La patrie en sursis:

Hommage à tous ces martyrs qui sont tombés, sous les balles meurtrières des mercenaires et des militaires associés à la cause du général Président, pour avoir voulu manifester leur mécontentement, leur ras-le-bol, leur faim, leur soif. Permettez-moi au nom de toute l’équipe de Kibarou de présenter nos condoléances les plus attristées aux familles endeuillées. Toutes ces vies sacrifiées ne doivent jamais tomber aux oubliettes. Une nouvelle éthique politique devrait pouvoir être fondée sur la conscience que nous devrons avoir, du dévouement de ces personnes, jeunes pour la plupart qui sont morts pour avoir osé dire « non » à l’arbitraire, à l’injustice et à la pauvreté. Il est de notre devoir, nous guinéens, de garder éternellement dans nos cœurs et dans nos mémoires que ces vies ont été arrachées parce que nos libertés fondamentales étaient bafouées, nos voix étaient ignorées, et nos avenirs compromis. Malgré la barbarie, la répression, le crépitement des armes, Peuple de Guinée, ton courage a été exceptionnel, ta gloire reste inégalée et ta bravoure reconnue et indiscutable ! Malgré toutes ces années de frustration de la première et deuxième république tu as eu le courage de t’affirmer et de ne plus rester muet. Ces vingt trois dernières années n’ont pas atténué toute la souffrance que tu as accumulée à l’époque de la première république. Il y’a certes eu du positif selon certains passionnés de l’un ou l’autre régimes, mais il est clair que sur le balance le négatif est largement gagnant. Désormais ton avenir t’appartient et tes futurs dirigeants sont prévenus. Plus jamais tu n’accepteras de te faire spolier, berner, trahir. Tu exigeras des comptes chaque fois que le doute s’installera. Ta vigilance doit être accrue car la bataille de la démocratie vraie n’est toujours pas atteinte. Désormais tu connais l’importance de l’unité nationale. Tu sais maintenant qu’un peuple uni déplace des montagnes et un peuple divisé conforte un pouvoir irresponsable. Le général Président s’est accroché à son pouvoir jusqu’à la dernière minute. Qui l’aurait cru ? En agissant de la sorte il a montré qu’il est prêt à sacrifier son peuple mais jamais son pouvoir. En s’agrippant à ce fauteuil présidentiel, ô combien fragile désormais, il a dévoilé qu’il souhaite une fin lente et pénible à une fin brusque. Maintenant il est prévenu que le peuple ne suivra plus ses diktats. Depuis longtemps on a toujours voulu, nous guinéens, aller de l’avant mais le boulet de notre passé, l’incompétence et l’irresponsabilité du Général Président nous ont empêché d’avancer. Aujourd’hui on a le droit d’être optimiste car on est uni, fier, « vacciné » et plus que jamais déterminé à avancer. On veut pouvoir ne plus s’exiler pour fuir la misère, on veut pouvoir manger à notre faim, on veut pouvoir vivre dans notre beau pays, bref on veut vivre dignement. Les mots justice, liberté, union, travail, résonneront de tout temps dans nos esprits. Espérons que nos futurs dirigeants en seront conscients et mettrons tout en œuvre pour que la machine du développement soit en marche vers l’avant et ce pour longtemps. En attendant n’oublions pas que la patrie est en sursis et la vigilance doit être accrue car tant que le général Président est au pouvoir il faut s’attendre à tout. Koumbassa Alassane koumbassa@gmail.com Janvier 2007

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