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Digressions sur l'actualité récente

 

 

 

Avec le report du deuxième tour, et une semaine agitée, il m'a paru intéressant de revenir sur quelques faits d'actualité récents, et notamment :

  • le choix d'un Malien pour conduire la CENI, et le retour de la Communauté internationale,

  • les vols de PC à la CENI et l'utilisation de l'informatique dans le processus électoral,

  • la condamnation judiciaire de Louncény Camara,

  • les violences récentes et l'attitude des leaders politiques,

  • et le report des élections sine die.

Sur le choix d'un général malien, sentiment de honte ou de satisfaction ?

Beaucoup de commentateurs ont disserté pour regretter la présence d'un étranger à la tête de la CENI, remarquant même à juste titre, que l'article 8 de la loi organique du 29 Octobre 2007 créant la CENI, prévoyait la présence de Guinéens en son sein.

Ceux qui font montre d'une vertu excessive n'ont qu'à se rendre compte qu'il y a bien longtemps que la Guinée n'a plus son destin en mains, que de nombreuses décisions qui la concernent, sont prises par d'autres structures, parfois subtilement (États étrangers, institutions internationales, multinationales...), et que le problème de la souveraineté doit se poser différemment. Parfois ce sont même des Guinéens qui prennent des décisions imbéciles parce qu'elles leur rapportent, au détriment des intérêts du pays.

En fait, il faut avoir l'humilité d'admettre que nous sommes au plus bas actuellement et que le Mali – comme d'autres pays africains d'ailleurs - nous dame le pion dans bien des domaines. Au lieu de rêver aux heures de gloire de notre passé, nous ferions mieux de retrousser les manches pour remonter la pente, au lieu de ressasser notre grandeur perdue. L'indépendance magnifiée de 1958, c'était il y a plus de cinquante ans déjà, arrêtons de nous voir plus beaux que nous ne sommes. C'est le général « patriote » Konaté qui de toutes façons, a nommé le général Sangaré. Tant que l'on se regardera le nombril, on ne verra pas le désespoir de la jeunesse, qui est même prête à perdre la vie pour que l'on se tourne vers l'avenir (le leur), plutôt que de glorifier notre passé révolu. Enfin dire que nous sommes indépendants, c'est avoir une grosse poutre dans l'œil (pour ne pas employer une expression plus vulgaire), car que je sache, nous mendions comme les autres.

Certains ont honte néanmoins de cette nomination, parce qu'il est clair qu'il existe obligatoirement des hommes ou femmes intègres en Guinée, et ce dans toutes les ethnies - je ne devrais pas avoir à le dire -, mais lorsque la tête de l'État ne veut voir que ce qu'elle a envie, cela nous rappelle invariablement que nos dirigeants – souvent illégitimes - ont des œillères qui leur masquent l'horizon depuis bien longtemps déjà. On a tôt fait de généraliser, comme si l'ensemble des Guinéens devait être réduit à la façon dont ces individus gèrent la Guinée. Certains Guinéens et surtout ceux qui sont illégitimes (non élus, incompétents), ne veulent pas qu'on constate qu'il existe de nombreux Guinéens capables et intègres.

Actuellement des Guinéens se battent pour conserver le statu-quo, parce qu'ils savent qu'en cas de véritable changement (contrairement au changement qu'ils réclament officiellement d'ailleurs), ils n'auront plus la place qu'ils occupent, eu égard à leurs compétences limitées, qui nous ont amené là où nous sommes aujourd'hui. La lutte n'est pas entre une droite et une gauche, entre Malinkés et Peuls, mais entre anciens (au sens de conservateurs) et modernes, ces qualificatifs n'ayant rien à voir avec l'âge.

Tant que le modèle du chef infaillible, qui connait tout, et donc qui fait ce qu'il veut, on ne s'en sortira pas. Un des moyens de sortir de ce marasme est, d'une part de partager le pouvoir entre plusieurs institutions, ce que la Constitution d'Avril 2010 permet, et d'autre part d'y mettre les personnes compétentes pour les animer. Certains des membres de ces institutions qui auront à finir leur mandat, devront se voir imposer une formation, pour qu'elles comprennent qu'elles travaillent pour une Institution qui représente la Guinée, et non pour leurs intérêts personnels. Ceux qui veulent faire des affaires n'ont qu'à se lancer dans le commerce, c'est la voie royale pour cela.

