Guinée-Conakry : le "chronogramme" de la transition dévoilé

Mory Il est constitué de dix étapes (sans dates précises) devant mener à la restitution du pouvoir aux civils.

Le ministre guinéen de l'Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a énuméré «dix étapes» devant mener à la restitution du pouvoir à des civils élus.

Selon l'enchaînement décrit par le ministre Mory Condé, vendredi, la remise du pouvoir aux civils élus doit être précédée du «recensement général de la population», du «recensement administratif à vocation d'état-civil», de «l'établissement du fichier électoral», «l'élaboration de la nouvelle Constitution», «l'organisation du scrutin référendaire», «l'élaboration des textes de lois organiques», avant «l'organisation des élections locales» puis législatives, la «mise en place des institutions nationales issues de la nouvelle Constitution» et enfin «l'organisation de l'élection présidentielle».

La junte guinéenne n’a ni donné de calendrier ni fixé d'échéance, alors que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) l’avait sommé de présenter «au plus tard le 25 avril» un «chronogramme acceptable pour la transition» en Guinée.

Dans une correspondance adressée le 15 avril aux coalitions de partis politiques du pays, le ministre de l’Administration leur a demandé de lui faire parvenir au plus tard le 20 avril, « une proposition de temps pour chaque action concernée » dans le chronogramme de la transition qui a été dévoilé vendredi.

La Cédéao, qui a insisté sur la nécessité d'organiser des élections dans un délai de six mois après le coup d'État du septembre dernier a suspendu la Guinée de ses organes et infligé des sanctions individuelles aux membres de la junte guinéenne.

Les putschistes ont néanmoins entamé une « concertation » nationale en vue d'une transition politique confiée à un futur « gouvernement d'union nationale ».

Pour rappel, le Colonel Mamadi Doumbouya avait pris le pouvoir le 5 septembre dernier après avoir renversé le président Alpha Condé.

Après avoir arrêté le président guinéen Alpha Condé, les putschistes avaient promis le 6 septembre un gouvernement « d'union » et pas de « chasse aux sorcières ».

La veille, ils avaient proclamé la dissolution du gouvernement, des institutions et la suspension de la Constitution qu'avait fait adopter Alpha Condé en 2020 et dont il s'était servi pour se présenter la même année à un troisième mandat, malgré des mois de contestations meurtrières.

Les militaires avaient aussi affirmé vouloir rendre « la politique au peuple ».

Toutes les promesses de la junte n’ont pas pu convaincre l’organisation ouest-africaine qui a décidé de sanctionner les membres du gouvernement et du Conseil national de la transition (CNT) de Guinée si un « calendrier acceptable pour la transition » n’était pas présenté avant le 25 avril.

En mars dernier, la Cédéao a fait part de ses « graves inquiétudes » au sujet de la durée de la transition, notant que « le calendrier de six mois pour la tenue d’élections n’a pas été respecté ».
 

En septembre, elle avait déjà décidé le gel des avoirs financiers des membres de la junte et de leurs familles.

Source: AA

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