Discours de vœux de Nouvel-An 2012 du Président de l’UFDG

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Chers Compatriotes,

Chers Amis,

A l’aube de la nouvelle année, mes premières pensées sont pour nos morts sur le champ des combats pour nos libertés. Je prie le Tout Puissant pour le repos de leur âme. A leurs familles endeuillées, ma profonde compassion. A ceux qui ont été meurtris dans leur chair ou atteints dans leur dignité par la barbarie de la répression, toute ma solidarité.

Non, 2011 n’a pas été l’an « 1 » de la démocratie en Guinée. Elle a été une année rude pour l’état de droit, une année de conflits entre la volonté du nouveau pouvoir d’installer une nouvelle dictature et le refus déterminé des citoyens de voir confisquées les libertés chèrement conquises.

Je voudrais, au nom de l’UFDG, adresser à tous nos compatriotes nos vœux d’espoir. L’année 2012 est l’année de l’espoir, le temps du scrutin législatif dont l’issue devrait nous permettre de mettre en place le contre pouvoir nécessaire à la sauvegarder de nos libertés.

Chers Compatriotes,

Arrêtons-nous sur l’année qui s’achève.

2011 n’a pas été l’année annoncée de la renaissance guinéenne. Elle a été, au contraire, celle de toutes les dégradations : moins de sécurité, moins d’emplois, moins de solidarité, pouvoir d’achat encore plus faible. Face à cette détérioration de leurs conditions de vie, les Guinéens ont bien voulu prendre leur mal en patience. En revanche, ils ont refusé que l’on touche à leurs libertés. Conscients de leurs droits d’avoir des opinions et de pouvoir les exprimer, ils n’ont pas hésité, malgré les menaces, à manifester leur opposition aux violations de la loi et des principes démocratiques. Ces manifestations pacifiques ont fait l’objet de répression brutale : 700 citoyens arrêtés arbitrairement, dont 400 ont été illégalement jugés, 7 citoyens tués par les forces de l’ordre et des miliciens « Donzos » et pour lesquels aucune enquête n’a été ouverte. Même les plaintes formulées par les familles des victimes ont été rejetées, sur instruction du pouvoir.

Cette injustice a plutôt galvanisé la détermination des Guinéens à rester debout, avec une vigilance accrue pour l’exercice de leurs droits. C’est ainsi que tant à l’intérieur du pays que dans la capitale, les populations sont plus nombreuses que jamais pour acclamer les sorties de leurs leaders comme pour exprimer leur volonté de s’opposer à toute dérive de nature à entraver leurs droits.

Mais le nouveau régime n’a pas seulement voulu museler l’opposition politique. Dans sa volonté d’étouffer toute force hostile à son ambition d’hégémonie, il a tenté une main mise sur les Associations de la Société Civiles et la CNTG, principale Centrale Syndicale du pays. Les menaces et les violences physiques employées à cet effet ont fortement indigné l’opinion nationale et internationale. La soif de liberté et d’indépendance des syndicalistes et le soutien obtenu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays n’ont pas permis au pouvoir de prendre le contrôle de la Centrale.

Chers Compatriotes,

L’année 2011 a été aussi une année qui a fragilisé la cohésion de notre nation. Les discours stigmatisant une ethnie en sont une illustration. La Guinée peut-elle atteindre ses objectifs de développement, peut-elle être forte si les Guinéens n’étaient pas rassemblés et solidaires ? Les réformes nécessaires à mettre en œuvre, à partir des choix parfois difficiles à faire, n’exigent-elles pas la recherche du consensus pour une adhésion la plus large possible des citoyens ?

Malheureusement, la voie qui a été suivie est celle de l’intolérance, de l’esprit de clan, de l’intimidation, de l’Etat partisan, avec l’élimination systématique, dans tous les secteurs, des cadres soupçonnés d’appartenir à l’opposition, une justice aux ordres et une administration au service du parti du Président et ce jusqu’au niveau des sous-préfectures.

Chers Compatriotes,

Avec ces pratiques d’une autre époque, pouvait-on s’attendre à des résultats autres que ceux que beaucoup de Guinéens et observateurs étrangers jugent négatifs ? La gestion efficace des Etats repose sur des Institutions fortes dont notamment l’opposition et les syndicats, sur un Etat de droit affirmé, le refus de fractures inutiles et blessantes, la recherche de l’adhésion la plus large. Nous ne devons pas perdre de vue que nous avons la Guinée en partage. Au-delà de nos sensibilités personnelles ou politiques, nous portons son histoire en commun.

Chers Compatriotes,

Après cette année probatoire, vous êtes nombreux à douter de la capacité du Président et de son gouvernement à améliorer vos conditions de vie et à garantir l’égalité en droit des citoyens. Il est de notre devoir de vous offrir, d’offrir à tous les Guinéens, un espoir. C’est tout l’enjeu du scrutin législatif de 2012 : permettre une gestion économique plus efficace et sauvegarder les libertés fondamentales en limitant les risques d’un pouvoir totalitaire sur le pays.

Pour atteindre cet objectif, l’opposition doit veiller à maintenir et à consolider son unité. Elle est aujourd’hui unie face à la volonté du gouvernement de manipuler le fichier électoral et d’inféoder la CENI. Elle l’est aussi dans le dialogue engagé pour aller aux élections législatives, dans une posture de vigilance soupçonnant le pouvoir de vouloir gagner du temps, le temps de réunir les conditions d’une fraude massive aux élections législatives. J’invite nos amis de l’opposition à aller plus loin puisque nous nous sommes assignés un devoir d’exiger des élections libres et transparentes dans le respect du Code Electoral et des principes démocratiques. Je les invite à réfléchir à une union plus structurée susceptible de garantir notre victoire.

Mes chers Compatriotes,

Mes chers Amis,

A tous et à chacun, aux militants de l’UFDG, à nos amis du Collectif et de l’ADP, à tous les Guinéennes et Guinéens, aux amis de la Guinée, je souhaite une bonne et heureuse année.

Je vous remercie.


Cellou Dalein Diallo
Président de l’UFDG

Source; ufdg

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