Recommençons la Guinée

 

Si le Président de la Transition ne prend pas les dispositions nécessaires dans les 48 heures (disons au plus tard lundi à minuit), pour que les populations peuhles déplacées votent dans la sérénité, où qu’elles se trouvent et que les causes des intoxications des militants et sympathisants de l’Arc-en-ciel soient identifiées, que leurs victimes aient reçu les soins adéquats leur permettant de voter ou à défaut y suppléer par procurations, si donc Konaté continue à sombrer dans la duplicité, quelle que soit la date retenue, des élections organisées dans une atmosphère aussi délétère, nourrie par une haine ethnique et une volonté de revanche de part et d’autre des ethnies des deux candidats du second tour, ne conduiront qu’à un chaos, voire à une guerre civile qui s’étendra sur toute la sous-région.

A défaut donc, pour franchir l’impasse de cette transition de 52 ans sans tomber dans un autre abîme de barbarie, je propose la mort dans l’âme, qu’on mette entre parenthèse tout projet d’élection avant la réalisation des conditions ci-après.

La convocation d’une conférence nationale souveraine, par une ordonnance proposée par le CNT et promulguée par le Président de la Transition (1). Ce qui devra se traduire par :

La démission de leurs fonctions civiles de tout le personnel de la Présidence, à commencer par M. Sékouba Konaté lui-même.

La démission du gouvernement de Jean-Marie Doré à commencer par le Premier ministre lui-même.

La dissolution de toutes les institutions républicaines, à commencer par le CNT lui-même dès la promulgation de l’ordonnance convoquant la conférence nationale.

La mise en place d’un comité d’organisation qui, aidé d’un Observatoire international, désignera un Présidium de la conférence nationale.

Elle fera l’audit des hommes et des chiffres de la première république, de la seconde, et celui de l’Etat d’exception né du coup d’Etat de décembre 2008, jusqu’au gouvernement de M. Jean-Marie Doré. L’audit des comptes sera confié à un cabinet de réputation internationale reconnue de tous. Quant à l’audit des hommes, eh bien, les Guinéens s’inspireront des six conférences nationales des pays voisins au seuil des années 90.

Cette conférence nationale aura pour mission la mise en place de tous les organes nécessaires pour une transition incluant l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes.

La conférence nationale pendant qu’elle se déroule, trouvera bien des Guinéens pour gérer les affaires courantes, sinon il faudra reconnaître haut et fort que nous n’étions décidément pas dignes de voter Non le 28 septembre 1958.

Il reste à préciser que l’Observatoire international aura à jouer un rôle direct de gestion, d’appui, sous la haute surveillance et relevant directement du Conseil de sécurité.

Enfin une force internationale d’interposition et de prévention sera diligentée par le Conseil de sécurité dont les membres comprendront de façon paritaire des soldats à peau blanche et des soldats à peau noire qui ne parlent aucun de nos tana ou niankoye. Pour les soldats blancs, je suggère des ressortissants de la Norvège, de la Suède et du Danemark. Pour les soldats noirs (s’il en faut), je suggère des Sud-africains et des Ghanéens. (2)

La mission essentielle de cette Force sera de protéger les populations guinéennes contre nos « corps habillés», à commencer par ceux qui auront dirigé le CNDD, et plus récemment la Transition. (3)

Durée : le temps qu’il faudra pour que la Vérité soit dite, que le Pardon soit accordé, le cas échéant. Le reste sera affaire de justice, après les élections.

 

Wa Salam.

 

Notes :

1) Les six conférences nationales de la sous-région ont toutes été convoquées par un acte signé par le président en exercice contesté, sciant ainsi la branche sur laquelle il était confortablement assis !

2) Je ne suis pas fier..

3) Après tout, je ne vois pas pour quoi seul le capitaine Dadis serait l'unique "faux type" mis sous haute surveillance et déposé sur le chemin du TPY, après 9 mois d'une ruineuse transition alors qu'il n'en était prévu que 6.

 

Saïdou Nour Bokoum

 

PS: Si on trouve à redire à cette proposition, j’invite tous ceux qui s’apprêtaient à voter pour l’Alliance Cellou, Sidya, Abbé, Mohamed, etc. et leurs cousins éparpillés de par la planète guinéenne, à venir envahir le territoire national pour introniser Cellou Dalein Diallo. J’offre mon billet d’avion aller sans retour..

 

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