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Cellou Dalein Diallo V Sidya Touré: Adversaires politiques, mais pas ennemis

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A ce regain subit d'intérêt, pour la défense de la cause nationale par tous les belligérants (Pouvoir et Opposition), il y’a lieu de voir que moins qu’une prise de conscience collective sur la nécessité de préservation de la quiétude et de l’harmonie sociale, c’est aussi et surtout les enjeux liés à la succession  du Prof-Prési, qui suscitent toute cette effervescence actuelle, sur la scène politique guinéenne.

Sans être dans les confidences du palais Sékhoutouréya, on imagine bien que le Président Alpha Condé, de guerre lasse et sans dauphin politique désigné et/ou pressenti au sein de la mouvance présidentielle, a jugé nécessaire d’assurer ses arrières, en tendant une main fraternelle à ses opposants, pour mener à bien, le reste de son second et dernier quinquennat. Et, pour convaincre ses adversaires politiques, même ceux jusqu’alors, jugés irréductibles, à calmer le jeu, il a certainement dû les assurer de ne point être candidat à sa propre succession en 2020 (question primordiale), aiguisant davantage, leur boulimie du pouvoir. Dès lors, chacun de ces leaders, croit fermement en ses chances de l’emporter sur ses adversaires, dans une compétition électorale libre et transparente (le jeu reste ouvert).

On les croyait alors résolument engagés à déposer les armes, à la faveur du dialogue politique inter-guinéen qui vient de s’achever, mais voilà que l’UFDG (2ème) et l’UFR (3ème) forces politiques du pays, en tous cas selon les résultats des dernières élections (seul baromètre á ce jour, pour juger du poids électoral des partis), deviennent de facto, les principaux protagonistes, à même de se la disputer au plus haut niveau, avec le Rpg-Arc-en-ciel.

A cet effet, les dirigeants de ces deux grandes formations politiques (anciens alliés devenus adversaires), lancés dans un combat sans merci pour la conquête du pouvoir suprême, se donnent ces derniers temps, en spectacle désolant au public, sous fond de suspicions et d’invectives. La cause de ce remue-ménage, serait liée aux conditions de conclusion du dialogue politique. Des divergences de forme, plus que de fond, quand on sait qu’ils ont été tous les deux, parties prenantes des pourparlers, avec des représentants dans les deux blocs constitués (Pouvoir et alliés - Opposition et dépendances). Faut-il rappeler que la NRG d’Abe Sylla et la Géci d’ElHadji Fodé Mohamed Soumah, pour ne citer que ces deux partis (aussi anciens membres de l’opposition Républicaine), avaient bien avant l’UFR, rejoint le camp de la mouvance, sans que ces ralliements ne fassent trop de grabuge, à cause sûrement de la faiblesse de leurs poids électoral.

De l’organisation des élections communales et communautaires, les accords prévoient que le conseil de quartier/district soit composé au prorata des résultats obtenus dans les quartiers/districts par les listes de candidatures à l’élection communale. Une solution « consensuelle », qui laisse présager le fait que les « grands partis », se taillent la part belle dans  ce que les « petits partis » qualifient à tort ou à raison, de deal entre Pouvoir et Opposition Républicaine, pour le partage du pouvoir.

Du partage du pouvoir justement, il faut reconnaitre que le fond du problème réside à ce niveau et dans le cas spécifique de la Guinée, où le leadership est souvent associé à un individu assimilé à son ethnie, l’exercice solitaire des responsabilités étatiques par un parti au pouvoir, est vite stigmatisé comme manœuvre d’exclusion (Le RPG et l’UFDG en savent quelque chose).

C’est pourquoi, indépendamment du positionnement et de l’obédience (de par le jeu des alliances électorales et de l’alternance démocratique, un parti politique peut se retrouver dans l’opposition, comme du côté du pouvoir, ou deux anciens adversaires devenir partenaires; tout dépend des enjeux et des intérêts du moment), il s’avère impératif pour le maintien du climat de confiance entre les différents acteurs, d’associer dans la gestion du pouvoir, toute entité politique concourant aux joutes électorales sur sa propre bannière et dont le poids électoral lui assure valablement la légitimité d’une représentativité nationale, dans les instances dirigeantes du pays.

Pour l’intérêt national, « le Haut Représentant et le Haut Partenaire du Chef de l’Etat » se doivent de mettre en sourdine, leur querelle d’égo en cette période d’accalmie avec le pouvoir et s’impliquer davantage dans la résolution des questions en suspens (Révision du code électoral et éventuellement de la constitution, Réforme de la CENI, Révision du fichier électoral, Finalisation du processus de réconciliation nationale…). Il y va de leur crédibilité en tant que prétendants du fauteuil présidentiel et c'est la Guinée qui gagne avec.

BAYO Abidine

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