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Cellou Dalein Diallo, il est temps de se lever !

Si on demandait l'avis sur la situation politique guinéenne, à un touriste qui aurait débarqué en Guinée ces derniers jours, il dirait que le chef potentiel de la Guinée s'appelle Alpha Condé, qui multiplie les déclarations, et dont les exigences, à défaut d'être acceptées complètement, constituent la base des discussions implicites et des atermoiements. Il dirait qu'il ne comprend pas à quoi sert le PM, qui semble jouer une pièce de théâtre, dont il n'est pas le réalisateur, même s'il tente d'y ajouter sa touche personnelle. Il dirait également que le Président de transition bien que dans l'ombre reste omniprésent, et que Cellou Dalein Diallo joue le second rôle.

Avant même que ce dernier ne sorte de l'entretien chez le PM, il y a 10 jours, il a vite fallu se rendre à l'évidence, que l'objectif de celui-ci était d'une part, de laisser entendre que le report du deuxième tour était inéluctable - il ne pouvait pas, ne pas savoir que les cartes d'électeur en provenance d'Afrique du Sud, n'arrivaient que le dimanche, jour du scrutin -, et d'autre part, il voulait probablement « minimiser » (ridiculiser ?) Cellou Dalein Diallo, sinon quel intérêt de faire venir la RTG, alors que ce sont généralement des conversations privées ? Voulait-il tester sa capacité de résistance, ou pire encore le voir ruer dans les brancards ?

C'est ce qui s'est passé plus ou moins, mais au lieu de bomber le torse - comme certains aiment à le pratiquer -, et de faire des déclarations qui menacent de ne rien faire s'il.... ne se passe rien...., il faut que Cellou Dalein Diallo se lève.... enfin...

Cellou Dalein Diallo, un leader qui doit s'assumer comme tel

Beaucoup de commentateurs qui le pensent, mais ne l'écrivent pas, ou font mention du « ON », décrivent Cellou Dalein Diallo comme un couard, un faible.

Sans employer ces qualificatifs un peu excessifs, je considère néanmoins qu'en politique, il devrait être binaire dans ses actions, quitte à permettre le « oui mais … », ou le « non mais.... », dans ses réflexions.

Concrètement, il s'est fait marcher dessus - n'ayons pas peur des mots - par des adversaires (dont le PM), chacun voyant la date fatidique arriver - ce qu'ils redoutent pour différentes raisons -, et il n'a pas réagi comme il se devait.

Trop passif, trop lisse diront certains.

Certes eu égard aux « complicités supposées » avec le pouvoir en place, il ne doit donner l'occasion à personne de profiter d'actions négatives qui pourraient se retourner contre lui. Certes il doit poursuivre des relations apaisées avec tous, garder son sang froid (c'est même ce qu'il y a de plus important pour un leader... censé montrer l'exemple) et montrer sa volonté de rassemblement, mais cela ne doit pas empêcher ses alliés et collaborateurs d'agir pour se faire respecter, notamment sur les plans juridique, pratique et institutionnel.

Il doit décider de reprendre les choses en mains, et de faire un survol rapide de la situation, telle qu'elle se présente : il représente seul plus de 40% des votants, et plus de 60% si on y ajoute ses alliés (tout en ayant l'humilité de ne pas considérer cette arithmétique aussi simplement). Il doit donc jouer le rôle qui va lui incomber prochainement, celui de Président de la République. La majeure partie de la population guinéenne est illettrée, mais elle sait compter en revanche, et elle sait que l'écart enregistré au premier tour peut certes diminuer, mais ne peut pas se combler. Seul le Matap avec des scores à plus de 95% en aurait été capable, c'est bien la raison pour laquelle il ne faut pas lui redonner une parcelle du pouvoir qu'il a perdu.

De toutes façons, la population guinéenne (celle qui n'a pas choisi son camp de manière définitive) ne veut plus de ces pratiques, j'y reviendrai dans un autre papier.

Que doit faire Cellou Dalein Diallo pour dénouer la situation et montrer ses véritables qualités de chef ?

Afin d'éviter le recours à la rue, il faut essayer de trouver une issue pour sortir de la « crise » par le haut ; évidemment, si l'autre candidat ne souhaite pas cette voie, il faut lui en laisser la responsabilité, et ne se concentrer que sur l'objectif immédiat qui est l'élection. Il ne faut pas se préoccuper des nombreuses gesticulations de son adversaire, et avoir en tête que plus vite on sort de cette situation tendue, plus vite on pourra retrouver la sérénité, pour travailler à l'essentiel : le développement du pays.

