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DES PROCHAINES ELECTIONS!

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La date du premier tour des élections présidentielles est fixée au 27 juin 2010, sur proposition de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) et pour être en conformité avec les accords de Ouagadougou signés le 15 janvier 2010 entre le Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté, sous l’égide de Monsieur Blaise Compaoré, médiateur désigné par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de L’Afrique de l’Ouest). Le deuxième tour est programmé trois semaines plus tard.

Après la nomination d’un premier Ministre, en la personne de Monsieur Jean Marie Doré, issu des rangs des Forces Vives (FV), le gouvernement ainsi que le Conseil National de la Transition (CNT) ont été mis en place.

Comme vous pouvez le constater, tous les organes de la transition sont à présent en place à défaut d’être opérationnels.

La mission dévolue à ces organes reste la restauration de l’autorité de l’Etat, la continuation du recensement des populations et l’organisation d’élections libres et transparentes d’ici trois mois maintenant.

C’est dans ce cadre que le recensement des guinéens à l’extérieur a repris ce mardi 18 mars en Europe après une interruption suite aux dramatiques évènements du 28 septembre 2009 à Conakry.

Il est impératif qu’un maximum de ressortissants se fasse recenser dans ce délai de deux semaines pour pouvoir figurer sur les listes électorales et ainsi satisfaire au devoir civique que constitue le vote et qui est consacré par la constitution. Cette dernière d’ailleurs ne fait pas de distinction entre les différentes composantes territoriales qui constitue la nation.

 

Pourquoi est-ce important de se faire recenser et de voter, pour les guinéens vivant à l’extérieur?

 

Parce que c’est un droit qui a été conquis de haute lutte, après la fin de la première république où cette catégorie de guinéens était considérée par le régime de Monsieur Sékou Touré comme des apatrides, des parias que l’on opposait volontiers à ceux qui étaient resté et qui avaient vécu les affres de la pseudo révolution qui a abouti au drame humain que l’on sait.

Il faut d’ailleurs noter que c’est une spécificité, une avancée en Afrique, que ce vote des guinéens vivant à l’extérieur des frontières nationales. En effet, à moins d’une erreur, nous ne connaissons pas beaucoup de pays sur le continent dont les ressortissants jouissent de cette possibilité. C’est quelque chose de positif qu’il faut préserver, quelque soit le prix à payer. C’est certainement dû à l’histoire mouvementée de notre pays qui a vu près du tiers de sa population s’exiler pour fuir les atrocités et la dureté du premier régime mis en place au lendemain de l’indépendance en 1958.

Ce droit de vote découle de la constitution de la deuxième république qui l’a consacré et mis en pratique à travers son approbation par référendum en 1992, le tripatouillage de celle-ci en 2002 et l’élection présidentielle de 1993 qui s’en est suivie.

Pour les grandes consultations nationales qui engagent l’avenir de la nation, cela fait maintenant vingt ans que cet acquis est pratiqué. C’est d’ailleurs pour cette raison fondamentale que les inquiétudes sur la participation des guinéens à l’extérieur aux prochaines élections présidentielles devaient être relativisées, voire minimisées car même aux pires moments du régime autocratique de Monsieur Lansana Conté, on n’a pas osé y toucher.

«Un droit ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.»

 

Le vote du 27 juin prochain marquera une rupture avec les pratiques électorales douteuses du passé. Pour la première fois, les guinéens dans leur ensemble voteront pour des élections que nous souhaitons libres, et transparentes et dont les résultats s’imposeront à tous.

Cela est rendu possible par le fait que toute personne ayant assumé un rôle dans la transition en cours ne pourra être éligible, que ce soit le Chef de l’Etat par intérim, le Premier Ministre, les membres du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement), du gouvernement ainsi que ceux du CNT.

C’est une compétition, non pas entre un pouvoir sortant et son opposition mais plutôt entre les différentes composantes de la classe politique guinéenne.

C’est là un gage d’équité et de succès qui pourra conduire ce pays à une vie politique apaisée  après plus d’un demi siècle de violences politiques, de dictature et de confiscation des libertés essentielles du peuple comme celle de choisir librement ses représentants et sans contestation aucune. Ce sera un argument de moins pour les fauteurs de troubles et un antidote contre un coup d’Etat éventuel qui prend souvent appui sur les contestations post électorales et les insuffisances du jeu politique et démocratique.

Nous souhaiterions qu’au soir du deuxième tour de scrutin de ces présidentielles et après promulgation des résultats par la CENI, le perdant reconnaisse aussitôt sa défaite et félicite le gagnant et que ce dernier se montre grand seigneur et traite son adversaire comme cela se doit à l’image des élections qui se sont déroulées au Ghana.

 

 

 

Aboubacar Fofana

Economiste

Président du Club DLG (Demain La Guinée).

 

Email : aboufof2@yahoo.fr

Blog : www.prospectives.over-blog.net

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