L'ONU et la Guinée saluent la mémoire des sept Casques bleus guinéens tués, dont une femme

Casques bleus guineens hommage

Un dernier hommage a été rendu mercredi aux sept Casques bleus guinéens de l'ONU au Mali, dont une femme, tués le 12 février lors d'une attaque jihadiste à Kidal (nord-est), d'abord à Bamako, puis à Conakry où leurs corps ont été rapatriés. Les corps des six hommes, couverts du drapeau de l'ONU, sont arrivés mercredi après-midi dans la capitale guinéenne par un vol spécial avec à son bord le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, selon les correspondants de l'AFP.

 Le septième corps, celui de l'unique femme, l'adjudant Micheline Lamah, décédée de ses blessures dans un hôpital de Dakar, devrait être acheminé à Conakry avant la fin de la semaine, a affirmé à l'AFP une source militaire guinéenne. L'attaque, un attentat suicide à la voiture piégée combiné à des tirs de roquettes, a été revendiquée par le groupe jihadiste Ansar Dine de l'ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly. Les six dépouilles ont été accueillies à Conakry par le président guinéen Alpha Condé, des membres de son gouvernement, des responsables militaires et les représentants des familles.

M. Condé s'est incliné devant les corps avant que les ambulances les transportant ne s'ébranlent en direction d'un hôpital de Conakry, sous les pleurs des veuves des soldats tués et de leurs proches. "Mon mari était parmi ceux qui ont ramené en novembre dernier les deux premières victimes de Kidal. Aujourd'hui, c'est son tour et demain ?", s'est écriée une femme, en référence aux deux soldats guinéens de l'ONU tués en novembre 2015 à Kidal dans une attaque contre le camp de la Minusma, également revendiquée par Ansar Dine. "Nous voulons le retour de nos soldats. Ils ne sont pas allés là-bas pour mourir mais pour aider à ramener la paix", a affirmé une autre femme.

Avant leur rapatriement à Conakry, les six corps avaient été exposés mercredi matin dans l'enceinte du quartier général de la Minusma à Bamako. C'est "la première fois que nous déplorons la mort d'une sœur (Casque bleu)", a souligné M. Annadif, ajoutant que "deux autres femmes du rang comptent également parmi les blessés". "Ces sacrifices renforcent encore une fois la quête d'une paix définitive dans ce pays par la mise en œuvre intégrale de l'accord de paix pour la réconciliation au Mali. Tous les efforts doivent être faits pour faire face à cet ennemi de la paix qu'est le terrorisme", a affirmé M. Annadif. Le général danois Michael Lollesgaard, chef des forces militaires de la Minusma, a indiqué que lors de l'attaque "le camp entier du contingent guinéen a été détruit et les soldats guinéens ont perdu tous leurs biens". La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013 d'une intervention militaire internationale qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et l'ex-rébellion.

Source: AFP

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire