Délestages en Guinée : les terribles annonces du ministre de l’énergie

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Les récents délestages en Guinée, plus précisément dans la capitale Conakry, ont suscité une grosse colère chez les guinéens. Face à la colère généralisée des habitants de la capitale guinéenne, le ministre de l’énergie est sorti de sa réserve pour donner les raisons des coupures d’électricité intempestives.

Les délestages de courant en Guinée inquiètent de plus en plus les populations. Si de certaines régions du pays s’étaient déjà familiarisées avec cette habitude, désormais c’est la capitale Conakry qui est régulièrement frappée par ces coupures d’électricités. Face à la colère généralisée des populations, notamment les résidents de la capitale, le ministre guinéen chargé de l’énergie et de l’hydraulique a animé lundi une conférence de presse en présence de plusieurs responsables de la compagnie chargé de fournir l’électricité en Guinée (EDG). Cette conférence était l’occasion pour le ministre Taliby Sylla d’informer les journalistes sur les véritables raisons des délestages de courant constatées depuis quelques jours dans la capitale guinéenne. D’après le ministre guinéen, l’une des principales raisons serait liée aux nombreux disfonctionnements que rencontre le barrage hydroélectrique de Kaleta inauguré officiellement en septembre 2015 : « pendant la saison sèche, Kaléta ne peut donner que 33 mégawatts. Nous avons réfléchi(…) et nous avons fait une simulation. Garafiri a une retenue d’eau, Kaléta n’en a pas. Il y a combien de kilomètres entre les deux, les lâchées d’eau à partir de Garafiri prennent combien de temps pour arriver à Kaléta. Nous avons trouvé que Garafiri peut alimenter Kaléta(…). Pendant la journée, le barrage Kaléta ne fonctionne pas, c’est Garafiri qui envoie l’eau qui est accumulée jusqu’à ce qu’elle arrive à la côte 110 pour ne pas provoquer la cavitation. Et dès que cela est fait, l’EDG appelle Kaléta qui envoie le courant à partir de 18 heures. Un moment où la demande est accrue de Conakry jusqu’à Labé. Quand on venait de lancer le barrage Kaléta, 80 mégawatts seulement permettaient d’alimenter tout Conakry. Aujourd’hui, à partir de 18 heures, nous sommes face à une demande de 345 mégawatts, les consommations ont considérablement augmentées. C’est pourquoi, ces 110 mégawatts tiennent jusqu’à zéro heures et à partir de cette heure, nous commençons à accumuler de l’eau pour avoir les 110 afin de reprendre dès 18 heures. Aujourd’hui, sur 75 mégawatts de Garafiri, nous n’avons que 40 et sur 240 mégawatts du barrage Kaléta, nous avons que 110 mégawatts. Nous corrigeons ce déficit à travers les centrales thermiques ». Mais le barrage les dysfonctionnements du barrage de Kaleta ne sont pas les seules raisons qui expliquent ce délestage en Guinée.

La société guinéenne d’électricité fragilisée par des factures impayées

Dans ses explications, le ministre guinéen chargé de l’énergie a également pointé du doigt la responsabilité de certains citoyens dans ce délestage qui frappe la capitale Conakry et plusieurs villes du pays. D’après Cheikh Taliby, plus de la moitié des abonnés n’arriverait pas à solder leur facture normalement : ‘‘Sur 100 clients, 50 sont clandestins. Sur les 50 clients facturés, seulement 40 payent leurs factures’’. Cette irrégularité dans les paiements plombe financièrement la société guinéenne d’électricité, empêchant ainsi EDG d’accroître ses capacités étant donné les faibles revenus générés par les paiements de facture.
Face aux difficultés rencontrées par les guinéens, le ministre a annoncé des mesures de soulagement à court terme notamment avec la livraison de la centrale thermique de Kaloum 3 prévue pour fin janvier. Avec une capacité de production estimée à 44 MG, cette centrale devrait soulager quelque peu les guinéens avant la mise en œuvre effective du projet d’interconnexion en Guinée.

 

Par Amani Georges

Source: cotedivoire.news

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