La Guinée sollicite l’aide de la BAD sur deux projets de réformes économiques

Bad guineeDeux mois après la signature d’accords de financement de 11 millions de dollars, la Banque africaine de développement et la République de Guinée se sont de nouveau retrouvées, mardi 26 mars à Abidjan, pour des discussions officielles au cours desquelles ont été abordés deux projets de réforme structurelle de l’économie guinéenne.

Le président de la Banque, Akinwumi Adesina, a reçu Kassory Fofana, le Premier ministre guinéen, venu à Abidjan avec plusieurs membres de son gouvernement, accompagné également de l’ambassadrice de Guinée en Côte d’Ivoire, Olga Syradin. Les vice-présidents de la Banque, Amadou Hott et Célestin Monga, ainsi que le directeur adjoint pour l’Afrique de l’Ouest Serge N’Guessan ont assisté à la rencontre.

«La Banque a permis à la Guinée de sortir la tête de l’eau»

«Je tiens à saluer la qualité du dialogue entre la Banque et la Guinée», a déclaré Kassory Fofana, avant d’expliquer la raison de sa visite : «Je viens avec, dans mon sac, deux projets particuliers en termes de réformes économiques pour lesquels nous demandons l’accompagnement de la Banque africaine de développement».

Il s’agit de la Mission d’appui à la mobilisation des ressources internes (MAMRI) et de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), qui ont vu le jour le 31 janvier 2019, par décret présidentiel.

Elles visent, d’une part, à améliorer la marge de manœuvre financière du pays en optimisant la mobilisation des ressources, et, d’autre part, à s’attaquer à l’extrême pauvreté. «Nous avons entrepris une révolution fiscale pour améliorer la mobilisation de ressources et répondre aux besoins de développement», a résumé le Premier ministre, avant de souligner le paradoxe de son pays : «La Guinée a des performances économiques remarquables, […] un fort taux de croissance. Mais c’est une croissance qui, hélas, n’est pas partagée». Et d’annoncer que vont être opérés, «dès cette année, des transferts de ressources vers les plus vulnérables».

«La Guinée est un pays pauvre», a ajouté le Premier ministre Fofana. «Une redistribution intelligente des ressources est de nature à changer la donne». Objectif chiffré : redistribuer aux plus démunis, via l’ANIES, l’équivalent de 2% du PIB du pays.

Vantant l’expertise technico-financière de la Banque en matière de mobilisation de ressources, Kassory Fofana a formellement demandé son soutien pour un déploiement efficace de la MAMRI. Avant de faire référence à l’ANIES : «Nous avons besoin de votre accompagnement pour l’opérationnalisation de cette Agence».

Le Premier ministre guinéen a rendu un hommage appuyé à «tout l’accompagnement technique et financier de la Banque qui a permis à la Guinée de sortir la tête de l’eau».

Depuis 2014, la Banque a triplé son aide à la Guinée

«Notre soutien à votre pays a triplé depuis 2014», a indiqué Akinwumi Adesina. Exactement de 180 millions de dollars en 2014 à 562 millions aujourd’hui, dévolus notamment à des projets dans l’agriculture, les infrastructures, l’énergie et les connexions routières.

À titre personnel, le président de la Banque a séjourné en Guinée au début des années 1990 pour former, à Coyah, des étudiants en doctorat spécialisés en agriculture.

«La Guinée a un tel potentiel !», s’est-il exclamé, saluant sa gestion macroéconomique et ses réformes fiscales. Le président Adesina a plaidé en faveur de l’agro-industrie et des chaînes de valeur. «Si le prix des matières premières ne cesse de dégringoler et de subir les effets du marché, les prix des produits transformés, eux, ne baissent jamais», a-t-il souligné, à l’image du cacao et du chocolat.

«Nous vous accompagnerons dans la transformation de l’agriculture», a promis Akinwumi Adesina. Il n’a pas manqué de mentionner la transformation de la bauxite, un minerai fort recherché (à partir duquel est produit l’aluminium) et dont la Guinée détient près de la moitié des gisements mondiaux.

Le président de la Banque a également promis un soutien à la toute nouvelle Agence nationale d’inclusion économique et sociale.

Source: Communiqué de la BAD

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