Aussi puisque la récréation est terminée – Cellou Dalein Diallo va finir par être la risée -, il doit désormais agir (l'action prime désormais les déclarations) sur plusieurs plans.

Sur le plan institutionnel en général ….

Cellou Dalein Diallo doit montrer sa détermination à défendre coûte que coûte les nouvelles institutions, toutes les institutions, rien que les institutions. Si quelqu'un les viole, il doit monter en première ligne pour l'en empêcher, sinon il y a danger.

La nouvelle constitution a institutionnalisé de nouvelles structures qui envisagent un partage relatif du pouvoir. Désormais certains domaines (les élections, la communication, le contrôle financier, la décentralisation, la justice...) permettent une expression élargie.

Cellou Dalein Diallo incarne paradoxalement la possibilité d'être en phase avec son temps, avec une population qui ne veut plus de dinosaures arc boutés sur un pouvoir personnel, où le chef décide de tout, même de l'installation d'un feu rouge au marché de Madina par exemple. Cellou Dalein Diallo est ouvert au dialogue et au débat. Il est donc possible pour les nouvelles générations, de participer de près ou de loin au développement du pays.

…. la CENI en particulier :

Concrètement la CENI, qui fait partie de ces nouvelles institutions a pêché par incompétence, à l'image de la Guinée. Elle n'a pas montré son efficacité - mais quelle structure l'a fait ? -, mais elle n'a pas fait pire que ce que faisait le Matap par le passé. Aboubacar Somparé, candidat du PUP n'a pas été élu avec plus de 95% des voix par exemple, alors qu'il était le candidat le plus représenté en son sein.

Ceux qui critiquent la CENI – et ils ont raison de le faire, puisqu'elle est en dessous de tout – peuvent le faire parce qu'il s'agit de la CENI. Sous les régimes de Sékou Touré, Lansana Conté, les élections n'étaient qu'une formalité et certains de ceux qui se sont essayé à les critiquer publiquement, ne sont plus là pour en parler. Ceux qui veulent le Matap à tout prix en le présentant comme la panacée aux problèmes actuels, oublient de rappeler cette sombre histoire. On ne peut pas réformer l'État guinéen en peu de temps, mais il est plus facile de corriger les imperfections et les dysfonctionnements de la CENI.

Concrètement certains arguments du RPG tournent autour de la publication des listes électorales, qui ne seraient pas « conformes ». Je ne vois pas ce que la CENI craint, puisque cette liste n'est de toutes façons pas crédible (diaspora non prise en compte, recensement électoral « à la louche » - en fonction d'un découpage pré-établi - et non en fonction de la population réelle). Il y avait une liste pour le premier tour comprenant environ 4 millions d'électeurs, ce doit être celle du second tour, les partis politiques en ayant accepté le principe. C'est celle avec laquelle les deux candidats ont obtenu d'être au second tour, elle n'est donc plus contestable en l'état. Un audit des manquants, des décédés, des déchus de leurs droits civiques, etc... ne peut plus se faire a priori, mais seulement a posteriori.

L'UFDG doit donc défendre la CENI en tant qu'institution – et non les hommes qui la composent – parce qu'elle seule, permet la mise en œuvre d'une démocratisation progressive future. Peu importent les critiques d'Alpha Condé par rapport à la complicité de certains membres de la CENI avec l'UFDG, il suffit de lui rappeler les raisons pour lesquelles Maître Fodé Abass Bangoura avait démissionné, et dont plus personne ne parle aujourd'hui.

Pour le reste, comme il n'est pas question de recommencer la totalité du recensement et du processus électoral, ou de discuter point par point les exigences d'Alpha Condé, il faut aller à l'essentiel. Certaines des mesures d'amélioration de la CENI sont normales et incombent à la CENI, elles ont d'ailleurs été corrigées ou en voie de l'être (augmentation du nombre de bureaux, livraison du matériel de vote, ...) d'autres ne sont pas négociables en l'état, notamment le remplacement des deux membres illégalement condamnés. On a d'ailleurs peu entendu, la condamnation de ce jugement pourtant scandaleux à plus d'un titre.

