Créer un site internet

Enlèvements et meurtres d'enfants en Guinée, Côte d'Ivoire, Sénégal: Un phénomène transnational

Marche anti enlevement bouba

Les Sénégalais sont choqués et même traumatisés par le phénomène récurrent d’enlèvement d’enfants, dont le dernier en date, Serigne Fallou Diop, a été retrouvé rasé et mis dans un sac dans son quartier Gouye Mouride de Rufisque.

Un meurtre qui a fait sortir de sa réserve le Directeur de la Sécurité Publique, le Commissaire Divisionnaire Abdoulaye Diop, qui a fait des révélations sur l’enquête, mais surtout sur le dispositif mis en place par ses éléments pour traquer les délinquants et stopper le phénomène.

Une situation qui rappelle celle qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire. On enregistre dans ce pays, de janvier à maintenant, pas moins de 8 cas d’enlèvement ou de disparition d’enfants dont trois cas de décès dus, selon les autorités, à des morts violentes par armes blanches ou par strangulation.
Le Conseil national de sécurité de ce pays, présidé par le Ministre de la Défense Hamed Bakayoko, avait exactement parlé comme le Ministre Aly Ngouille Ndiaye pour qui gendarmes et policiers sont aux trousses de ces délinquants et feront le nécessaire pour sécuriser les populations.

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle qui prévaut aussi en Guinée Conakry où le phénomène existe depuis 2016.

Les disparitions d’enfants ne sont pas rares en Guinée et les autorités, face à la psychose qui s’empare des populations, avaient, en son temps, donné des assurances sur le fait qu’une division de la protection des enfants avait été mise en place au niveau de la Gendarmerie.
Rfi rappelait que le dimanche 22 mai 2016, entre cinq ou six adolescents ont été enlevés et embarqués dans une voiture civile alors que leurs parents étaient occupés à célébrer un mariage dans la vallée de Conakry.

Aujourd’hui, la Guinée comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, pour ne citer que les cas les plus connus, sont loin de voir le bout du tunnel à propos de la lutte contre cette criminalité dirigée contre des enfants.

Ce qui est cependant frappant, c’est la ressemblance et la concomitance des faits observés dans ces pays. On parle de sacrifices humains pour justifier ces pratiques.

C’est pourquoi, il serait intéressant, au niveau des services de sécurité de ces différents pays, qu’il y ait une forme de collaboration. Nous soupçonnons l’existence de réseaux qui agissent pour des mêmes objectifs, même s’ils s’appuient sur des relais au niveau de chaque pays. Exactement comme dans le terrorisme.

En conséquence, la coopération judiciaire aurait pu permettre aux différents services de bénéficier des renseignements collectés par les voisins, ce qui aurait pu faciliter la traque.
Il est frappant que les criminels dans ces différents pays agissent pratiquement de la même façon contre des êtres vulnérables que sont les enfants et que les différents services de police et de gendarmerie des pays concernés ne pensent pas faire le lien.

Il n’est pas impossible que les mêmes commanditaires agissent dans ces pays, avec des valises pleins d’argent, prêts à payer le service rendu à des délinquants de moindre calibre.

Si chaque Police travaille dans son coin, les résultats pourraient être mitigés.
Bien sûr, rien ne pourra se faire sans l’apport efficace des populations qui sont les seules à pouvoir seconder les forces de sécurité.

Il est cependant important qu’au niveau de la Police, l’approche sécuritaire soit revisitée pour l’adapter aux situations nouvelles.

Les ASP doivent voir leurs missions revues dans le sens d’une vraie protection des populations et de leurs biens. Les confiner dans les commissariats et les brigades nous semble relever d’une vision encore trop classique et manichéenne de la sécurité.
Par ailleurs, rien ne sert de multiplier les Commissariats, de recruter de nouveaux éléments si ces derniers doivent se confiner à des check-points connus sur des routes pour guetter des automobilistes.

Nous rêvons de voir la Police et la Gendarmerie se déployer autrement dans nos quartiers et villages. Et l’Etat doit faire le nécessaire pour qu’il en soit ainsi.

Assane Samb

Source: rewmi

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

 
×