Couper le cordon ombilical avec l'occident- un rêve vieux comme l'Afrique indépendante

Alpha conde ua

C'est la difficile mission que semble s'assigner le Prof-Prési, du haut de son trône de Président en exercice de l'UA. Une utopie ? (A-t-il vraiment les moyens de ses ambitions et aussi et surtout le temps de mener ce combat et pour quelle visée ?)

Dans le principe, je partage entièrement cette idée révolutionnaire d'éminents panafricanistes (Sekou Touré, Kwame Nkrumah, Modibo Keita, Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta, Thomas Sankara...), selon laquelle, il est impératif pour l'Afrique, dans sa volonté d'émancipation et d'épanouissement, de se libérer des chaines de la servitude, en s'affranchissant de toutes les formes d'aliénation (politique, économique, sociale), pour former une entité commune homogène (Union Africaine), á même de défendre au mieux, les intérêts stratégiques du continent, face au reste du monde.

Un rêve qui a cependant du mal à se matérialiser, parce que tout simplement, les pays africains, empêtrés dans leurs contradictions internes (instabilité politique, guerres tribales, déficit d’intégration économique,…), n’arrivent pas à décider et agir d’une même et unique voix, sur l’échiquier politique mondial. Comment comprendre par exemple, que la Guinée et le Sénégal, deux pays liés par l’histoire et la géographie et signataires d’accords de libre circulation des personnes et de leurs biens, dans le cadre de l’intégration sous régionale (CEDEAO), imposent à ce jour, le paiement des droits de passage à leurs ressortissants, à leurs postes-frontières respectifs.

Je pense donc que les dirigeants africains, pour être forts du soutien total de leurs peuples et envisager une intégration à l’échelle continentale (entité politico-économique), à même de leur garantir la voix au chapitre dans le concert des nations, gagneraient d’abord à mettre de l’ordre dans la gestion individuelle de leurs pays (respect des règles du jeu démocratique), pour assoir une stabilité politique permanente, nécessaire au développement économique et social durable. (On est loin de sortir de l’auberge, s’il faille à chaque alternance au pouvoir, remettre en cause le principe de continuité de l’Etat et les maigres acquis d’une démocratie naissante).
La meilleure démarche devrait aujourd’hui  consister à tirer son épingle du jeu de la mondialisation, non pas en une opposition frontale avec les anciennes puissances dominatrices (le rapport de force est inégal), mais, en une cohabitation pacifique, avec des rapports de coopération et d'échange, basés sur des critères de partage équitables.

L'Afrique possède les ressources naturelles, mais n'a ni les capitaux, ni l'expertise technique pour en tirer pleinement profit. Leur mise en valeur nécessite donc une coopération "gagnant/gagnant", en fonction du niveau d'investissement des parties prenantes, dans l'exécution des contrats d'exploitation, signés de commun accord et en toute connaissance de cause.

BAYO Abidine

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