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Ouattara, Yayi , Condé et Issoufou aux Etats-Unis : Obama et le nouveau visage de l'Afrique

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Quatre chefs d’Etat africains viennent de bénéficier d’un privilège que leur envient sans doute un grand nombre de leurs pairs du continent noir : l’Ivoirien Ouattara, le Béninois Yayi Boni, le Guinéen Condé et le Nigérien Issoufou ; ils ont tous été invités à aller rencontrer Barack Obama, dans son bureau ovale de la Maison-Blanche !

Quels veinards et quel insigne honneur ! Pourquoi eux ? Le choix ne s’est pas fait au hasard. Si le cousin Obama avait voulu recevoir des dirigeants africains qui manifestaient le plus ardent désir de rencontrer le président de la nation la plus puissante de cette planète, il aurait peut-être désigné d’autres têtes couronnées ; mais le président américain a eu d’autres raisons, raisons que tout le monde, d’ailleurs, connaît, depuis un certain discours d’Accra, tenu le 11 juillet 2009 peu après l’élection du Ghanéen John Atta Mills ; on se rappelle qu’il y avait dit en substance que l’Afrique avait plus besoin d’institutions fortes que d’hommes forts.

Et le choix porté sur les présidents invités traduit sans conteste le fait que ce discours d’orientation de la politique africaine de l’Amérique, l’homme fort de la Maison-Blanche y tient. Et c’est bien la raison pour laquelle on perçoit à travers l’insigne honneur qui est fait à ces quatre chefs d’Etat une prime américaine à la démocratie en marche dans autant de pays africains, qui, aux yeux des Américains, représentent le nouveau visage d’un continent qui s’engage sur la voie d’une pure et saine démocratie.

Et pour se trouver là où il est à ce jour, chacun de ces Etats a dû cravacher ferme et, par moments, suer sang et eau ; c’est d’ailleurs ce qui fait leur incontestable mérite. Le Bénin est, du club des quatre, celui qui aura le moins souffert ; pays à la tradition démocratique avérée depuis de longues années, il fut l’un des initiateurs, sur le continent africain, de la bien salutaire conférence nationale souveraine ; plus, il réalisa par trois fois une alternance des plus pacifiques, ce qui, il faut le reconnaître, relève tout simplement d’une grande clairvoyance politique.

Le Niger d’Issoufou revient de loin ; l’ère de Tandja balayée par la junte de Djibo, la période qui la suivit pouvait se révéler trouble et difficile ; d’autant plus que « l’homme aux chantiers à terminer » comptait toujours de chauds partisans dans le pays. Mais l’idéal démocratique prévalut et Issoufou fut élu par l’ensemble des Nigériens, suscitant admiration et soulagement de tous ceux qui avaient quelque légitime appréhension quant à l’avenir encore incertain de ce pays.

Côte d’Ivoire et Guinée sont les pays du club des quatre qui reviennent de très loin. Gbagbo et Dadis firent chacun leur numéro. Le premier cité fut finalement délogé du bunker où il s’était retranché, et le second s’attrapa une balle dans la tête, ce qui, d’ailleurs, lui valut d’être jugé « inapte » à assurer plus longtemps la direction du pays ; chacune des deux nations eut son lot de morts, de blessés, d’injustices et d’exactions, mais au final toutes surent choisir par la voie des urnes le chef d’Etat aujourd’hui en place ; Ouattara et Condé, à ce jour, s’attellent à des tâches immenses et donnent à leurs concitoyens à croire que l’aube d’une ère nouvelle s’est levée pour eux.

Et c’est bien tout cet espoir suscité dans les villes et campagnes de ces quatre pays africains que Barack Obama et, au-delà de sa propre personne, tout le peuple américain honorent, saluent et encouragent. Et celui que l’Amérique admire, elle le comble. Il ne serait pas étonnant que, dans peu de temps, la coopération qui lie les Etats-Unis à ces quatre heureux élus connaisse un boom des plus encourageants pour le plus grand bonheur des populations des pays dont ils ont la charge.

Il se peut d’ailleurs que la chose fasse des envieux parmi leurs pairs africains. Bien des têtes couronnées entretiennent le rêve secret de se faire tirer un cliché aux côtés du cousin Obama sur le perron de la Maison- Blanche ! Mais pour y arriver, il faut le mériter ! Et en l’occurrence, la médaille, c’est le cousin qui la décerne. Et quand les critères de sélection ne sont pas satisfaits, pas de magouille possible. Alors, candidats, à vos marques ! Une remarque cependant : il n’y sera pas fait de place aux présidents à vie ; il n’y en a aura pas davantage pour les grands timoniers-pères-des-nations ni pour les tripatouilleurs patentés de constitution.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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