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VOULOIR, C'EST POUVOIR

 Les discours, pour le moins démagogiques des dirigeants politiques, ont de tout temps et sous tous les cieux, eu le mérite de faire rêver les administrés qui s’identifient tant bien que mal à leurs contenus hétéroclites qui promettent monts et merveilles, face aux inquiétudes et aux désespoirs grandiloquents, des populations démunies et impatients d’assouvir leurs besoins les plus élémentaires. Les inaptitudes et les divergences résultants des conflits d’intérêt, favorisent l’instauration de climat d’insécurité économique et sociale, contexte environnemental sur lequel, surfent opportunément la racaille politicienne, dans un élan d’hypocrisie et d’égoïsme, avec de prolifiques racontars, à faire perdre son latin. L’expérience a prouvé que cet état de faits, bien que n’étant pas l’apanage des guinéens, est une pratique courante dans notre pays, dont les décideurs politiques ont toujours fait preuve d’excellence, dans leur rhétorique populiste, toutes les fois qu’il s’est agit de mobiliser des gens pour une cause, pour peu reluisante qu’elle soit, ou d’engranger des voix dans le cadre de pseudo- élections, car en fait d’élections libres et transparentes, les guinéens ne peuvent s’en vanter, puisqu’il n’en jamais été question et on peine à croire qu’il en sera, dans un avenir proche. On serait tenté d’affirmer sans risque de se tromper, que la Guinée est à l’image des guinéens. Pays de paradoxes, incapable de tirer un maximum de profits de son exceptionnelle dotation naturelle en ressources minières et de la clémence du climat favorable au développement agricole, mais aussi et surtout, l’incapacité notoire à valoriser les ressources humaines dont la sous-évaluation et la faible promotion, constituent l’une des causes de la perte d’identité qui menace inéluctablement l’équilibre social. On a trop rêvé en Guinée, plongés que nous avons été dans un coma artificiel entretenu par les discours élitistes dits révolutionnaires de l’ancien régime qui nous a muré dans un silence coupable, obstruant nos visions et nos horizons et voilà qu’au moment où nous nous estimons suffisamment éveillés, l’on gesticule et manipule les esprits faiblards, pour nous cantonner dans un état végétatif de somnambulisme, à nous faire encore rêver et cette fois-ci debout, les yeux grandement ouverts. Crier haro sur toutes les actions de l’actuel gouvernement, peut paraître malhonnête, intellectuellement parlant, car les effets d’annonce de ses différentes entreprises, sont à priori imputables à une réelle volonté de changement, réclamé par le peuple de guinée, alternative qui passe nécessairement, par l’organisation future d’élections législatives libres et transparentes, mais plus important, par la lutte contre la corruption, dont l’enracinement dans les mœurs, s’apparente à une forme de légitimation et d’institutionnalisation à bien des égards. Le fondement essentiel des doutes émis ça et là par nombre d’observateurs, quant à une réelle volonté politique du gouvernement à mettre en œuvre les mesures coercitives favorables à la sortie de crise, réside dans le fait que leur rythme d’application s’effectue à pas de caméléon. Et à ce jour, aucune des prétendues actions allant dans ce sens, ne s’est objectivement soldée par des résultants concrets, d’où la défiance des guinéens, teintée d’appréhensions et de sentiments confus. Si le creuset entre le dire et le faire n’était une réalité bien vivante chez nous, on se devait d’avoir des motifs de satisfaction en ce qui concerne l’ordonnance par le gouvernement, d’audits dont les rapports mettent en évidence, à tous les niveaux, des dérives graves et d’importants cas de déperdition et engagent les responsabilités des chefs de départements ou leurs cabinets, les comptables publics, les comptables de fait, les ordonnateurs et administrateurs de crédits, les gestionnaires de projets ou d’établissements et des agents prestataires ou opérateurs économiques. Ces rapports montrent à suffisance l’ampleur de la gestion calamiteuse des deniers publics et la corruption endémique qui n’épargne aucune catégorie socio- professionnelle. Reste désormais à espérer avec véhémence, que la machine judiciaire ait les coudées franches, par son indépendance et son impartialité, pour se mettre en branle contre tous ces fossoyeurs et arnaqueurs, qui pullulent et pillent sans vergogne nos maigres ressources financières. Pour prouver sa bonne foi, le gouvernement doit principalement lutter contre des pratiques néfastes au sein de l’administration dont entre autres, les missions fictives et la surfacturation de leurs frais, l’alimentation du marché noir des devises par l’argent public, les exonérations fiscales de complaisance, les dépenses extra- budgétaires pour le financement de projets et d’actions personnels sous-couvert d’actions gouvernementales, les prises illicites d’intérêt dans les entreprises bénéficiant de marchés juteux par favoritisme. On ne peut donner une liste exhaustive de tous les manquements à l’éthique et la morale, mais une entame sincère de combat pour l’assainissement et la viabilisation de la vie publique serait salutaire pour l’avancement qualitatif de la Guinée. Le seul hic, c’est qu’en politique, les grands diseurs ne sont pas toujours les grands faiseurs.

 BAYO Abidine

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