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Terya Circus, la nouvelle compagnie née des rues de Conakry

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Avec leurs numéros à couper le souffle, les acrobates de Terya Circus ravivent la tradition du cirque en Afrique de l'Ouest. La troupe est composée d'enfants des rues de Conakry... et elle rencontre un franc succès en Europe !

Un mercredi après-midi, boulevard de la Méditerranée, dans les quartiers nord de Marseille. Sur la piste du cirque Archaos, les acrobates de Terya Circus enchainent les figures, accompagnés au balafon, au ngoni et au djembé.

Les enfants ont les yeux qui brillent, les parents les mains moites au regard des prouesses des jeunes artistes guinéens, qui se produisent dans la cadre de la saison culturelle « Quel amour ! ».

Terya Circus est le dernier descendant d'une famille de cirque guinéen, fondée il y a 21 ans avec Circus Baobab, lancé par Pierric Pillot, alias Pierrot Bidon - à l'origine également du cirque Archaos.

« Circus Baobab a fait émerger le cirque contemporain en Afrique. Beaucoup d'enfants des rues s'y sont intéressés. Ce sont eux que l'on retrouve aujourd'hui dans Terya Circus », affirme le directeur de production Philippe Da Silva.

Répétitions sur la plage

Le spectacle de la compagnie, Boulevard Conakry, s'inspire directement de la vie des acrobates, tous originaires de ce marché à ciel ouvert de la capitale guinéenne. Enchainements d'acrobaties portées, pyramides humaines, travail sur des mâts, le tout sur fond de musique mandingue en « live » : Boulevard Conakry tourne depuis trois ans en Belgique et en France.

Les débuts ont été difficiles, se remémorent Sekou Soumah, Almamy Ben Bangoura et Mamadouba Youla, trois des acrobates de Terya Circus : « Au départ, nos familles ne voulaient pas nous laisser faire du cirque. Heureusement, nos 'grands frères' venus du Circus Baobab étaient là pour nous donner des conseils. C'est comme ça qu'on est arrivés à ce niveau. »

A Conakry, les répétitions se passent dans la rue ou, au mieux, sur la plage. « En Europe, les enfants s'entrainent sur des tapis de sécurité. Nous, c'est sur le béton », témoigne Sekou Soumah. « Mais on a l'amour de ce métier », poursuit Almamy Ben Bangoura. « Et sans amour, on ne peut rien faire », conclut Mamadouba Youla.

« Nos familles comptent sur nous »

Sur scène, les acrobates de Terya Circus sont des professionnels qui ne reculent devant rien : ça bondit, ça s'agrippe, ça virevolte. Mais pour le collectif, l'enjeu n'est pas seulement artistique.

Au cirque, les artistes jouent leur vie... et celles de leurs familles. « Si on n'a pas de contrat, si on n'a pas de travail, c'est la m... pour nous, lancent en chœur les trois jeunes Guinéens. Nos familles sont pauvres, elles comptent sur nous. Nous, on ne pense qu'à travailler, sinon, elles n'auront pas de quoi se nourrir ».

Quand les acrobates quittent la scène, la sono prend le relais. Les artistes reviennent rapidement danser avec le public. Le morceau est bien choisi : Solidarité, de M / Matthieu Chedid. Presque la traduction du mot « terya » qui, en mandingue, signifie « amitié ».

Source: RFI

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