Le jour où les Guinéens n'auront pas l'esprit tordu et appliqueront les règles qu'ils ont eux-mêmes édictées, il n'y aura plus à s'inquiéter, puisque celui qui les violera sera sanctionné. L'ennui, encore aujourd'hui, c'est que ces règles existent, mais que certains s'assoient dessus, et il n'y a personne pour remettre les choses en ordre. Dès lors, on ne peut faire confiance à personne, et on se trouve parfois à la merci d'individus dont le QI est inversement proportionnel à leur intellect, et qui usent en outre de violence, car c'est la seule manière pour eux d'exister.

Enfin cette nomination tardive témoigne d'une improvisation, d'une navigation à vue dictée par les évènements, et la volonté probable du général Konaté de sauvegarder une image un peu écornée, mais encore susceptible d'être oubliée. Au passage, il est nécessaire de rappeler que la Guinée, « c'est un autre monde », et que la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. Le général qui s'était engagé à ne plus reporter la date, doit bien convenir qu'il n'a plus les moyens de décider (les fonctionnaires ont-ils été finalement payés en Octobre ?).

En fait, ce qui me gêne davantage est de considérer, et de continuer à habituer l'opinion, qu'il n'y aurait que les militaires qui soient impartiaux, de surcroit des spécialistes des relations socio-politiques. On se demande pourquoi les militaires ont fait l'armée, si leur rôle consiste à faire autre chose, que ce pour quoi ils ont été formés.

Plus rares, mais réels, d'autres Guinéens en revanche, se déclarent satisfaits, et saluent cette nomination, dans la mesure où elle met fin à certains dysfonctionnements récents au sein de la CENI, et notamment la dualité de fait à la présidence de l'institution, ce qui devait permettre d'avancer paisiblement. On espère que cette fois-ci, le processus électoral prendra fin probablement d'ici une quinzaine de jours (pour respecter le délai de 8 jours d'affichage des listes, et ne pas superposer ce scrutin à celui de la Côte d'Ivoire le 31).

Dès lors, honnêtement, tout panafricaniste ne peut pas se sentir humilié par la nomination d'un frère malien, d'ailleurs les deux candidats l'ont accepté, il n'y a donc pas lieu d'épiloguer outre mesure.

 De toutes façons, des hommes intègres, il y en a, mais à partir du moment où l'on ne veut pas les nommer (feraient-ils de l'ombre ?), on doit bien se résigner temporairement à être pragmatique et se dire qu'avec celui-là au moins, nous irons au bout de la démarche. Alors prenons notre mal en patience.

La seule chose qui importe et qui réconcilierait la politique avec ses citoyens en Guinée, c'est la transparence et la pédagogie. La CENI doit agir et expliquer publiquement ses actes. Ce n'est pas parce que la majorité des Guinéens est analphabète, qu'elle ne comprend rien. Elle comprend fort bien que le seul intérêt des politiques est d'obtenir le fauteuil, au mépris des intérêts de la population dont on ne se préoccupe guère.

Sur l'implication de la Communauté internationale

C'est elle qui finance en partie les élections – peut-être les fins de mois d'autant plus difficiles que les mesures de promotion des militaires sont entrées en ligne de compte -, la RSS (réforme du système de sécurité) et notamment la Fossepel, et elle ne veut pas être accusée de jouer avec le feu, notamment si le camp des Bâtisseurs gagne ces élections. Les violences ciblées selon le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ne sont pas à mettre à l'actif du général Konaté dont il faut garder l'image intacte (voie de recours ultérieure possible). Avec le temps qui passe, ce sera toutefois de plus en plus difficile.

Sur les vols de PC à la CENI et l'utilisation de l'informatique dans le processus électoral

Puisque la CENI est constamment gardée par des policiers et des militaires, ne peuvent y entrer que …. des policiers et des militaires ou... des membres de la CENI. Cherchez l'erreur !!!

Il y a plusieurs explications à ces vols, qu'il serait malvenu d'exposer ici, parce que les raisons sont évidemment plus politiques qu'économiques. Chacun a compris, qu'il s'agissait surtout de camoufler certaines manipulations, plutôt que de retarder le processus électoral.

D'ailleurs 33 PC n'avaient-ils pas déjà été volés précédemment à la CENI ? Une enquête avait-elle été diligentée ? Par qui ? Par la CENI ?

Qu'en est-il par ailleurs des enquêtes sur les incendies de matériel électoral dans les locaux, en principe les plus sécurisés de Conakry ?

