Réaction aux voeux de Cellou Dallein Diallo‏

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Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, est en passe de devenir le champion du monde de la victimisation. Après le titre de « Meilleur investisseur privé » du Sénégal, notre champion national risque de voir bientôt sa photo illustrer le mot « pleurnicheur » dans les dictionnaires.

Après en avoir usé et abusé pendant la dernière campagne électorale, la victimisation est devenue la dernière munition d’un président de l’UFDG confronté aux doutes et aux interrogations de ses propres partisans après l’énorme claque de sa défaite au second tour de l’élection présidentielle de 2010. Acculé, challengé sur ses propres terres par des cadres désillusionnés, Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, est revenu à ses fondamentaux dans ses vœux aux Guinéens, qualifiant la nouvelle administration de « nouvelle dictature » plus encline à défendre des intérêts de clans qu’à répondre aux aspirations des Guinéens tout en « stigmatisant une ethnie » dans le même temps. La mauvaise foi de ce monsieur est hallucinante. Il oubli juste de rappeler dans ses vœux que tous les gouvernements dans le monde ont dû faire face à de nombreux vents contraires en 2011, desservi par un profond ralentissement de la conjoncture mondiale, une grave crise financière, la flambée du chômage, la ruée vers l’or noire suite aux tensions dans le monde Arabe et une longue liste de catastrophes naturelles. Un tel oubli me fait penser que Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, ne vit pas dans le même monde que nous. On peut prendre son discours par tous les bouts mais force est de constater que pas une fois les mots de « crise », « travail », « chômage », « jeunesse », « courant », « éducation », « eau », etc. n’ont été prononcés. Or, quelles sont les priorités des Guinéens ? Comment peut-on faire confiance à un monsieur qui, non seulement a oublié ces mots pendant qu’il était aux affaires (« le ministre ayant eu la plus longue longévité après Jean-Paul SARR » selon ses propres mots), récidive aujourd’hui ?

A quelques mois des élections législatives de 2012, je m’attendais à des prospectives au niveau de ces vœux. Qu’ai-je eu à la place ? Une rétrospective, sélective de surcroit car l’attaque dont a été victime le Pr. Condé n’y est même pas mentionnée. Le seul cheval de bataille de Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, est de mettre toutes les difficultés actuelles de la Guinée sur la tête d’une administration âgée d’à peine une année. En lisant ces vœux, les images de ces «villages Potemkine» me reviennent à l’esprit. Il se fait passer pour le gentil et la victime (off course) persécuté par un méchant « dictateur » et une justice agissant « sur instruction du pouvoir ». Toute l’astuce est de faire croire que le problème de la Guinée est le Président Condé. Une telle malice pourrait prendre si Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, était constant dans ses choix. Il accuse aujourd’hui le pouvoir de dictature. Or, pendant de nombreuses années, il n’a pas hésité à collaborer avec une des dictatures militaires des plus dures dans le monde. En serviteur zélé, il a été un des plus gratifiés en honneurs pas seulement matériels. Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, vous êtes plus responsables aujourd’hui des maux de notre pays que le Pr. Alpha Condé.

Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, conscient que les pires menaces qui pèsent sur lui émanent plus de ses propres amis que de ses adversaires, tente d’enrôler les habits de chef de l’opposition à défaut d’avoir pu enfiler ceux de Président de la République, beaucoup trop grands pour lui. En chef de bande éclairé, il tente aujourd’hui de ramener sous son giron des barons souvent décrédibiliser par leur propre base, à la tête de véritable « coquille vide ». La reconstitution du « club des 4 anciens premiers ministres du Général Conté » n’est pas une réponse crédible aux nombreuses préoccupations des Guinéens. Si le bonheur de la Guinée vous importait réellement Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, vous y investiriez. Il n’a jamais été dit que l’Etat devait tout faire dans un pays. Pourquoi ne pas répondre aux carences de l’Etat puisque vous en avez les moyens ? Entre nous, ceci ne serait qu’un juste retour aux choses, si vous voyez ce que je veux dire.

Je ne voudrais pas passer pour un « anti-Cellou » primaire. Il y a des vérités dans ce que vous dites. Le pouvoir a commis certaines approximations et certaines erreurs. Mais allons-y, faisons une comparaison des bilans quand vous voulez. A juste titre, vous avez évoqué le cas des syndicats qui voient toujours d’un mauvais œil l’intrusion de la puissance publique sous toutes les latitudes de cette planète. Mais de grâce, ne confondez pas tout. Certes des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue. Au passage, j’aurais aimé vous voir à la tête de ces cortèges. Mais je peux comprendre que la douceur des Sénégalaises retienne beaucoup à Dakar. Mais ceci ne doit en rien justifier vos errements tactiques et stratégiques. Le fait est que ces manifestations étaient interdites. En défiant l’autorité de la puissance publique – la seule à avoir le monopole de la force – vous vous exposiez, pardon, vous exposiez vos militants aux foudres des forces de l’ordre. Je ne fais pas ici une apologie de la torture et du meurtre. Je dis simplement que l’Etat est en droit de remettre de l’ordre lorsque l’ordre n’est pas respecté. La loi, ce n’est pas fait seulement pour les vaches. Tout le monde doit s’y astreindre sous peine de subir les conséquences de ses actes. Ne dit-on pas nemo legem ignorare censetur (Nul n'est censé ignorer la loi).

Si comme vous l’affirmez Monsieur Cellou Dallein Diallo, Président de l’UFDG, votre volonté est de concourir au bonheur des Guinéens, vous devriez pour cela lutter contre ce sentiment d’impunité et de corruption qui ont marqué vos actions lorsque vous étiez aux affaires. Vous devrez également lutter contre vos nombreuses contradictions. En effet, comment pouvez-vous réclamer « la recherche de l’adhésion la plus large » alors que vous avez refusé la main tendue du Pr. Condé. Vous devriez également regarder devant pas tout le temps en arrière comme l’ont illustré vos actes. Après la rétrospective dont vous avez fait preuve dans vos vœux, je vous invite aujourd’hui à faire une introspection profonde. Vous pourriez par exemple répondre à la question suivante : pourquoi la Guinée n’est pas un « Etat de droit affirmé » et n’a pas « des Institutions fortes » alors que vous avez été aux manettes de ce pays ?

Je vous souhaite, à vous et à tous les Guinéens, une excellente année. Merci de votre lecture.

 

Mory DIAKITE – mory.diakite@gmail.com

Mory Diakité

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