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Cellou Dalein Diallo à la nation: "Mon vœu le plus cher est celui d’une Guinée en paix, solidaire et prospère"

Guinéennes, guinéens, Mes chers compatriotes, Au seuil de cette nouvelle année, j’adresse à chacune et à chacun  d’entre vous  mes vœux les plus chaleureux. Je voudrais tout d’abord exprimer ma sympathie à toutes celles et à tous ceux qui sont dans l’épreuve. Je pense tout particulièrement aux nombreuses victimes de l’injustice du pouvoir et de la violence des Forces de l’Ordre.

Je pense aux familles endeuillées et  dont nous partageons la peine. Je pense aux blessés, à ceux qui sont  injustement en exil ou en prison, à ceux dont les biens ont été détruits. L’UFDG, par ma voix, salue leur courage et leur sens du sacrifice qui ont permis de résister à l’instauration d’une nouvelle dictature dans notre pays. Nous leur devons solidarité et reconnaissance. Nous leur devons aussi de poursuivre le combat avec une détermination toujours plus forte.

A  l’évocation de notre résistance, l’image qui se convoque dans notre esprit est celle du Président Nelson Mandela qui vient de disparaitre.  Cet homme d’exception, le plus digne et le plus illustre fils que l’Afrique a donné à elle- même et à l’humanité toute entière, nous a légué une belle  leçon de vie. La fermeté sans concession  dans le combat pour la liberté et l’égalité mais aussi la justice et la tolérance au cœur de l’action de l’homme d’Etat. Que cette double inspiration illumine notre cheminement politique !  Avec vous, je prie Dieu le Tout Puissant pour le repos de son âme !

Mes chers compatriotes,

 Je sais que la vie de beaucoup d’entre vous, déjà éprouvée par les deux premières années de gouvernance du pouvoir actuel, a été encore plus rude en 2013. Vous finissez l’année plus inquiets pour vous, pour vos enfants, pour notre pays.

Inquiets de l’aggravation  de l’insécurité. Elle est dans les rues, à nos portes,  dans nos domiciles. Des hauts fonctionnaires assiégés en pleine circulation et éliminés parce que, sans doute, ils en savaient trop ou gênaient le système de prédation mis en place ! Des citoyens tués, mutilés et leurs biens détruits pour avoir manifesté pour leurs droits et  contre les dérives autocratiques du pouvoir ! Des familles violentées dans leurs concessions, violées dans leur chair, dépouillées de leurs biens par des hommes en uniforme sensés assurer leur sécurité !  Les auteurs de ces tragédies ne sont-ils pas identifiés ? De qui tiennent-ils les ordres ? Qui leur garanti  l’impunité ?

Tous ces crimes, délibérément non élucidés,  ont gravement mis en cause la confiance des  populations dans leurs Institutions. En effet, face à un Etat partisan ou défaillant, le citoyen  n’est-il pas tenté  de se rendre justice en recourant à des actes de violences?  Le pouvoir en place, en trois ans de gestion de notre pays, a mis la justice en péril et  rendu l’Etat plus déliquescent qu’il n’a jamais été.

Mes chers compatriotes,

Une autre source d’inquiétude est la poursuite de la détérioration des conditions de vie.  Au cours de ces trois dernières années, le pays s’est enfoncé dans la pauvreté avec une forte dégradation des infrastructures sociales et économiques. Observez autour de vous l'état de vos écoles et de vos universités, de vos dispensaires et de vos hôpitaux,  de vos routes et de vos ponts ! Le pays est encore dans l’obscurité et l’eau à la pompe, toujours un luxe.  Le chômage des jeunes a atteint un niveau jamais égalé.

En vérité, le gouvernement actuel n’a pas pu, loin s’en faut répondre aux attentes légitimes de notre Peuple. Il n’a pas été capable de mettre en mouvement la société guinéenne et de susciter la confiance nécessaire à la création de la richesse. Il a rendu le contexte peu favorable à l’investissement privé en refusant de stabiliser le cadre juridique et réglementaire et en retardant les mesures d’apaisement  des tensions sociopolitiques qu’il a délibérément créé.

Mes chers compatriotes,

La préoccupation concernant l’unité de la nation est certainement la plus profonde. Notre pays offre aujourd'hui le spectacle d'une société divisée, humiliée, blessée. Comment cicatriser les plaies ouvertes par ces expéditions punitives récurrentes dans la commune de Ratoma ?  Comment accepter ces exactions répétées sur  une population ciblée ? Quel dessein poursuit le pouvoir avec la promotion cynique du MandenDjallon ?  Comment ne pas éprouver une émotion indicible face aux images  insoutenables renvoyées par les brutalités subies par des populations de la Forêt ? Aujourd’hui ces violences s’exercent à Kankan, Siguiri, Mandiana.  Ne conduisent-elles pas beaucoup d'entre nous  à s'interroger anxieusement sur notre identité nationale ?   

A ces souffrances s'ajoutent de profondes frustrations. Celles qui sont  ressenties face à la discrimination dans la gestion publique du pays. C'est la gestion d'un clan. Celui du RPG arc-en-ciel. Il a tous les pouvoirs, toutes les responsabilités, toutes les faveurs. Seuls les membres du clan ont accès aux marchés publics, au recrutement dans l’armée et dans la fonction publique. Ils vivent de l'Etat et sur L'Etat avec l'arrogance qui accompagne l'impunité.

Mais il y a un ressentiment encore plus grave du fait de la politique du gouvernement de deux poids deux mesures même dans la gestion de la violence dans le pays. La discrimination sournoise entre les guinéens sur la base de leur appartenance politique ou ethnique par le pouvoir actuel est porteuse d’une grande menace pour la paix sociale et l’unité nationale.