Il est clair que les deux candidats ont été élus à partir d'une liste (je rappelle non crédible car ne comportant que 100 000 Guinéens de l'étranger), mais néanmoins acceptée par tous les candidats. Il paraît donc inconcevable d'en changer (ce qui a pourtant été fait, et qui n'étonnera que les gens de mauvaise foi), sinon améliorer les quelques erreurs matérielles éventuelles.

On lit des tas de choses relatives à la gestion technique des élections par l'informatique : certains sous-entendent que la Sagem (entreprise française) aurait manipulé les élections au premier tour, d'autres laissent entendre que le zèle affiché par Louncény Camara pour remplacer celle-ci par une entreprise sud-africaine, procèderait de la même intention, mais dans l'autre sens. Je rappelle un fait indiscutable : non seulement Alpha Condé n'a pas condamné les fraudes éventuelles de ce premier tour à la Cour Suprême, mais il a sollicité d'entériner les résultats, et ce sont des faits, et non pas des déformations de ses déclarations par journalistes interposés. Se rendant compte de cette erreur politique, il a voulu « rattraper le coup » en se contestant une éventuelle fraude individuelle dans un obscur tribunal correctionnel. J'en ai déjà suffisamment parlé, donc je n'y reviens pas.

Les listes électorales du premier tour ont été acceptées par tous les candidats, et les deux en lice ont été qualifiés à partir d'elles, je ne vois donc pas ce qui justifierait qu'on en change, d'autant que cela n'est juridiquement pas possible. En outre, la Cour Suprême n'a pas constaté l'existence de fraudes, réclamées par tous (sauf Alpha Condé), mais non prouvées.

Ce qui est clair, c'est que l'informatique reste l'outil le plus efficace aujourd'hui pour manipuler les résultats. L'impartialité de ces élections implique donc que l'on ne l'utilise que parcimonieusement, et en complément d'un tableur par exemple. Pour faire 38 additions (et une vingtaine pour l'étranger), point n'est besoin d'artillerie lourde, qui plus est, gérée par des non Guinéens.

 Il est dommage qu'au XXIème siècle, nous devions encore nous comporter comme à l'âge de pierre, mais nous sommes formatés ainsi, et il difficile d'en changer simplement en claquant des doigts.

Sur la condamnation de Louncény Camara

Elle apparaît conforme à la jurisprudence personnelle du juge Seydouba Camara, mais tout aussi scandaleuse. Je ne suis pas évidemment pas un soutien de Louncény Camara, l'ayant même accusé dès sa nomination, d'esprit partisan et d'incompétence, et ayant même mis en doute son honnêteté (mise à mal progressivement, par le fait d'accepter et de revendiquer une élection propre). Au lieu de faire profil bas en arguant d'une relative - parce que fragile, les divisions au sein de la CENI l'illustrant parfaitement - légitimité (17 voix sur 25), il a sans cesse mis en avant la légalité de son élection, ce qui constituait une insulte aux nombreux démocrates qui revendiquent l'instauration d'un État de droit en Guinée. Il faut préciser toutefois, que ce n'est pas cette élection litigieuse qui est à l'origine de sa condamnation, mais une sorte de « retour de bâton » lié aux fraudes présumées du premier tour.

Pour être en accord avec mes principes, je me dois cependant de condamner cette mascarade judiciaire d'un juge, qui ne connait ni son métier, ni sa fonction, pour les mêmes raisons que précédemment (immunité des membres de la CENI, flagrant délit constaté par la Fossepel, qui sauf erreur de ma part n'a pas la qualité d'OPJ).

Contrairement à ceux qui me reprochent mon manque de réaction (j'ai quand même le droit d'être en week-end !!!), je constate que l'UFDG ne cherche pas à tirer un profit politique de cette condamnation (elle n'a fait qu'une simple déclaration de satisfaction), et que le RPG ne la commente évidemment pas. Je ne vois pas donc pas l'utilité d'évoquer longuement, ce qui n'est qu'un simple remake du jugement du 9 Septembre dernier, contre Ben Sékou Sylla et Boubacar Diallo.

Il est vraisemblable toutefois, que si Louncény Camara était resté président de la CENI, les élections auraient sans doute eu lieu ce dimanche 24 dans les conditions qu'on imagine, et sa condamnation ne serait intervenue après délibéré, qu'une semaine plus tard, au titre de la réconciliation !!!

