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CNDD : « Toute intervention étrangère en Guinée sera une déclaration de guerre>>

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Le reporter de Fasozine.com qui a assisté de bout en bout à la 9ème réunion du Groupe international de contact sur la Guinée, le dimanche 13 décembre 2009 a rassemblé quelques coulisses, dont certaines inédites, de la rencontre. Ambiance !

Annoncée pour 10h, c’est finalement à 11h que la 9ème réunion du Groupe international de contact sur la Guinée (GIC-G) s’est ouverte à la Salle de conférence de Ouaga 2000, le dimanche 13 décembre 2009. L’avion du co-président du GIC-G, le président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Mohamed Ibn Chambas, était toujours attendu. Arrivé à l’heure indiquée, le président de l’institution ouest africaine d’intégration s’installe au présidium. Dans son allocution, il donne le ton des échanges. Il revient sur les évènements du 28 septembre 2009 et affirme avec fermeté : « Nous osons affirmer que, les auteurs des exactions en tout genre seront traduits devant les juridictions compétentes ».

Il martèle, en guise conclusion : « Je propose que nous fassions des recommandations à nos instances supérieures, pour un déploiement préventif d’une force de protection des civils et d’assistance humanitaire qui contribuera à l’instauration d’un climat de sécurité pour la population guinéenne ». A l’écoute de ces propos, le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, membre du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), Alexandre Cécé Loua a visiblement du mal à tenir dans ses bottes. Il secoue la tête et murmure quelque chose à l’oreille de son voisin. Le colonel Moussa Kéita, membre de la junte militaire au pouvoir en Guinée et chef de la délégation du CNDD écoute religieusement le discours. Il a le masque. A ses pairs, il demande de garder le calme. A la fin de l’allocution du Ghanéen, la plupart des personnes présentes dans la salle applaudissent, comme cela est de coutume. Aucun membre du CNDD n’applaudit. C’est la fin de la cérémonie d’ouverture.

Après la rencontre entre la GIC-G et le CNDD, Moussa Kéita lâche à la presse : « Toute intervention d’une force étrangère sera considérée comme une déclaration de guerre par le CNDD. La Guinée est un pays souverain ». Il balaie donc du revers de la main la suggestion de Ibn Chambas. « Une force d’interposition entre quelles parties ? Nous ne sommes pas en guerre civile », déclare t-il. Le sort a voulu que Sidya Touré, membre des Forces vives, revenu de l’aéroport croise la délégation du CNDD à la porte d’entrée. S’en suit salutations, sourires et accolades ! Et si tous les fils de la Guinée pouvaient ainsi faire la paix ? La délégation du CNDD ne reviendra plus pour la suite des travaux.

Il est 20h. Les travaux du GIC-G se poursuivent dans la salle. Dans le hall, quelques journalistes, sans doute las d’attendre partent. Un diplomate sort de la salle où a lieu les travaux et lancent aux hommes de médias téméraires : « Il faudra boire du café. Nous ne sommes pas prêts de finir. Nous faisons cinq pas en avant dix-sept en arrière ». A peine ce dernier a-t-il fini de parler qu’une silhouette traverse le couloir. « C’est Ibn Chambas ! », assure un de nos confrères. Folle course à travers le hall, pour lui arracher un mot. Trop tard, la perle recherchée s’engouffre dans un véhicule pour l’aéroport. Les journalistes attendaient notamment qu’il dise un mot sur la force de protection civile et humanitaire dont il a fait cas.

Il a fallu attendre 22h pour la fin des travaux et la lecture du communiqué final. Quelle journée !

Roger Niouga Sawadogo

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