Alpha Condé sur les traces de Sékou Touré ?

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Une réelle indépendance pour l’Afrique revient en boucle dans les débats menés sur le continent noir depuis quelques années. Alors même que les dirigeants africains sont traités de peu courageux ou de complices de l’Occident dans un contexte de néocolonialisme très décrié, le président guinéen, Alpha Condé invite ses pairs à rompre le cordon ombilical qui les lie avec l’ancienne puissance. Une façon de s’inscrire sur la politique de son prédécesseur, Sékou Touré.

Le président guinéen, a jeté un pavé dans la mare coloniale ce  mercredi 29 mars 2017. A l’ouverture de la Conférence internationale pour l’émergence de l’Afrique à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Alpha Condé a appelé ses pairs à couper le cordon ombilical qui les lie à l’Occident. «Nous sommes encore trop attachés à la puissance coloniale. Il faut couper le cordon ombilical, » a déclaré Alpha Condé. «Comment pouvons-nous parler d'indépendance financière quand l'Union Africaine est financée par l'Union Européenne, » a-t-il poursuivi en présence de l'Ivoirien Alassane Ouattara, de la Libérienne, Ellen Johnson-Sirleaf et du Sénégalais, Macky Sall.

Le président de l’Union africaine estime que les Africains sont capables de se prendre en charge, vu que l’Afrique regorge de beaucoup de potentialités et que la forte croissance durable de l’Afrique doit contribuer à améliorer les conditions de vie de ses citoyens. 

Tout en prônant l’intégration africaine, le président guinéen explique que la solution contre la crise migratoire est la création d’emplois. «Quand il s’agit de nous, on parle d’immigrants et quand c’est eux, on parle de migrants, » a conclu M. Condé sans explications.

Et quand le président Alassane Ouattara a voulu lui indiquer la gravité des paroles, Alpha Condé s’est défendu en disant qu’il « assume pleinement ses propos ».

Cette prise de position du président guinéen tranche carrément avec celle de bon nombre de ses pairs qui auraient tenu un autre discours dans les mêmes conditions.  Il faut voir à travers la réaction de M. Condé, celle d’un combattant de vieille date pour les idéaux de liberté et d’indépendance. L’ancien responsable du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP), de l’Association des étudiants guinéens en France (AEGF) et cumulativement de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) a subitement retrouvé ses élans indépendantistes.

De ce fait, Alpha Condé s’inscrit dans le même combat que son prédécesseur  Sékou Touré dont il faut se rappeler la célèbre phrase : «Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage». Cette position s’ajoute à la levée générale de bouclier contre le CFA en Afrique pour annoncer une aube nouvelle pour les peuples africains.

 

Christophe SESSOU

Source: beninmondeinfos

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