Si j'étais cynique, je dirais que le nouveau président de la CENI demandera la grâce que Louncény Camara avait revendiquée pour ses deux collègues !!! mais il n'est pas utile de se satisfaire du malheur des autres. Nul doute que son appel judiciaire, lui permettra ultérieurement d'être relaxé, ce qui en l'absence de flagrant délit est un minimum.

Sur les violences récentes

« Désormais, les commanditaires de ces violences seront arrêtés et traduits en justice...» a dit JMD, qui ne croyait pas si bien dire, puisqu'il reconnait qu'il devra lui-même être arrêté et traduit en justice, pour avoir « suggéré » aux militaires de tirer (arrêter par TOUS les moyens) sur la population. Du grand art, ce JMD. S'il n'y avait pas eu deux morts, d'autres crimes (viols) et une soixantaine de blessés, je dirais que son humour me fait toujours rire... jaune.

« Certains redoutent la défaite et recourent à des moyens extrêmes » est sa nouvelle expression du week-end. Là encore, sa stratégie du miroir consistant à accuser les autres de ce qu'il fait lui-même, commence à nous exaspérer vraiment. Personne - à part lui - ne veut retarder les élections : les deux camps militent au contraire pour leur accélération.

L'UFDG voulait le changement de président à la CENI et le vice-président de l'UFDG a fait une déclaration maladroite sur la forme. Sur le fonds, j'ai toujours dit que je privilégiais une action judiciaire, du fait de l'illégalité de l'élection de Louncény Camara. L'UFDG a privilégié le rapport de forces à mon avis pour deux raisons : d'une part pour montrer qu'il existe deux poids deux mesures, eu égard au fait que les nombreuses revendications du RPG (parfois justifiées) soient prises en compte systématiquement, au contraire de celle de l'UFDG, et d'autre part, peut-être du fait d'une confiance limitée en la justice guinéenne, il est vrai que l'affaire Ben Sékou Sylla ne fut pas faite pour rassurer.

Comme d'habitude certains m'accuseront de partialité - mais peu m'importe - si j'affirme qu'ayant obtenu le renvoi de Louncény Camara de la présidence de la CENI, l'UFDG et alliés n'avaient aucun intérêt à initier de quelconques flambées de violence. Faut-il être si suffisant et arrogant, pour considérer que le jet de pierres sur un pare-brise serait la suprême insulte, synonyme de révolte populaire. Selon l'Associated Press du 25 Octobre, un garçon de 7 ans blessé la semaine dernière à la tête est toujours dans le coma.

JMD prétend vouloir rétablir l'ordre, quel ordre ? Peut-être que l'état de siège sollicité par certains militaires, ou l'état d'urgence souhaité par JMD ne vise qu'à faire oublier l'incompétence du gouvernement actuel à traiter les vrais problèmes sur le bien-être de la population, et accessoirement de restreindre certaines libertés publiques, pour ne délivrer que la seule vérité gouvernementale.

En fait JMD ne veut qu'une seule vérité, la vérité officielle, celle qui aurait tu l'existence de blessés graves, de viols et de meurtres (ou assassinats). JMD vit toujours au XXème siècle, et n'a toujours pas compris qu'à l'heure des technologies de l'information, il n'est plus possible de cacher ces exactions, dont lui-même est co-responsable.

JMD a même suspendu la directrice de l'hôpital Ignace Deen pour violation du devoir de réserve, et faute grave, consistant à ….. rassurer ses patients, et à indiquer qu'il ne s'agit pas d'empoisonnement. On rappelle qu'Alpha Condé lui-même n'a pas démenti les accusations d'intoxication des militants de l'Arc en ciel, mais il a en outre affirmé que c'était un empoisonnement (voir site du RPG), ce qui est irresponsable de la part d'un candidat à l'élection présidentielle, puisqu'il présuppose l'existence d'un crime prémédité. JMD l'a t-il disqualifié pour autant ?


Le gouvernement sait assez dire que la population est analphabète et ne s'intéresse pas aux questions électorales, raison de plus pour ne pas noyer le poisson dans des problèmes de sécurité. Les délinquants et les auteurs d'actes criminels sont justement ces militaires instrumentalisés par leurs dirigeants et le gouvernement.


A qui se plaindre en cas d'exaction des forces de sécurité ?

