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En Guinée, l’Église appelle au dialogue inclusif

20200120 120447Lundi 31 août, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti au pouvoir en République de Guinée a annoncé, que son chef, Alpha Condé, 82 ans, briguerait un troisième mandat constitutionnel le 18 octobre. À la veille de ces élections, l’Église catholique avait invité, le 15 août, les acteurs politiques à privilégier la paix et le dialogue.

Le 15 août dernier, Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, a lancé un appel « au gouvernement et aux acteurs sociopolitiques de cesser immédiatement toute forme de violence et d’établir les conditions pour un dialogue inclusif en faveur de la paix afin de permettre aux parties en conflit de s’écouter et d’échanger leurs propres points de vue pour trouver des solutions pacifiques à la crise nationale ». Un appel qui revêt une teneur particulière en ce moment puisque Alpha Condé, le président sortant, a annoncé, lundi 31 août, qu’il briguerait un troisième mandat présidentiel.

La question du troisième mandat

Ces derniers mois, la question du troisième mandat d’Alpha Condé avait cristallisé les tensions entre le parti présidentiel d’un côté et l’opposition et les associations de la société civile, de l’autre. Après avoir organisé de nombreuses manifestations pour s’opposer à une réforme constitutionnelle qui ouvrirait la voie à un troisième mandat d’Alpha Condé, l’opposition avait boudé le double scrutin du 22 mars (référendum et élections législatives). La réforme décriée avait quand même été promulguée déclenchant de nouvelles violences.

Début août, le parti présidentiel avait « sollicité » du président sortant qu’il soit son candidat à l’élection du 18 octobre. Chose faite ce 31 août puis qu’Alpha Condé, 82 ans, au pouvoir depuis 2010, a répondu favorablement à cette « sollicitation ».

Justice
« Les élections constituent une étape importante en direction de la création d’un État de droit démocratique et une contribution concrète à la paix », avait fait remarquer Mgr Coulibaly, dans son homélie de l’Assomption, invitant également les autorités à faire la lumière sur les violences meurtrières de ces derniers mois. « J’implore le gouvernement de mettre la Guinée Conakry au-dessus de tous les intérêts personnels et de mettre un terme à tous les discours menaçants, offensants, dégradants et provocateurs », a-t-il insisté, avant d’exprimer « la solidarité et la proximité spirituelle de l’Église » aux personnes qui souffrent. « Il n’est possible de rester indifférent à aucune injustice ou attaque contre la paix, la vie et les droits fondamentaux », a-t-il assuré.

Lucie Sarr
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