Pourtant l'occasion était belle de montrer le comportement tout aussi scandaleux d'Alpha Condé en amont du jugement (c'est lui même qui a « convoqué » les différents intéressés), que dans ses commentaires (glorifiant les conclusions d'un jugement pourtant illégal).

L'UFDG n'avait-elle pas davantage de détermination à défendre une institution démocratique que de simples citoyens ?

La CENI, symbole de la confrontation entre les candidats:

L'UFDG n'a pas défendu la CENI, tellement intoxiquée par les accusations d'Alpha Condé, qu'elle en finissait presque honteuse de devoir prêter le flanc à celles-ci.

Maintenant Alpha Condé fait élire en toute illégalité – c'est sa spécialité -, parce qu'il ne rencontre pas d'opposition, un pseudo président à la CENI. C'est dans la même veine que le jugement du tribunal de Dixinn : pas de protestation, on viole la loi, on crie au loup, et tout ce que retiendra la population, c'est que que le RPG a démasqué les fraudeurs, peu importent les moyens. La chance ne sourit qu'aux audacieux, certains usent de moyens illicites, ce qui n'empêche pas d'accuser les autres de leurs propres méfaits. Alpha Condé n'a rien à perdre. Si ses manigances fonctionnent, il récolte le graal. Si cela ne fonctionne pas, il reste là où il devait être.

Au lieu de rugir, l'UFDG doit agir et mettre aussi certains acteurs devant le fait accompli (j'y reviendrai ci-dessous). Il ne faut pas accepter ce « coup d'état institutionnel » et il faut mettre en avant la violation systématique des textes par Alpha Condé. Sinon, la troisième étape, c'est un autre coup d'état institutionnel, mais de la présidence cette fois, et l'UFDG n'aura ses yeux que pour pleurer si elle se contente de protester (annoncer ne pas aller aux élections risque de se retourner contre elle). Il ne faut même pas laisser croire à Lounseny Camara, s'imaginer un seul instant - même en rêve - être président d'une structure, alors que les formes n'ont même pas été respectées. Le seul fait de se considérer comme président est malhonnête. Lounseny Camara est donc malhonnête. Ce ne sont pas des rumeurs, ce sont des faits. Peu importe qu'il soit au RPG, ce n'est pas le problème. Le problème, c'est l'anarchie, c'est le fait qu'Alpha Condé organise ses élections sans réaction des soi disant autorités. En outre, annoncer l'annulation d'un jugement !!! ou la grâce présidentielle de ses collègues !!! au jugement du tribunal de Dixinn en disent long sur ses compétences !!!

Réaction impérative:

Dans un papier précédent, j'avais critiqué le manque de professionnalisme du RPG dans la conduite et la surveillance du processus électoral, je me dois d'en faire autant concernant l'UFDG qui semble découvrir l'amateurisme de la CENI, et qui ne l'a pas « collé de près », et qui oublie les préceptes de La Fontaine – le loup et l'agneau – qui rappelait qu'en politique la raison du plus fort est toujours la meilleure.

Il faut bondir sur les violations d'Alpha Condé et ne pas lâcher prise, et rebondir sur les initiatives du RPG lorsqu'elles sont intéressantes, notamment celle qui consiste pour la CENI à accepter l’implication effective des représentants des deux candidats dans les travaux des commissions et services de la CENI, initiative qui réduirait la méfiance vis-à-vis de la CENI et accroitrait son efficacité.

Les partis politiques doivent offrir leurs services bénévolement, pour s'assurer que la CENI dispose de tous les moyens – y compris humains - pour finir son travail. Il y a suffisamment de bonnes volontés en Guinée et ailleurs pour un « investissement humain ».

La CENI a des besoins matériels et humains. Personne n'a été choqué par les dons qu'elle a reçus d'un homme d'affaires (« de paille » ?). Personne ne peut donc s'offusquer de l'apport de volontaires pour permettre d'abréger la mission.

Une dernière remarque toutefois consiste à rappeler que les liens de la CENI avec l'UFDG ne sont donc pas si étroits que certains veulent bien le dire, sinon elle aurait fait ce qu'il y avait à faire pour être prête le 19 Septembre.

Sur le plan politique avec ses adversaires :

Le respect de son adversaire est à mettre à l'actif de Cellou Dalein Diallo, ce qui n'est pas réciproque. Il suffit d'écouter certains discours d'Alpha Condé qui voit des peuls partout (forcément fraudeurs, voleurs, mafiosi.... à l'exception des rares qu'il exhibe comme trophée de chasse), et de lire certains articles non signés, mais qui figurent toutefois sur le site du RPG.

