En Guinée, boutiques et maisons détruites au bulldozer

Machine 1Scènes de désolation à Dubreka le long de la route nationale N3 qui traverse la ville et relie Conakry à la ville minière de Boké. Au Point kilométrique 5 où s’anime quotidiennement le grand marché Km5, plusieurs boutiques, magasins et maisons sont détruits au bulldozer depuis plusieurs jours par des agents du ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire.
A Dubreka, les autorités ne respectent pas les citoyens. Les agents sont venus, il y a deux semaines. Et ils se sont mis à cocher les maisons à casser dans le quartier. Ils ont donné un ultimatum de 72 heures aux gens pour qu’ils déguerpissent.

Ils ont tout détruit. Il ne reste plus rien. Beaucoup de gens sont maintenant à la rue. Ils ne savent plus où aller. Les agents de l’Etat n’ont même pas fait preuve de compassion. Il n’y a pas eu de sensibilisation et ils n’ont présenté aucun plan pour les dédommager.
En Guinée, l’Etat a entamé depuis janvier à Conakry et dans plusieurs villes à l’intérieur du pays, une vaste opération de déguerpissement pour libérer les emprises des routes occupées, pour la plupart anarchiquement, par des commerçants. Elle s’est élargie récemment aux villes de Dubreka et de Coyah qui forment avec la capitale du pays, une plus grande entité administrative appelée Le Grand Conakry.
Selon l’agence Ecofin, spécialisée sur l’actualité économique du continent, seulement 5% du réseau routier en Guinée est bitumé. Ces destructions massives sont donc un préalable aux travaux de rénovation et de construction d’infrastructures routières.

A Dubreka, le gouvernement veut reprofiler l’artère principale de la ville. Cependant, certains biens immobiliers détruits avaient été acquis de manière légale auprès des autorités locales, selon leurs propriétaires. Ces derniers ont donc brandi sans succès, les titres fonciers de leurs bâtiments pour empêcher leur destruction. Même l’immeuble de Mohamed Lamine Bangoura, le président de la Cour constitutionnelle a fait les frais de cette campagne de démolition selon les propos de Ibrahima Kourouma, le ministre de la Ville et de l’Améngement du territoire relayés dans la presse.
L’Etat n’a pas donné le temps aux sinistrés de se préparer. On aurait dû sensibiliser pendant plusieurs mois. Cela n’a pas été fait. Certains n’ont même pas eu le temps de retirer leurs marchandises de leurs boutiques.

A Dubreka, il y a des milliers de personnes qui ne vivent que de leurs commerces. Cette opération les met dans une situation encore plus difficile, ils sont encore plus précaires dans le contexte sanitaire du Covid-19 que nous connaissons.

 

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