La gratuité des soins médicaux protège les familles vulnérables en Guinée

Capture 86Fatoumata Sow est mère de famille, elle vit à Damakanian, un village de Guinée situé à plus de 100 km de la capitale, Conakry. Ce n'est qu’à l’occasion de sa quatrième grossesse qu’elle a pu bénéficier de soins de santé adéquats, grâce à l’installation d’un centre de santé communautaire dans son village, qui lui a donné accès à une prise en charge de qualité. Pour elle, c’est un soulagement teinté de souvenirs difficiles. Les épreuves traversées par son couple restent gravées dans sa mémoire. « Mes trois premiers enfants sont nés à domicile, parce que mon mari et moi n’avions pas les moyens de payer les soins prénatals et postnatals », confie-t-elle, en évoquant les complications douloureuses, faute de soins appropriés.

Il y a encore quelques années, accéder aux soins de santé était un véritable parcours du combattant pour les populations vulnérables de Damakanian, limitées par leur pouvoir d'achat et le manque de disponibilité des services médicaux. Les patients devaient parcourir entre 3 et 5 km pour atteindre un centre de santé communautaire, souvent sans garantie d’être pris en charge, en raison des frais élevés.

« Nous manquions de médicaments, d’eau, et d’électricité. C’était le calvaire, non seulement pour les patients, mais aussi pour le centre de santé », se souvient le Dr Fatoumata Barry, cheffe du centre de santé communautaire de Damakanian.

Des soins gratuits à disposition des populations vulnérables

Au centre de santé communautaire de Damakanian, le soulagement est palpable. Fatoumata Sow fait maintenant partie des bénéficiaires du Projet de renforcement des services et des capacités sanitaires (PRSCS), qui vise à améliorer l'accès aux services de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile (SRMNI) dans les régions de Kankan et de Kindia. « Avec ma carte de prise en charge sanitaire, je ne paie plus pour les soins, et mes enfants sont suivis régulièrement. Le personnel médical est accueillant et chaleureux, » témoigne-t-elle avec satisfaction.

" Grâce à ce projet, nos pratiques, méthodes et techniques ont évolué. La culture de la performance et des résultats se reflète désormais dans l'attitude du personnel de santé et la satisfaction des patients, grâce au financement basé sur les résultats. "

Dr. Sékou Bakayoko, directeur de l’hôpital préfectoral de Dubréka

À Dubréka, le projet a contribué à augmenter l'utilisation des services de santé, la qualité des soins et la satisfaction des patients. Il a également permis de former et de recruter du personnel, tout en améliorant l'équipement et la logistique. « Grâce à ce projet, nos pratiques, méthodes et techniques ont évolué, » se réjouit le Dr Sékou Bakayoko, directeur de l’hôpital préfectoral de Dubréka. « La culture de la performance et des résultats se reflète désormais dans l'attitude du personnel de santé et la satisfaction des patients, grâce au financement basé sur les résultats. », ajoute-t-il avec fierté.

Des taux de fréquentation et des performances en hausse

Le nombre de futures mères consultant pour au moins quatre visites prénatales est passé de 77 951 à un total de 713 409. Le nombre de femmes ayant bénéficié de méthodes de contraception modernes qui était de 52 812 en 2017, a atteint 648 852 à fin juin 2024 grâce au projet.  Le nombre d’enfants de 0 à 11 mois entièrement vaccinés a évolué de 94 640 en 2017, à 698 860 aujourd’hui et ceux recevant une supplémentation en vitamine A tous les 6 mois est passé de 11 407 à un cumul de 127 107 enfants.

Le projet, arrivé à terme en juin 2024, sera prolongé dans le cadre du nouveau Projet de transformation du système de santé en Guinée (GUEST, de son acronyme anglais – Guinea Enhancing Health System Transformation), financé à hauteur de 95 millions de dollars, dont 85 millions au titre de l'Association internationale de développement (IDA) et 10 millions de dollars financés par le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF). Ce projet vise à améliorer la qualité et l'utilisation des services de santé, en mettant l'accent sur la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et la nutrition (SRMNEA-N). Il renforcera les capacités opérationnelles des établissements de santé en ressources humaines, matérielles, énergétiques, en eau et en médicaments, tout en intégrant des mesures d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques.

Le projet soutiendra également le ministère de la Santé et de l’hygiène publique pour améliorer la qualité des soins, assurer leur gratuité pour les personnes en situation d’extrême pauvreté, et accroître l'engagement communautaire pour améliorer l’accès à des services de santé de qualité. Il permettra enfin de moderniser le système national d’état civil et d'identification des personnes pour garantir l'accès aux services de santé pour toutes les populations, en particulier les plus vulnérables.

LES POINTS MARQUANTS

- Des services de santé reproductive et infantile accessibles avec le projet de renforcement des services et des capacités sanitaires (PRSCS) permettant de multiplier par plus de dix le nombre d'accouchements assistés par un personnel de santé qualifié, passant de 66 544 à 701 314.

- Une infrastructure de santé améliorée avec 81 centres de santé équipés d'un système d'adduction d'eau à motricité solaire, desservant également les communautés avoisinantes.

- Une meilleure formation pour 400 nouveaux agents de santé (15 médecins, 102 infirmiers d'État, 100 sage-femmes, 182 agents techniques de santé et un statisticien), ainsi que pour 2 351 relais communautaires et 232 agents de santé communautaire.

Source: Groupe de la Banque Mondiale

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