Chercheurs de boulots à N’Zérékoré

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Un conseil : je vois que certains internautes critiquent mon article « Apocalypse sur N’Zérékoré », de version à sens unique.
J’ai contacté des proches et mes sources habituelles ; si d’autres ont d’autres témoignages, alors qu’ils les exposent pour permettre une vue d’ensemble.
Je conseille à ceux qui critiquent à tout bout de champs sans jamais rien proposer, de faire des analyses ou des actions concrètes pour relever le niveau du débat.
 Le pays en a vraiment besoin en cette période très difficile de notre histoire.
 
Pour revenir au sujet principal, une information diffusée sur les sites, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, parlait de l’arrestation des certains africains à N’Zérékoré.
Cinquante personnes pour être précis (des burkinabé et des maliens), qui étaient, soi-disant, à la recherche du travail ; ils furent enfermés au camp militaire.
 
Avant mon analyse, permettez-moi de vous livrer une chronologie de faits :
 
  1. J’étais à N’Zérékoré début Février 2013 ; j’avais d’ailleurs fait un compte rendu de mon séjour sur l’avancement des travaux pour la fête de l’indépendance et du débat sur la bibliothèque (la maintenir ou la détruire).
 
  1. De Mars à Avril, si mes souvenirs sont exacts, mes sources m’informaient que les travaux routiers sont au ralenti ; certaines machines garées parce que le gouvernement n’avait pas respecté son plan de financement.
Ils m’ont parlé de la fermeture de certaines compagnies minières et du ralentissement des activités des autres.
 
  1.  Un peu plus tard, je lisais sur les sites que le préfet de la ville déplorait la présence massive des chasseurs donzos en forêt et qu’il trouvait leur présence indésirable ; ce préfet fut muté par la suite.
 
  1. Enfin, ce fut l’annonce de l’arrestation de ces « chercheurs de travail ».
 
Mon analyse :
La nouvelle de ces chercheurs d’emploi à N’Zérékoré m’intrigua un moment et encore plus, leur arrestation ; je n’ai plus eu d’autres nouvelles d’eux.
 
J’avais discuté avec des jeunes à N’Zérékoré qui me racontaient leurs difficultés à trouver du travail ; alors j’aimerais savoir comment ces étrangers ont choisi cette ville ? Se connaissaient ils avant d’y arriver ? Qui leur a dit qu’il y avait boom économique dans la région ? Qui a payé leur transport ? Avaient-ils des comportements suspects qui ont conduit à leur arrestation ? Etaient-ils libres ou toujours enfermés au camp au moment des exactions ?
Il y a bien des raisons de se poser des tas de questions.
 
Un témoignage : après la publication de mon précédent article, j’ai reçu un coup de fil de mon confrère Amadou Diallo, directeur de publication du site Aminata.com, qui raconte le témoignage de son cousin qui était à N’Zérékoré au moment des faits.
« Mon cousin et ses amis sont tombés sur un groupe armé ; ils ont dit à mon cousin eh toi peul on vous a beaucoup tué, passe par là et ils ont massacrés les six autres qui étaient tous des forestiers. Mon cousin est traumatisé, il a décidé de rentrer au village ; il a informé son frère qui est ici à New York et toute notre communauté est au courant de cette nouvelle.»
 
Je redis encore ici, que cette opération était bien préparée ; le vol de Koulé n’est qu’un alibi déclencheur. Cet alibi était-il dans le scénario ?
 
IL y a bien des mercenaires infiltrés dans notre pays.
Tant qu’il n’y aura pas une enquête internationale indépendante dans cette crise comme dans toutes les autres ; la vérité ne sera jamais connue en Guinée.

Paul Théa
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