Mes chers compatriotes,

Depuis son accession au pouvoir, le Président de la République a une gouvernance sectaire et arrogante. Il  conduit une politique  d'affrontement et d'intolérance dangereuse pour la cohésion de notre nation. Cette situation déjà préoccupante, le serait encore davantage s’il détenait sans limite le pouvoir législatif. Son ambition était, en effet, de disposer de tous les leviers du pouvoir. C’est ce que vous avez refusé au prix de grandes souffrances lors des élections législatives.

Je voudrais rendre ici un hommage particulier à nos militants et sympathisants pour avoir répondu sans relâche à nos appels à la résistance contre la volonté du pouvoir d’organiser des élections législatives à sa guise. Leur mobilisation et leur détermination, ont rendu possible le retour de la communauté  internationale dans le jeu politique guinéen et, par voie de conséquence, l’accord du 3 Juillet. La participation de l’opposition républicaine aux élections législatives qui en a résulté a empêché le pouvoir de s’octroyer la majorité qualifiée qui pouvait lui permettre d’imposer sa volonté aux guinéens. 

Aujourd’hui, le RPG arc-en-ciel est dans le  désarroi, déboussolé par la pugnacité de l’opposition républicaine et par ses médiocres  performances aux législatives. Parti du pouvoir, il a bénéficié pour ces élections, de tous les moyens de l’Etat. Des milliards de nos francs déversés pour l’achat des consciences, des complicités avec ceux qui contrôlent le processus électoral, des combines de toutes sortes pour enfler les suffrages là où ils lui sont favorables et empêcher leur expression là où ils lui sont défavorables. Mais pour quel résultat ? Un score si mitigé qu’il  confine à une défaite. C’est l’expression d’une sanction massive des promesses reniées, des violences subies, du mal être général, du manque de crédibilité  du pouvoir !

Quant à  l’opposition républicaine, elle est bien fondée  de se plaindre de la fraude massive qui l’a  privée d’une large victoire.  Cependant, les résultats obtenus inclinent à l’optimisme. Il y a bien une promesse de victoire face au RPG en perte de vitesse dans le pays et dont la grande illusion du changement s’est transformée en une grande désillusion pour la population.

Mes chers compatriotes,

L’année 2014 est une année d’une importance capitale. C’est l’année des élections communales. Il faut les gagner ville par ville, sous-préfecture par sous-préfecture, village par village, quartier par quartier. Il faut les gagner pour ouvrir le chemin de l’alternance en 2015.

Pour atteindre cet objectif majeur qui déterminera l’avenir de notre pays, deux conditions doivent être réunies. La première est le maintien et le renforcement de l’unité de l’opposition républicaine. La leçon qui ressort des élections législatives montre bien que lorsque nous sommes unis, nous sommes les plus forts. La deuxième condition est la mobilisation avec une vigilance constante face à un pouvoir violent.

L’assemblée nationale est le lieu  de nos débats pour défendre nos idées et les intérêts de la nation. Les manifestations pacifiques sont l’autre face d’expression de nos revendications, nous ne nous en priverons pas si nécessaire. Unis et mobilisés nous devons l’être avec intransigeance. Nous le serons dans l’exigence de la satisfaction des dispositions de l’Accord du 3 juillet notamment celles relatives à l’identification des auteurs et commanditaires des crimes commis lors de nos manifestations pacifiques, l’indemnisation des victimes de ces violences et le recrutement par appel d’offre internationale d’un nouvel opérateur de saisie pour les élections futures. Nous espérons vivement que la communauté internationale, garant de l’Accord, veillera à l’exécution effective de tous ces engagements.

Aux militantes et militants de l’UFDG,  toute ma reconnaissance pour leur engagement loyal à mes côtés. Je leur exprime toute ma fierté pour avoir fait de notre Parti la première force politique du pays. Je sais qu’ils seront en ordre de marche pour les élections à venir comme ils l’ont été en 2010 et en 2013. J’ai, bien entendu, pleine conscience que notre unité est le ciment de notre mobilisation. Sa préservation est de ma responsabilité. Rassembler et unir pour gagner la Présidentielle de 2015 doit être notre seul objectif. Il est vrai que  dans un grand Parti comme le nôtre, l’expression doit être libre pour enrichir le débat et nous permettre de mieux comprendre les attentes de notre société et de les incarner. La diversité d’opinion que j’encourage, doit cependant s’inscrire dans la discipline et le respect des statuts et du règlement intérieur du Parti.  C’est à cette condition qu’elle peut ouvrir des perspectives qui rassemblent durablement. En dernier ressort, je suis le garant de ce que nous avons en commun, c’est-à-dire  la volonté et l’ambition de porter le projet d’avenir de notre pays. 

Mes chers compatriotes,

Mon vœu le plus cher est celui d’une Guinée en paix, solidaire et prospère.   Aucune nation divisée ne peut se développer. Il faut une Guinée réconciliée, une Guinée retrouvée avec elle-même, une Guinée rassemblée. La construction de cette  société à laquelle j'aspire profondément a pour fondement la confiance. Confiance entre les guinéens, confiance entre l'Etat et le citoyen, confiance entre l'Etat et les partenaires extérieurs. Une confiance suscitée par un Etat impartial dans son fonctionnement et  promue par une justice qui protège les droits et libertés de toute personne vivant en Guinée. Seule cette société de confiance  peut rendre aux guinéens leur fierté et le goût de l’avenir.

Mes chers compatriotes,

A vous tous, à ceux de l’intérieur comme de l’extérieur du pays,  aux militants de l’UFDG et de l’opposition républicaine, à leurs familles, à nos soldats au Mali, aux amis de la Guinée, à tous ceux qui, dans le monde, luttent pour la liberté et la démocratie, j’adresse tous mes vœux de bonheur.

Bonne et heureuse année à tous. 

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