La Guinée sécurise 131 millions $ pour la résilience climatique dans la pêche
- Par Administrateur ANG
- Le 12/06/2025 à 12:27
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En Guinée, comme dans la majorité des pays côtiers, le poisson est une source privilégiée de protéines animales dans l’alimentation de la population. Alors que le secteur de la pêche est de plus en plus confronté aux défis climatiques, le gouvernement cherche à renforcer la résilience du secteur.
La Guinée a obtenu un financement total de près de 131 millions $ auprès de ses partenaires internationaux pour la mise en œuvre d’un projet baptisé « Kounki », visant à renforcer la résilience climatique dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
Ledit projet a été présenté lors d’une réunion entre Fatima Camara, ministre de la Pêche, et Axel van Trotsenburg, Directeur Général Senior pour le Développement à la Banque mondiale, en marge de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) qui se déroule du 9 au 13 juin prochain à Nice.
Selon les données officielles, l’initiative bénéficie d’un crédit de 100 millions $ de l’Association internationale de développement (IDA) affiliée à la Banque mondiale, d’une enveloppe de 21,4 millions $ de l’Agence française de Développement (AFD), d’une subvention de 5 millions $ du programme PROBLUE également affilié à la Banque mondiale ainsi que de 4,5 millions $ issus du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) France-Guinée.
À travers le Projet Kounki, les autorités veulent faire face aux impacts croissants du changement climatique dans le secteur de la pêche à travers des interventions stratégiques, notamment la modernisation des infrastructures de pêche et des circuits de commercialisation (ports, marchés, chaîne du froid) et la protection des écosystèmes côtiers, en particulier les mangroves. Il est également prévu la mise en place de mécanismes d’inclusion économique visant à renforcer l’implication des femmes et des jeunes dans le secteur, ainsi que le développement d’une industrie aquacole durable afin de réduire la pression sur les ressources halieutiques.
D’après la Banque mondiale, la Guinée compte parmi les pays les plus exposés aux effets du changement climatique. Entre l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation des événements climatiques extrêmes qui se traduisent par l’érosion côtière et les inondations, l’institution financière estime que l’accès aux ressources marines devient de plus en plus difficile pour les communautés de pêcheurs, qui dépendent des ressources halieutiques pour leur survie économique et alimentaire.
Dans ce contexte, le développement de l’aquaculture représente une alternative durable pour la production de poissons, d’autant plus qu’en Guinée, la marge de croissance de ce secteur est considérable. D’après le ministère des Pêches et de l’Économie maritime, la Guinée a produit environ 419 000 tonnes de poissons en 2023, dont 78 % (327 200 tonnes) provenaient de la pêche maritime, 18 % (74 700 tonnes) de la pêche continentale, et seulement 1,4 % (5 985 tonnes) issus de la pisciculture.
En augmentant la contribution de l’aquaculture à son approvisionnement en poisson, le pays pourrait réduire sa dépendance à la pêche maritime, plus exposée aux effets du changement climatique. L’enjeu pour la Guinée de renforcer sa résilience climatique dans le secteur de la pêche, est d’autant plus important que celui-ci contribue à hauteur de 4,5 % au PIB du pays et fournit des sources de revenus à environ 7,5 % de la population.
Stéphanas Assocle
Édité par Wilfried ASSOGBA
Source: Agence Ecofin
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