L’ancien président français Jacques Chirac disait : Rassembler est un idéal: les hommes sont divisés à l’intérieur d’eux-mêmes, pourquoi ne le seraient-ils pas dans la vie sociale ?>> Ce faisant, il n’y a rien de spécifique à ce que la gestion politique dans un pays, se trouve confrontée à des particularismes fondés sur des opinions diverses et des prises de position partisanes, dans un environnement régi par des règles démocratiques. Le débat n’en est que enrichi, si bien évidemment, la finalité est la recherche de meilleurs moyens de résolution des problèmes communs à la société. Un cadre de concertation garantissant la liberté d’expression constituerait ainsi, un gage sûr d’amorce d’une dynamique de dialogue et d’échange, favorisant la matérialisation des objectifs assignés. Malheureusement, dans notre cher pays, on peine à asseoir cette mentalité bienveillante, qui voudrait que chaque citoyen soit intrinsèquement considéré, comme potentiellement apte à apporter sa modeste contribution à l’édification nationale. Cet état d’esprit nécessite de la part des dirigeants politiques, une certaine ouverture et une acceptation de la remise en cause de leurs choix, si ceux-ci sont jugés aux yeux des observateurs et des administrés, contraires à l’intérêt général. La fonction d’homme politique est sujette à appréciation et les hommes et femmes qui ont la charge de l’assurer, se doivent d’honorer leurs engagements et leurs promesses car le statut particulier dont ils bénéficient, est consécutif au choix porté par les citoyens en leurs personnes du fait, qu’en plus de la confiance placée en eux, ils estiment convenable, leur capacité à œuvrer invariablement dans le sens des attentes de la population. Ainsi, que l’on soit Conté ou Kouyaté- incompatible, ne relève certainement pas d’une quelconque machination ou d’une simple volonté de nuisance de la part de tous ces guinéens, qui dénoncent la mal- gouvernance car, en fondement de leur intégrité et de leur sincérité, leurs agissements s’inscrivent dans une logique constructive de changement amorcé, dont on ne veux perdre les acquis, aussi minimes soient-ils, avec l’espoir de voir enfin la Guinée ne pas avancer à reculons et en finir définitivement avec le système de turn-over qui a jusqu’ici caractérisé l’évolution en dents de scie de notre pays. Il est à supposer que malgré la conjoncture internationale et les méfaits de la mondialisation sur les pays en voie de développement, le décollage économique de la guinée et des pays africains en général, est inéluctable en raison non seulement, des immenses potentialités de ceux-ci, mais aussi et surtout à cause de la forte probabilité de l’orientation des marchés financiers vers les pays émergents. L’investissement est la clef de voûte du développement économique et les détenteurs de capitaux, pour la raison toute simple de leur objectif à faire plus de profits, seront enclins à investir sur les nouveaux marchés, compte -tenu de la saturation des marchés des pays dits développés et concomitamment de la régulation de ces derniers, par ce que l’on qualifie de main invisible d’Adam Smith, qui de par les mécanismes de la supériorité de l’offre de biens par rapport à la demande, consécutive à la surproduction, font baisser les prix et par ricochet les bénéfices réalisés. Et , l’Afrique comme le chante TIKKEN JAH FAKOLY est un continent vierge où tout reste à faire et c’est en cela que l’espoir est permis. Néanmoins, cette possibilité n’est envisageable que dans la mesure de l’exercice de la bonne gouvernance, avec un cadre juridique qui garantisse les investissements, mais aussi avec une meilleure orientation des choix politiques quant aux priorités de développement. En effet, en Guinée tout est priorité; il n’en demeure pas moins que le fait de vouloir s’attaquer en même temps à tous les secteurs d’activités, peut-être considéré comme une erreur d’appréciation, en raison de la faiblesse du budget d’investissement à la disposition de l’Etat, dont les ressources reposent essentiellement sur les recettes minières et les subventions des institutions de breton Woods, du fait de la non perception ou peu des recettes fiscales qui devraient normalement constituer la quintessence de ses avoirs. Les conditions d’un développement économique, supposent nécessairement la réalisation de préalables dont entre autres, l’eau, l’électricité, les moyens de communication et l’auto- suffisance alimentaire par le développement de l’agriculture. En outre, les secteurs de l’enseignement et de la santé bien que primordiaux, constituent des investissements à long terme, dont les retombées ne sont visibles que dans la durée, alors que la population guinéenne, après toutes ces années de privation, attend avec impatience, des résultats palpables sur le terrain ; c’est pourquoi il est nécessaire de mettre un accent particulier sur des secteurs porteurs de croissance, tels la production minière dont la révision des contrats d’exploitation, doivent permettre l’implantation de toute la chaîne de production, pour ce qui par exemple de la bauxite, allant de l’extraction de minerais à la transformation en aluminium, boostant ainsi considérablement l’emploi des jeunes et dont l’accroissement des revenus, permettra une meilleure allocation des ressources générées, qui ne seront exclusivement plus cantonnées, qu’au seul remboursement de la dette publique. La valorisation du secteur privé par l’adoption de mesures incitatives à l’investissement et à l’entreprenariat, sera de nature à promouvoir la production locale nécessaire à la rentrée de devises, résultant d’une balance commerciale positive avec la réduction considérable, de notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur, pour ce qui est des denrées de première nécessité. La vulgarisation des techniques modernes de communication, permettra une viabilisation et une plus grande efficacité de l’administration, qui doit être mise aux normes par des séminaires de formation et de perfectionnement, car l’un des problèmes et non des moindres de l’administration guinéenne, est sa non maîtrise des procédures de décaissement des fonds d’aide publique au développement accordés par nos partenaires. Faisons œuvre utile, en ciblant des axes stratégiques de développement qui tiennent compte des spécificités de notre pays pour que les différents secteurs d’activités bénéficient de façon spontanée d’un effet domino, en prenant soin d’associer toutes les compétences pour éviter une dispersion des énergies.

BAYO Abidine

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