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En Guinée, l’Assemblée nationale peut virer le Président de la République

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Alpha Condé lors d’une de ces dernières improvisations, ou était-ce un interview, a dit que nous étions avec lui dans un régime présidentiel. Sous-entendu :
« En tant que président, je suis au-dessus de la mêlée : dialogue avec les Partis politiques, problèmes internes à la CENI ou entre cette dernière et les Partis politiques par exemple, c’est l’affaire de mes spécialistes en fraudes, des hommes en soutane ou en burnous, des tamtameurs de la RTG, au besoin, des Donsos..».

Ce qu’il ne sait pas, pour une fois il ne feint pas, et il ne l’oublie pas, il ne le sait vraiment pas, c’est qu’il est au cœur du « bara », de la danse.

Donc il n’est pas au-dessus de la mêlée si tant il est vrai que nous sommes dans un régime présidentiel. A sa décharge, je crois que la plupart de nos leaders ne le savent pas ou n’en tirent pas les conséquences politiques et donc stratégiques. Ils ne lisent pas leurs juristes n’on plus. Car voici un « étrange » article, l’article 76 de la Loi fondamentale :
« En cas de désaccord persistant entre le Président de la République et l'Assemblée Nationale sur des questions fondamentales, le Président de la République peut, après avoir consulté le Président de l'Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. La dissolution ne peut être prononcée avant la troisième année de la législature et, au cours d'un même mandat présidentiel, plus d'une fois. De nouvelles élections ont lieu dans les soixante jours qui suivent la dissolution.
Si celles-ci renvoient à l'Assemblée Nationale une majorité de Députés favorables à la position adoptée par l'ancienne majorité sur la question qui a provoqué la dissolution, le Président de la République doit démissionner ».
Le président en Guinée peut être viré par l’Assemblée nationale.
Au nom du Peuple.
Ce qui n’est pas le cas de François Hollande. L’Assemblée nationale française, dans le cas de figure évoqué par notre Loi fondamentale peut virer Jean-Marc Ayrault et sa majorité, le cas échéant, ramener la France dans une cohabitation, rien de plus. J’espère que nos hommes politiques voient ici l’importance capitale d’une stratégie digne de leur donner une majorité à la nouvelle Assemblée nationale. Oublier toute ambition présidentielle, de préséance, d’égo, ethno. Oublier toute subjectivité opportuniste.
Opposer un refus d’acier à tout compromis quant à la transparence technique, humaine et structurelle de l’organisation de ces législatives.
Wa Salam,
El Hajj Saïdou Nour Bokoum
http://www.nrgui.com/ (Nouvelle République de Guinée)

PS : Ce cas de figure est d'autant moins difficile à réaliser en Guinée (où l'on peut tout de même "acheter" des députés), que nous n'avons pas deux chambres qui dans l'Hexagone doivent rédiger le texte de défiance dans les mêmes termes après ses va-et-vient (2 ?).

El Hajj Saïdou Nour Bokoum

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