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DANS lE BROUHAHA, LE TRALALA CONTINUE

 Les responsabilités inhérentes à la fonction d’homme politique se soumettent à l’appréciation de l’opinion publique, avant, pendant et après la période de règne des dirigeants qui l’assument. Elles s’inscrivent ainsi, en lettres d’or ou de bronze, dans le livre du processus historique d’évolution des peuples, en fonction de leurs impacts positifs ou négatifs, facteurs déterminants fondamentaux, du degré d’émancipation et d’épanouissement social et économique des populations. Les hommes politiques guinéens dans leur ensemble, qu’ils soient de l’opposition, de la mouvance présidentielle ou gouvernementale, seront dans cette optique, comptables de leurs faits et gestes, face à la justice des hommes, qui donnera raison à ceux qui ont raison et tord à ceux qui en auront. Dans la conjoncture actuelle, l’on a de cesse de stigmatiser les dérives qui ont jalonné notre parcours, en tant que peuple indépendant et en tant que nation qui s’assume pleinement. Les causes endogènes de nos maux, sont connus de tous et s’expliquent logiquement, par une simple dépendance de cause à effet. De façon incompréhensible et inadmissible, l’on continue cependant à patauger, dans les méandres de la pauvreté et de la misère, en ayant toutes les peines du monde, à se mettre sur les rails du progrès mondial, en ce 21ème siècle, avec les atouts de la mondialisation, pour les pays qui savent habilement tirer leur épingle, du complexe jeu des alliances économiques, dictées par des intérêts particuliers des nations. En fait de responsabilités, il faille reconnaître de façon implicite, que nous sommes tous coupables, dans diverses proportions bien entendu. La part grande, revient, particulièrement à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été associés aux prises de décisions, qui ont conduit notre pays, dans cet état de dépendance et de régression permanentes. En premier lieu, nos deux chefs d’Etat que sont Sékou Touré et Lansana Conté, qui sont indéniablement tous les deux, indexables et justiciables, pour leurs erreurs respectives de parcours, dans l’exercice du pouvoir, l’un dans un régime totalitaire et l’autre dans un régime de type présidentiel, dont le dénominateur commun est, la concentration du pouvoir directionnel, au sein de l’exécutif qu’ils incarnent. Nullement, une quelconque volonté de faire un procès d’intention, car les différentes analyses sociologiques et politiques, visant à étayer les thèses qui font référence à notre passé récent, soulèvent souvent la polémique et demeurent des sujets à controverse. Néanmoins, notre conscience patriotique nous interpelle en ce moment précis, de contexte favorable au redressement national, pour poser les jalons de la démocratie, seule alternative politique, capable de nous faire voir une lueur d’espoir, au bout du long tunnel de l’obscurantisme dans l’attente de lendemains meilleurs. Le général Conté a, en cette période de transition, l’occasion ou jamais, de redresser le tir, en se dédouanant de ses travers, autant que faire se peut, usant courageusement de ses immenses prérogatives, pour insuffler une dynamique nouvelle dans l’action politique, par sa volonté et sa capacité, à honorer ses engagements, par rapport à la feuille de route confiée à son premier Ministre et son équipe gouvernementale, suite aux évènements de janvier et février. Dans un de ses interviews, le général Président a répondu à la question de sa succession, qu’il cherchait quelqu’un qui soit à ses yeux, assez patriote et intègre pour lui confier les rênes du pouvoir, attitude qui dénote de son manque de respect de la constitution, du jeu démocratique et au-delà de la volonté du peuple. Il n’a vraiment pas à nous imposer qui que ce soit, surtout qu’il n’est lui-même pas un exemple de réussite dans la conduite des affaires de l’Etat. Notre choix pour la direction de notre destin commun, ne doit être guidé que par le libre arbitre de chacun d’entre nous, en âme et en conscience, avec la force de la conviction. Ce qu’il a de mieux à faire, est de continuer à œuvrer à la mise sur pieds des recommandations issues des négociations de sortie de crise, qui ont aboutit à la nomination de M.Lansana Kouyaté au poste de premier Ministre, une façon louable de se racheter en considération du fait que malgré tout, mieux vaut tard que jamais dans la vie. Dans cet élan, on peut se réjouir du fait qu’après le décret de création et de nomination des membres de la CENI, un nouveau décret portant sur la restructuration de l’administration, vient d’être signé par ses soins, comme pour couper court aux rumeurs qui font état de sa réticence, par rapport à l’avancement du processus démocratique enclenché depuis. Est-ce à supposer pour autant que des paliers ont été franchis ? On attend impatiemment de voir la suite, car en Guinée, rien n’est jamais vraiment acquis, tant les revirements de situation sont légions. En outre, beaucoup reste à faire, quand on imagine que l’une des revendications essentielles, demeure la création d’une commission d’enquête pour les crimes perpétrés lors des évènements et dont le principe d’acquisition est considéré comme un vœu pieux, en raison des implications fortes de certains décideurs, qui ne peuvent naturellement être juges et se constituer partie civile à la fois et surtout parce qu’ils sont conscients du fait qu’ils auront beaucoup à perdre dans pareille aventure. Par ailleurs, notre souci est que le général Conté ne soit plus considéré comme l’arbre qui cache la forêt, en devenant à tout bout de champ, le bouc émissaire que l’on s’empresse de jeter en pâture, devant les vautours du système, qui continuent de se camoufler derrière leurs costards et leurs grands boubous de soit-disant responsables administratifs, et profitent inlassablement, de la corruption érigée en méthode de gouvernance. On ne parlera jamais assez de la corruption, au risque de se répéter, mais le mal est si fort dans notre pays, que le fait de ne pas en parler, peut être considéré comme un silence coupable. Ce phénomène est une pratique mondialement répandue, mais ne dit-on pas en Afrique que tous les chiens bouffent de la merde, mais ceux qui s’en mettent sur la gueule, sont ceux qui sont pointés du doigt. Et en Guinée, ce mal a atteint des proportions qui vont au-delà du raisonnable, condition de plus pour toujours en parler et même de le crier haut et fort sur tous les toits, pour favoriser une nécessaire prise de conscience collective et mener un combat rigoureux et efficace, à la hauteur de l’ampleur de la forfaiture.Le gouvernement actuel doit savoir qu’il est sur la sellette et on ne manquera pas d’épier ses actions dans leurs moindres détails, afin de décrier les éventuels abus et faiblesses, pour éviter à la guinée les errements et les gaspillages d’énergie dont on du mal à se départir. Ce qui est fait est fait et comme on ne peut revenir en arrière, il ne nous reste plus qu’à tirer des enseignements des erreurs du passé et essayer d’avancer, même lentement mais sûrement et résolument vers l’avenir et pour ce faire, des voix dissidentes et progressistes, continueront à s’insurger sans relâche, contre les imperfections du système, pour qu’en fin de compte, la justice sociale devienne une réalité, susceptible de réconcilier sincèrement et durablement tous les fils et filles de Guinée, dans une communauté de destin.

 BAYO Abidine

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