouvernement, en réaction aux propos de Cellou Dalein Diallo. Camara juge notamment très clair et très encourageant le bilan de l’organisation du scrutin, dressé par une mission conjointe de l’ONU, de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui s’est achevée lundi soir.

Quelques progrès

Dans un communiqué, ces quatre organisations ont noté les avancées significatives dans la mise en oeuvre de l’Accord politique du 20 août mentionnant la recomposition des délégations spéciales – exécutifs communaux désignés par le pouvoir faute de scrutin à cet échelon depuis 2005 – ainsi que des progrès dans la révision du fichier électoral. Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, a quant à lui assuré que le problème de représentation de l’opposition au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est réglé, tout comme celui des délégations spéciales.

Observateurs internationaux

Le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, a pour sa part accusé lundi la Ceni de ne pas donner accès aux informations techniques nécessaires à la révision des listes électorales contestées par les adversaires d’Alpha Condé, qui dénoncent l’inscription de mineurs dans les régions favorables au pouvoir. « L’opposition ne va pas entériner une situation qui va l’amener à des élections dont les résultats sont programmés d’avance et qui vont permettre à M. Alpha Condé de se succéder à lui-même en dehors du suffrage exprimé par les Guinéens », a-t-il prévenu, en annonçant que l’opposition pourrait mener des manifestations.

Afin de garantir la régularité du scrutin, une mission d’observation de l’Union européenne a déployé mardi 20 observateurs dans l’ensemble du pays, dont les effectifs devraient atteindre à terme 70 observateurs, répartis en équipes de deux personnes. Dans une décision publiée le 11 septembre, au lendemain de l’ouverture officielle de la campagne électorale, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a interdit à tout média de communiquer quelque résultat que ce soit jusqu’à la proclamation par la Ceni des résultats provisoires de la présidentielle.

Source: jeune afrique

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