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La Guinée ne doit pas échouer de si près... !!!

 
 
 
Prévu pour le 19 septembre 2010, le deuxième tour des présidentielles en guinée s’annonce encore plus palpitant que le premier, si au départ 24 candidats étaient sur la liste, ce second tour mettra respectivement au prise l’ancien premier : Mr Diallo Cellou Dalein(Union de Forces Démocratiques de guinée, UFDG), et son challenger, l’opposant éternel le professeur Condé Alpha (Rassemblement du Peuple de Guinée,RPG).

Aujourd’hui, le climat est électrique entre les deux camps , les partis, perdants du premier scrutin se sont regroupés autour des deux derniers partis vainqueurs pour une victoire finale.

A les voir s’agiter dans leurs camps respectifs sur « l’arène guinéenne » ! On a l’ impression d’assister au combat des titans, ou` le perdant va mourir et le vainqueur porté a` « l’’hôtel des Olympes » pour y être immortalisé. Mais non !

Ce peuple qui assistera au combat est-il aussi conscient de toutes les difficultés endurées pendant une demi siècle pour éviter d’hypothéquer son avenir ,en réduisant simplement et purement un candidat à une ethnie ? Pourtant,la guinée n’est pas un pays en guerre civile, ou pis n’a pas été plongé dans une de ces guerres de rapine qui ravage l’Afrique.

Mais un pays ou la misère et la désolation cohabitent : le pays est sous perfusion…. Encore faudra-t-il éviter les errements du passé : la recherche perpétuelle d’un ou des boucs émissaires endogènes et exogènes, voire allogènes pour justifier encore le retard de ce pays de 10 millions d’habitants..

Plus grave, le folklore ethnique interdit de faire face à l’adversité consensuelle de l’ un ou de l’ autre camp pour que ce pays ’’singulier’’ réapprend à vivre décemment comme ces voisins qui lui ont emboitées le pas à l’avènement des indépendances.

Qu’ est ce qui se passera encore si elle rate ce rendez vous historique du 19 septembre 2010 après celui de 1958 ?

La célébration dans un climat de morosité, les cinquantenaires de son indépendance en 2008 démontrait déjà toute la fragilité d’ un pays exsangue et l’ échec de tout le système jusque-là mis en place.

Couvée en 2005, la guinée a traversé une succession de crise politique, économique, et sociale – notamment les tensions internes au sein des différents gouvernements successifs, entre l’ opposition et les forces vives, le blocage du dialogue social et économique, l’ aggravation des déséquilibres macro-économiques et financiers, mais surtout la dégradation de la vie de ses populations.

Déjà sur la sellette de la communauté internationale, c’est la crise du 28 septembre 2009 au stade du même nom ,qui fera déborder le vase, entrainant des pertes en vies humaines et une grave atteinte aux droits de l’homme.

La guinée de Camara Dadis sera vivement sanctionnée et interdite au sein des instances et activités de toutes les organisations internationales( CEDEAO,UA,UE,ACP, et les institutions de Bretton Woods), à cela s’ajoute une sanction ciblée de certains membres de ce gouvernement et les personnes proches du pouvoir de l’époque.

Dans ce contexte hardi ! Ce pays qui nous avais habitués à ces genres de scénarios,le temps était grave ! il fallait trouver une solution de sorti de crise.

Ainsi le 15 janvier 2010 dans la capitale Burkinabé, sous la houlette du médiateur Blaise Compaoré, ’’les accords de Ouagadougou’’ sont signés . L’ accent est mis sur la tenue rapide des élections présidentielles libres,transparentes,et crédibles. Même si une période transitoire doit être observé pour mettre en place les organes qui l’ accompagnent (conseil national de transition, conseil national de communication, conseil économique et social, cour des comptes et la cour suprême).

A ce jour, un groupe international de contact pour la guinée(GICG), sorte de ’’parrain’’ auprès de la communauté internationale a vu le jour – briser l’ isolement dont la guinée fait l’ objet depuis 2005, et entamer avec les autorités de ce pays une offensive diplomatique en direction des partenaires au développement.

Faut il rappeler que ce pays est fortement dépendant de l’aide et des subventions de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La primauté a été de réorganiser les forces de défense et de sécurités qui commencent à prendre goût aux délices du pouvoir depuis un 3 avril 1984 – pour leur assigner leur mission première : garantir la paix et la défense des institutions.

Ce marketing diplomatique , cher à la communauté internationale,a permis à la Guinée jusqu’à nos jours de bénéficier les bonnes grâces de ses partenaires au développement :

- D’abord la levée des mesures conservatoires des programmes et projets du 9ieme FED et les précédents autres ,ainsi que leurs contributions financières au budget des élections présidentielles. Ce sont des signes positifs qui démontrent que ce pays est de retour sur la scène internationale.

Le premier tour de l’élection du 27 juin passé ,a été salué par la communauté internationale, même si il y a eu des imperfections, l’espoir est permis pour les millions de guinéens de sortir ce « géant géologique aux pieds d’argiles » dans l’ impasse.

Le 19 septembre 2010, la guinée sonnera t- elle le glas de son passé médiocre, de Sekou Touré à Lansana Conté – cinquante deux ans d’histoire sombre avec ses corollaires de souffrances -

Serait- elle possible de ne plus répéter cette partie de l’histoire du pays ? avec le premier président civil démocratiquement élu ?

Ce serait une catastrophe si ce « pays essoufflé » échoue de si près, certes ! sa singularité en fera encore d’elle une exception.

Il n’y a pas de « terre maudite » ou d’« iles maudites », de malédiction de l’homme noir.

DIAKITE, Moriba
Critique/journaliste.
Certifié en Coopération internationale, sur les questions socio-économiques et anthropologiques de l’agence technique Belge(CTB).
Bruxelles, Belgique.

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