Tout en continuant sur cette voie courtoise, il faut pourtant obliger son adversaire à respecter ses engagements, car sinon c'est lui permettre de faire de la surenchère systématique... et donc finalement de s'y soumettre... jusqu'à ce que le vase déborde.

Alpha Condé décide, viole la loi, et procède comme si son action était acquise et entendue. Et finalement tout le monde baisse son pantalon. Celui qui dit le contraire, ne regarde pas le même film !!!

A force de voir l'autre candidat prôner cette violation (même si on en demande parfois que des modifications, y compris par personne interposée) ou faire comme si …. et Cellou Dalein Diallo ne protester que légèrement, l'opinion publique va finir par se demander, si cette nouvelle constitution est tombée du ciel, comme par enchantement, ou si elle a été voulue.

Il existe de nombreux électeurs qui ont voté pour leur candidat au premier tour, et qui vont éliminer celui qu'ils ne veulent pas au deuxième tour, mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils adoptent les tenants et aboutissants de celui qui reste.

Aujourd'hui c'est Alpha Condé qui hausse le ton, et il y a peu de réaction constructive de son adversaire. Est-ce à dire que demain, si la Communauté internationale ou une multinationale en fait de même, il montrera sa capacité à ne pas réagir ?

Alpha Condé ayant démontré une fois de plus sa fermeture au débat démocratique, ne supportant pas la contradiction, il fait beaucoup de bruit, il brasse beaucoup d'air pour donner le là, faire en fonction de ce qu'il décide, et occuper l'opinion sur des thèmes qui font accessoirement oublier ses propres turpitudes. Qui discute encore du mépris affiché pour les électeurs, en refusant le débat télévisuel ? A part certains pays comme la Corée du Nord, la Birmanie... cela n'existe nulle part. Cela en dit long sur ses nombreuses lacunes.

Il y a donc lieu de le laisser se débattre avec ses propres problèmes qui ne sont pas ceux de la Guinée. Il faut laisser ceux qui boudent dans leur coin et ne plus leur donner l'importance qu'ils ne méritent pas. De toutes façons, ce n'est pas le RPG qui organise les élections, et il faut le rappeler énergiquement.

Enfin avec la primature, Cellou Dalein Diallo passe beaucoup de temps à se faire humilier et peu pour faire avancer les choses, pour la simple raison que le pouvoir ne se trouve pas là. Dès lors, il y a eu suffisamment de salamalecs, et l'essentiel a été dit. Là encore la courtoisie reste de mise, mais Cellou Dalein Diallo a autre chose à faire que de répondre aux convocations stériles du PM. Et il aura d'autant moins le temps aux palabres, qu'il y a beaucoup de travail à faire. En outre, pendant qu'il perd son temps, l'essentiel se fait ailleurs.

Avec la présidence de transition :

Au-delà des nombreuses critiques à faire au général Konaté, une est indéniable : il fuit ses responsabilités, mettant les autres en avant (PM, Compaoré), mais rien n'est fait toutefois pour qu'il se mouille.

C'est pourquoi Cellou Dalein Diallo doit aller à sa rencontre, pour se faire entendre... L'impression qu'il donne est de répondre aux convocations ponctuelles, parfois avec son adversaire, mais qu'elles ne sont pas productives, et qu'entre celles-ci, il n'y a pas de dialogue.

Il faut pourtant mettre le général au pied du mur, lui faire dire publiquement s'il accepte ou non ces tripatouillages (jugement, élection à la CENI). Le général, qui tient tellement à son image devra se mouiller dans un sens ou dans un autre, ou pire encore, ne pas prendre de décision.

La politesse c'est bien, elle peut continuer à être de mise, mais cela ne doit pas empêcher de se dire les choses en hommes. Changer la présidente – Alpha Condé a t-il quelque chose contre les femmes ? - d'une institution, signifie qu'un candidat peut décider de changer le PM, le président de par sa seule volonté.

C'est donc le moment de se montrer tout en évoquant avec le général Konaté, incontournable (?) par la suite, les sujets qui fâchent (c'est peut-être cela le nœud du problème pour certains), et qu'on fait semblant de ne pas voir. Ce sont pourtant toujours les mêmes problèmes, qui sont à l'origine de la prolongation des dictatures africaines, et cette transition ne fait pas exception. Comment partir sans avoir abordé la suite : statut de l'argent détourné ; avenir des proches, des collaborateurs, des compagnons d'arme, des adversaires ; quid de la CPI, du statut futur d'Alpha Condé....

