Deux medias guinéens sanctionnés pour avoir relayé les propos d'un syndicaliste

Bah thierno amadou pdg de la radio bta fm

Deux médias privés, ayant relayé les propos du syndicaliste dissident Aboubacar Soumah, malgré les mises en garde des autorités, ont cessé d’émettre lundi à Conakry. Le premier média concerné est BTA FM, une radio privée basée à Labé, une ville située en Moyenne Guinée à plus de 400 km au Nord du pays.

Les autorités locales ont suspendu les émissions du média en question pour avoir relayé les propos du syndicaliste dissident sur ses antennes.

La deuxième sanction concerne le groupe de presse privé Gangan FM et Gangan TV, basé à Conakry. Il est reproché à cette radio-télévision d’avoir également relayé les propos du même syndicaliste banni.

Juste après cette suspension, la Haute autorité de la communication (HAC), l’organe de régulation des médias en Guinée, a réagi en faisant savoir, dans un communiqué, que la loi lui confère, à elle seule, la prérogative de sanctionner un média en République de Guinée, par un avertissement, une mise en demeure, une suspension ou une annulation de la licence d’autorisation…

Lors d’une annonce devant les militants de son parti en banlieue de Conakry, le président Alpha Condé a menacé, ce week-end, de fermer tout média qui diffuserait les propos du syndicaliste dissident Abdoulaye Soumah, initiateur d’une grève jugée « illégale » par les autorités.

Cette annonce du Chef de l’État a été vivement décriée par les associations de presse et la société civile. Dans un communiqué de presse, par exemple, l’Union des radios et télévisions de Guinée a décidé de boycotter toutes les activités du RPG Arc-en-ciel, le parti au pouvoir en Guinée.

Le 13 novembre dernier, plusieurs écoles de Conakry et de l’intérieur du pays ont été paralysées par une grève déclenchée par une partie du syndicat de l’éducation, qui réclame un meilleur traitement de salaire. Au total, deux jeunes ont été tués pendant cette grève en banlieue de Conakry.

Le Chef de l’État étant en voyage hors du pays, le gouvernement a tenté une médiation avec les frondeurs, en vain. Depuis l’étranger, Alpha Condé avait traité la grève de « rébellion » et de « sauvage ».

Source: APA

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