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Texte complémentaire à « Guinée: les pérégrinations du président de la République »

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Chers tous qui vous êtes donné la peine de lire ce texte avec sympathie, je vous dis merci. Mais depuis longtemps, j'ai précisé que je n'écrivais pas sur la Guinée, notre pays, pour recueillir des sympathies ou m'exposer à l’ukase des aigris qui traînent le boulet d'une misère intellectuelle qui risque pour les plus jeunes d'être leur compagnon de vie. En se cachant derrière des gribouillis sur le web, ils croient que l'alignement d’un tohu-bohu de mots sans signification va donner un sens à leur vie.

Je viens de parler de web. En venant sur ce merveilleux instrument du XXIe siècle de communication, d'information, de formation et de culture, il n’y a que les retardataires qui ne l'ont pas encore réalisé, j'ai maintes fois insisté sur le fait que je ne venais y chercher ni notoriété ni honneur mais tout simplement des échanges avec mes compatriotes. Et faut-il ajouter que cet instrument n'est dédié ni à des jeunes exclusivement, ni à des vieux, mais à tous ceux qui veulent être de leur temps. Quant à dire que tel est un vieux, il doit se retirer de l'utilisation de l'internet, qui sait si le jeune qui lance cette imbécillité, ne va pas casser sa pipe avant le vieux ? Pour un croyant, seul Dieu peut répondre à cette question.

Le soleil a beau briller pour le monde entier, la lune a beau épandre sa douce lumière de nuit sur la terre entière, il y aura toujours, parmi les humains, des espèces de vers de terre qui ne se plairont que dans la fange obscure. Un rayon de ce qui peut ressembler à de l'éclairage leur est insupportable. Par contre, ils ont trouvé dans l'anonymat total de déverser sur le web leur aigreur qu'ils traînent dans leur misérable vie, loin de tout ce qui peut être proche du domaine de l'esprit. Mais en donnant des leçons de patriotisme, ils doivent ignorer qu'à 20 ans, j'avais été instituteur à Boké en Guinée, et qu'à partir de cet âge j'ai toujours travaillé en même temps que mes études et n'ai jamais vécu aux crochets de personne. J'ai tellement pris des coups au cours de mon existence que ma carapace s'en est endurcie. Et ce ne sont pas des piqûres de moustiques insignifiants qui me causeront des dommages. Je ne suis peut-être en vie, aujourd’hui, qu'en n'ayant pas été servir le régime dictatorial et sanguinaire de Sékou Touré où tant de Guinéens innocents, intellectuels ou pas, ont été liquidés froidement. On peut d'ailleurs dire que l'actuel président aurait sûrement été liquidé, puisqu'il avait été condamné à mort en 1971, suite à l'agression portugaise de novembre 1970.

Qu'est-ce qui me fait courir de vouloir écrire de temps en temps et de m'intéresser à la Guinée ? Les ignorants qui semblent reprocher à ceux qui vivent hors de Guinée et qui s'intéressent à ce pays, ne savent-ils pas que les juifs du monde entier et même ceux qui n'ont jamais vécu en Israël, s'intéressent au plus haut point à cet Etat ? Ne savent-ils pas que des Arméniens partis d'Arménie depuis 1915, s'intéressent toujours intensément à l'Arménie ? Ne savent-ils pas que des descendants de Russes qui avaient émigré en Occident pendant la révolution bolchévique de 1917, sont revenus nombreux en Russie après la désintégration de l'URSS en 1991 ? Même exemple pour les Vietnamiens qui étaient partis dans les bagages des Américains en 1975, etc. Alors quand j'entends des ignares guinéens dire à d'autres qu'ils n'ont pas le droit de parler de la Guinée parce qu'ils n'ont pas servi la Guinée, on est au comble de l'ignorance. Que sont devenus au Camp Boiro, tous les innocents qui ont été froidement massacrés et qui n'avaient voulu que servir le pays et dont les parents ne savent même pas où ils sont enterrés?

Que ceux qui se mettent à attaquer un texte qu'ils n'ont pas lu ou compris sinon que de s'accrocher à un mot, sachent que je les prendrais au sérieux s'ils avaient une quelconque importance à mes yeux. Mais ce n'est hélas pas le cas.

Je continuerai donc, s'il plait à Dieu, d'écrire ce que je crois sur la Guinée. Ce n'est pas une croisade que je mène avec quelques-uns contre d'autres. Dans tous mes articles depuis 2006, sur internet, je n'ai parlé que d'unité de la nation guinéenne. Je ne partage pas les divisions ethniques, les stigmatisations qui constituent à l'heure actuelle en Guinée, des poisons mortifères de cette nation qu'on a vu naître dans l'allégresse en 1958. Il y en a qui ne trouvent plus d'autres manières de vivre que de s'abreuver à ces poisons mortifères.

L'appel que j'ai lancé à des réflexions sérieuses sur notre pays n'est pas un programme de gouvernement, il y a trop de partis politiques sur le terrain pour cela. C'est pour aider certains hommes politiques à émerger de la mare dormante qu'est le paysage politique de la Guinée, faute de substrats intellectuels. Je n'ai même pas l’intention, si cet appel devient projet, que cela se réalise autour de moi mais de plus jeunes qui constituent l'espoir de la Guinée de demain. Cela ne peut pas concerner ceux qui ne savent qu'applaudir le théâtre de marionnettes qu'on leur montre en ce moment et qui, j'en ai le pressentiment, ne mènera pas loin notre pays.


Ansoumane Doré
Dijon (France)

Ansoumane Doré

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