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Les leçons à tirer des élections présidentielles au Sénégal: le cas de la Guinée-Conakry

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Les Africains ne peuvent plus s’accommoder de la médiocrité de dirigeants en manque d’humanité. Aujourd’hui, le désir de changement des méthodes politiques autocratiques reniant le respect de la dignité humaine des populations et des libertés démocratiques est devenu universel. Un peuple pris en otage doit revendiquer les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la Constitution.

Dans la perspective des prochaines élections en Guinée-Conakry, si nos leaders politiques et la société civile ne sont pas en mesure de créer un environnment de confiance sociale où tout le monde travaille en harmonie, il faut trouver d’autres moyens pour pallier les dysfonctionnements rencontrés lors des dernières élections présidentielles. Plus spécifiquement, compte tenu des carences structurelles de leadership politique interne, du manque de confiance inter-partis dans l'action politique, et du deficit de vision politique harmonisée, le monde pourrait croire que la Guinée, pays souverain, est incapable d’organiser des élections libres et transparentes. Dans ce contexte, la Guinée devrait-elle être la premiere nation indépendante où l’organisation des élections serait gérée par une agence communautaire internationale totalement indépendante du pouvoir exécutif de l’Etat et des forces politiques locales, et ce, en vue d’instaurer progressivement une démocratie participative crédible et véritablement fonctionnelle?

Les mascarades électorales ou les parodies d'élection débouchent toujours sur une instabilité politique et sociale. En effet, l'impasse politique qui règne actuellement en Guinée-Conakry est en partie la conséquence de graves dysfonctionnements rencontrés lors des dernières élections. Il faut tirer les leçons des élections présidentielles au Sénégal pour bâtir un système électoral crédible dans notre pays. Nous ne pouvons que nous féliciter de la maturité politique du peuple sénégalais et saluer l'attitude des autorités politiques du pays. La politique est une question d'honneur et de bonne foi; il faut savoir passer le tablier à qui de droit.

“Dès lors qu'une dictature peut s'implanter et grandir, c'est que l'esprit et la liberté démocratique sont en décadence” (Georges BASTIEN). L’absence d’un véritable contrepouvoir en Guinée (appelé à jouer un rôle de contrôle de l’action gouvernementale) et d’une société civile devant servir de rempart contre les abus de l’autorité de l’Etat constitue un grave handicap à l’établissement d’un Etat de droit. Où est donc passée la société civile? A l’instar des mouvements de contestation mondiaux et d’affirmation de la dignité démocratique des peuples, dorénavant chaque Guinéen doit tenir à sa liberté d’expression en se débarrassant de mauvais réflexes en matière de langue de bois. Aucun pouvoir politique, quel qu’il soit, “ne peut river davantage les chaînes” de la soumission. Le peuple, en s’insurgeant contre la mauvaise gouvernance, en disant « assez c’est assez, y’ en a marre, » se prend en charge car le pouvoir de délégation lui appartient.

 

Thierno A Bah, WWW.RGDGUINEE.ORG

Thierno A Bah

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