Après l’aveu d’incompétence de la Cour suprême à dire le droit : l’opposition va-t-elle se faire hara-kiri ?

Sous peine de se discréditer, l’opposition doit rester unie, logique et cohérente si elle est sincère dans sa lutte pour l’Etat de droit et la véritable démocratie en Guinée. Dans le cas contraire, elle se fera un hara-kiri politique irréparable.

Chers compatriotes guinéennes et guinéens, de tout bord politique, de toute région, ou toute ethnie, nous sommes désormais tous interpellés lorsque notre Cour suprême avoue son incompétence à dire la loi sur le contentieux électoral qui oppose l’opposition et le RPG-Arc-en-ciel.

Cet aveu est non seulement surprenant, mais déshonorant pour notre pays, d’autant plus que la même Cour suprême a toujours été compétente pour d’autres élections. Soudain notre plus haute juridiction n’arrive plus à statuer ou dire nos lois !

Cet aveu de la Cour suprême montre à la communauté nationale et internationale qu’elle est purement et simplement à la solde du pouvoir en place, car les fraudes ont été observées et reconnues par la Mission d’observation de l’Union européenne.

Voici à ce propos deux exemples : « Dans le cadre de sa campagne, le RPG-Arc-en-ciel a bénéficié de moyens importants dont le recours massif aux véhicules et locaux de l’administration. La MOE UE a révélé la présence de personnalités du gouvernement directement impliquées dans la promotion du parti. »

Le principe de l’indépendance de la Justice et de la séparation des pouvoirs politique, juridique et législatif dans notre pays est pour le moment une simple chimère.

La Cour suprême est la plus haute instance juridique du pays aussi bien dans les domaines de la vie publique de la nation que dans ceux de la vie privée des personnes vivant sur le sol guinéen.

Elle constitue le dernier recours en matière du droit guinéen, et maintenant elle n’arrive plus à dire la loi dans certaines conditions.

La Guinée dans sa singularité, reste le seul pays souverain au monde où la Cour suprême devient incompétente devant certaines situations judiciaires.

Il est évident que dans ces cas, le droit ne peut être respecté, car il n’y a plus personne pour le dire. Or sans le respect de la loi et du droit, la démocratie et le développement socio-économique deviennent quasiment impossibles.

L’aveu d’incompétence de la Cour suprême a une signification simple pour le peuple guinéen : c’est l’absence de respect de la loi et de l’Etat de droit en Guinée actuellement. C’est aussi simple que cela.

L’Assemblée nationale élue, une fois installée, à l’image de la CENI, de la Cour suprême, sera à la merci du pouvoir.

Dans cette condition l’opposition doit-elle siéger ?

En siégeant après tant de menaces, de bravades, l’opposition reconnaitrait de facto la victoire de la mouvance présidentielle qu’elle a par ailleurs toujours contestée. Si elle siège, elle sera coresponsable de toute la gestion législative du mandat de l’Assemblée.

Sous peine de se discréditer l’opposition doit rester unie, logique, et cohérente si elle est sincère dans sa lutte pour l’Etat de droit et la véritable démocratie en Guinée. Dans le cas contraire, elle se fera un hara-kiri politique irréparable.

Nous ne devons pas oublier que le RPG a boycotté les élections législatives de 2002. Ce qui ne l’a pas empêché aujourd’hui d’être au pouvoir. Comme quoi la fermeté paie en politique.

Dans tous les cas que tout le monde sache « que le peuple guinéen fier et digne, profondément ancré dans l’idéal moral d’un patrimoine culturel qui a fait ses preuves, reste disponibles et prêt à se revaloriser, en reprenant la route des grands desseins ». Pr Alfa I. Sow (paix à son âme)

Vive la Paix.

Vive la Guinée

Dr. B. Diakité

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