Or le dialogue est la meilleure des façons de rassurer (ce que veulent les gens), d'aplanir les incompréhensions, et d'envisager l'avenir d'une manière sereine. Il faut montrer que l'UFDG et ses alliés ont pensé à tout, y compris la gestion de l'imprévu ou des scénarios catastrophes.

Dès lors si le général joue pleinement son rôle d'arbitre et siffle la fin de la récréation, Cellou Dalein Diallo assumera pleinement sa tâche qui s'annonce difficile de toutes façons, les caisses étant désespérément vides (le Ministre de l'économie Kerfalla Yansané ayant opportunément organisé une rencontre pour faire le point de la situation).

S'il ne le fait pas, le risque c'est de voir le général Konaté imposer la fin des élections, pressé notamment par la communauté internationale (il n'y a plus d'argent en caisse), et devenir presque indifférent au devenir immédiat du pays.

Avec le corps électoral :

Il ne faut pas oublier l'essentiel et ne pas se montrer agressif mais ferme : le pouvoir n'est qu'un moyen, pas une fin. Nous discutons depuis longtemps autour des questions institutionnelles et de pouvoir, comme si c'était l'essentiel. Bien sur c'est la tâche d'un parti politique, de s'en préoccuper et ils doivent s'y atteler d'urgence. Mais la population s'intéresse davantage à sa situation socio-économique. Or les caisses sont vides. Sidya Touré avait fait le nécessaire en présentant les mesures à mettre en œuvre pour redresser les comptes du pays, et j'y souscris pleinement, mais c'est un débat réservé aux techniciens, pas à la population qui a besoin de s'enthousiasmer pour un projet. Certains se comparent à Obama, comme si la stigmatisation des Blancs aux États-Unis avait fait office de programme, mais en revanche il faut unir les Guinéens (tous les Guinéens) autour d'un projet. Le projet d'Ibrahima Abe Sylla au niveau énergétique par exemple, en constitue un excellent. Il combine l'état de nos potentialités, le travail nécessaire à accomplir - seul levier de notre réussite future - et la possibilité de nous en sortir par nous-mêmes : quoi de plus mobilisateur, parce que réaliste, y compris pour ceux de l'Arc en ciel.

Nous sommes actuellement dans une phase de fébrilité, où certains ont peur (à tort ou à raison) de ce qui pourrait se passer après les élections. De plus en plus de gens ont compris qu'avec l'alliance Arc en ciel, c'était la désolation, mais ils ne sont pas rassurés pour autant par l'autre camp.

Certains fantasment sur une chasse aux sorcières et veulent s'accrocher à tout prix au statu quo, qui sans être parfait, permet au moins de ne pas avoir à rendre de compte, sur les plans financier ou humain.

En conclusion :

Finalement, la date du 3 ou 10 Octobre est la meilleure date qui soit, parce que :

l'anniversaire du 28 Septembre qui pourrait devenir périlleux si nous n'y prêtons pas garde sera passé sans encombre. Il n'y a aura aucune cérémonie tapageuse ou provocante susceptible de rallumer des braises (car le nombre de victimes apparaît plus important dans un camp que dans l'autre, et le regard par rapport à l'évènement ne sera donc pas le même). Attention aux provocations, car beaucoup sont fébriles !!!

ce sera le lendemain de la fête nationale (si c'est le 3), la journée mondiale contre la peine de mort (si c'est le 10), donc une incitation à prolonger cette fête, bref tout le monde pourrait pouvoir se réjouir que les tensions retombent...

Mais avant d'arriver à ce stade, il est nécessaire de prendre les mesures suivantes :

il faut travailler – c'est plus important que les discours de matamore -, notamment faire en sorte que la CENI soit définitivement prête,

ignorer les discours de son adversaire, mais être vigilant sur ses actes, notamment ceux qui sont contraires à la lettre et même à l'esprit des textes,

et coller à la culotte celui qui tire les ficelles, en l'obligeant directement à donner son avis sur les dérives, et donc à faire les rectificatifs qui s'imposent en conséquence. Tout Chef d'état est garant du respect des institutions : ce doit être le leitmotiv dès aujourd'hui.

 

 

Gandhi, citoyen guinéen

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