Procès de l'opposant Aliou Bah en Guinée: ses avocats dénoncent le huis clos des débats

Capture 117L’opposant guinéen Aliou Bah était une nouvelle fois hier, mercredi, face à la justice. Il comparaissait pour la seconde fois à la cour d’appel. En première instance, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » envers le président de transition Mamadi Doumbouya. Hier, pas de débat sur le fond, la juge a de nouveau renvoyé l'audience après des querelles de procédure.

Il y avait encore foule et un important dispositif sécuritaire devant la cour d’appel de Conakry, en Guinée. Pour assurer la « sérénité des débats », le procureur a sollicité le huis clos.

Une demande rejetée par le tribunal et dénoncée par les avocats d’Aliou Bah. « Le mal aime le secret car la vérité le condamne, tacle Maître Antoine Pépé Lamah. Le ministère public, désarmé dans ses agissements, a voulu que ce procès se tienne à huis clos par ce qu’il n’aime pas la transparence. Nous avons quand même regretté que le ministère public ait entretenu cette situation dans le simple but d’éviter que les débats évoluent pour que monsieur Mamadou Aliou Bah soit (éclairé) sur son sort ».

La prochaine audience aura lieu le 16 avril. D’ici là, le leader du Mouvement démocratique libéral reste incarcéré à la prison civile de Conakry.

Une privation de liberté qui n’est pas du goût de son conseil. Me Antoine Pépé Lamah : « Nous serons là à l’audience du 16 avril 2025 pour débattre de ce dossier et éventuellement plaider la relaxe pure et simple de monsieur Mamadou Aliou Bah qui n’est retenu ici que pour ses opinions ».

Dans ce dossier, le parquet a tout de même gagné une bataille : le retrait des caméras, appareils photos et autres matériels d’enregistrement de la presse dans la salle d’audience. Les journalistes sont invités à couvrir les audiences seulement munis d’un carnet et d’un crayon.

Par Mouctar Bah correspondant RFI à Conakry

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