Guinée: Amnesty International demande une enquête sur la mort de 4 personnes en prison

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L’organisation Amnesty International demande aux autorités guinéennes d’ouvrir des enquêtes indépendantes sur les décès de quatre personnes, dont trois militants de l’opposition, survenus en l’espace de deux mois alors qu’elles étaient en détention préventive à la maison centrale de Conakry.

 

En deux mois, quatre personnes sont décédées durant leur détention à la maison centrale de Conakry. Une structure où les conditions de détention sont précaires : « Ce que ces morts en détention ont pu montrer, ce sont les conditions de détention inhumaines qui sont en vigueur dans les prisons guinéennes et notamment dans cette Maison centrale de Conakry qui est surpeuplée », comme l’explique Fabien Offner, chercheur au bureau Afrique de l’ouest d’Amnesty International, joint par Bineta Diagne du service Afrique de RFI.

Selon des estimations de l’ONG, environ 2 000 détenus sont incarcérés dans cette prison, « qui a été conçue pour en détenir 300 ». Elle fait également état de maladies très fréquentes, comme le béribéri, et de la présence de seulement un médecin pour la totalité des détenus. « Ce qu’on a vu avec les morts en détention récentes, c’est que ces personnes sont sorties de prison pour accéder à des hôpitaux au moment où c’est déjà trop tard, au moment où leur cas est désespéré », rajoute-t-il.

De plus, Fabien Offner fait part d’un manque de transparence sur les circonstances des décès qui surviennent : « Il y a très peu d’information disponible sur des autopsies réalisées, des autopsies qui ne sont pas réalisées. Donc, il y a un flou total qui entoure la question des autopsies et c’est un flou qui effectivement n’a jamais été levé par les autorités politique et judiciaire de la Guinée ».

Le gouvernement répond à l'ONG

Le ministère de la Justice guinéen rejette en bloc les accusations d'Amnesty international. Et dans un communiqué, il dément formellement « les allégations infondées » de l'ONG et un rapport « unilatéral et sans contradiction ».

Les autorités guinéennes assurent avoir communiqué toutes les informations médicales pour expliquer les causes de ces décès. Et que la possibilité a toujours été accordée aux familles de demander des autopsies. « Les droits fondamentaux des détenus sont respectés », souligne également le communiqué.

Le ministère de la Justice écarte aussi les appels d'Amnesty international à mettre un terme à ce qui est qualifié par l'organisation de « vague d'arrestations » « arbitraires » dans le pays. « Toutes ces personnes sont poursuivies pour des infractions précises », affirme en effet le ministère de la Justice, avant d'assurer de son attachement aux droits de l'homme et à l'Etat de droit.

Ces derniers jours, la France, les États-Unis et l’Union européenne avaient aussi demandé aux autorités guinéennes d’enquêter sur ces décès. Elles n’ont pour le moment pas donné suite à ces requêtes.

Source: RFI

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