Appels au calme en Guinée, avant la présidentielle de dimanche

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Les appels au calme se multipliaient vendredi 9 octobre en Guinée après deux jours de violences électorales, à 48 heures du scrutin présidentiel. L’opposition menace déjà de contester les résultats alors que le camp du sortant Alpha Condé le donne vainqueur dès le premier tour.

Les violences qui ont éclaté jeudi à Conakry entre partisans du chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, et d’Alpha Condé - faisant au moins deux morts et de nombreux dégâts d’après des sources de sécurité - se sont poursuivies vendredi, dernier jour de campagne, à l’initiative des deux camps, avec de nombreux actes de vandalisme.

Après une campagne relativement apaisée, la tension est montée ces derniers jours autour du report du scrutin exigé par l’opposition et rejeté par le président, avec les ultimes meetings des principaux candidats, de retour dans la capitale, au terme de leur tournée dans l’intérieur du pays.

« Dégradation de la situation sécuritaire »

« On a vu depuis hier (jeudi) une dégradation de la situation sécuritaire », s’est alarmé le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, lors d’une conférence de presse.

Au nom de la communauté internationale, il a exhorté les autorités à « assurer que les Guinéens puissent sortir le dimanche 11 octobre et aller exprimer leur voix librement sans intimidation, sans violence, sans menace », ainsi que les leaders politiques à « prendre leurs responsabilités ».

Le président sortant annule son dernier meeting de campagne

On ignore ce qui a déclenché ces nouveaux troubles vendredi, mais Alpha Condé avait rejeté jeudi la demande des candidats d’opposition de reporter le scrutin pour donner le temps de rectifier ce qu’ils disent être des irrégularités dans le processus.

« On ne participera pas à une mascarade électorale. Sinon, on n’acceptera pas les résultats et je mobiliserai avec tous les autres candidats la population pour refuser », a encore déclaré jeudi M. Diallo, battu sur le fil par Alpha Condé en 2010.

La Cour constitutionnelle, qui est la plus haute autorité électorale, a également rejeté vendredi soir une demande de six des sept dirigeants de l’opposition qui voulaient un report du scrutin, notamment en raison de doutes sur la fiabilité des listes électorales et de problèmes de distribution des cartes d’électeur.

Alpha Condé, ancien opposant qui a connu la prison, est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires ou dictatoriaux. Elu en 2010, il a de bonnes chances de remporter un second mandat. Durant la campagne, il a promis de lancer d’importants projets d’infrastructures destinés à améliorer la distribution d’électricité.

Ses adversaires l’accusent de mauvaise gestion, y compris de la crise Ebola, d’exercice solitaire du pouvoir et d’attiser les tensions ethniques, notamment envers les Peuls, largement favorables à M. Diallo, des reproches qu’il récuse.

Le président Condé s’est rendu vendredi matin au marché de Madina, le plus grand du pays, où des jeunes vendeurs de pièces détachées malinkés, son ethnie d’origine, ont vu leurs conteneurs incendiés la veille lors du passage du cortège de M. Diallo, appelant à ne pas céder aux « provocations ». Il a annoncé l’annulation de son dernier meeting de campagne prévu dans l’après-midi pour des raisons de sécurité et appelé chacun à se préparer à aller voter dimanche.

 

Source: Le Monde

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