La réponse à cette question devrait stimuler JMD : une personne responsable qui estime qu'elle travaille pour le bien-être de la population, s'interdit de tirer dessus, mais il y a ceux comme JMD, qui privilégient la fuite en avant, et se persuadent qu'il faut gagner à tout prix (quel qu'en soit le prix), ne serait-ce que pour ne pas en payer la note ensuite.

En Guinée, l'idée selon laquelle à l'américaine, le vainqueur en politique rafle tout (« the winner take all ») et, pire, que les vaincus n'échapperont pas à la répression, est bien ancrée. Il faut avoir l'esprit tordu comme JMD pour imaginer que tous les Guinéens pensent comme lui. De nombreux Guinéens qui arriveraient aux affaires ont d'autres choses à penser qu'à réprimer. L'urgence d'un gouvernement, c'est de travailler à essayer de développer la Guinée, avec TOUS les Guinéens, et non d'essayer d'éliminer une partie de la population. Voilà pourquoi JMD est nuisible pour la concorde nationale. En outre il n'a pas toujours pas compris sa fonction.

On nous avait indiqué par ailleurs, que la RSS avait commencé à faire ses effets. On voit qu'il n'en est rien, ce n'est que du vent, car lorsqu'il s'agit d'utiliser la Fossepel, officiellement formée pour sécuriser les élections, on constate qu'elle ne sait que tirer sur des civils désarmés. Le Guinéen restera encore longtemps champion du monde de la rhétorique.

Même le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a condamné la Guinée pour les exactions de ses forces de l'ordre, qui plus est pour le caractère ciblé de sa répression. On ne peut être plus clair.

Quant au général Konaté, il ne doit pas nous prendre pour des gogos. Certes les militaires peuvent faire montre de zèle dans leur répression, mais personne n'est dupe et tout le monde sait qu'ils n'agissent pas de façon isolée, mais sur ordre. Il ne faut pas que le chef d'État par intérim se contente de condamner les agissements de son Ministre de la Défense, car si mes souvenirs sont exacts, il s'agit d'une seule et même personne !!! Dans son discours du week-end, le général donne l'impression de lire des textes écrits par d'autres, et qui reflètent l'opposé de ce qu'il fait. Là encore la stratégie du miroir.

Sur le report des élections

L'Alliance Arc en ciel qui avait tout fait par le passé pour retarder le deuxième tour des élections, avait indiqué ensuite (au moment où Louncény Camara faisait office de président de la CENI) que les 24 points de dysfonctionnements étaient résolus, qu'il était donc temps d'aller aux élections. Elle reconnaît aujourd'hui, contrainte et forcée (d'où peut-être sa frustration), qu'il existe encore quelques petits détails justifiant un report, ce qui est fait aujourd'hui.

Le général Sangaré a vu que de nombreux problèmes subsistaient :

  • impossibilité de votes pour l'étranger, où il faut rappeler que l'UFDG et alliés ont obtenu plus de 60% des voix au premier tour (y a t-il un lien de cause à effet ?) ;

  • listes électorales reconfigurées qu'il est difficile de prouver du fait de la disparition des PC, les explications de Saran Daraba Kaba étant assez peu convaincantes ;

  • nominations ciblées des présidents des démembrements de la CENI.

Le report des élections a toutefois des conséquences négatives : d'abord les services publics sont quasiment bloqués depuis 3 mois, il n’y a en outre aucune activité économique digne de ce nom (à l'exception de signatures de contrats opaques qui ne concernent pas ??? la population), et les tensions communautaires deviennent de plus en plus aiguisées. Il faut donc sortir de cette impasse relativement rapidement, 15 jours devraient être suffisants, à moins que les tensions soient si vives qu'on ait besoin d'écourter d'une semaine, les listes électorales étant les mêmes qu'au premier tour.

En conclusion

Bien communiquer en cette période est un impératif pour tous. La prise de parole politique publique dans des situations où les provocations sont légion n'est pas chose aisée, mais le sang froid est attendu de nos leaders, qui devraient s'abstenir - même s'ils n'en pensent pas moins - de tenir des propos de nature à enflammer les passions ou à réveiller les frustrations.

 La dernière ligne droite est enfin en vue, c'est peut-être le problème, mais la population est lasse d'attendre, alors donnons-lui l'occasion d'espérer, c'est tout ce que nous pouvons faire aujourd'hui, mais ça, nous pouvons le faire.



Gandhi, citoyen guinéen

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