Guinée: des jeunes s'opposent à la construction d'un centre anti-Ebola

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Des dizaines de jeunes d'un quartier de la banlieue de Conakry ont empêché jeudi le début de la construction d'un centre de traitement d'Ebola, saccageant le dispositif mis en place pour la cérémonie, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana devait poser la première pierre de ce centre anti-Ebola financé par Médecins sans frontières (MSF) à Yimbaya, un quartier populaire de la banlieue de la capitale, en présence des ambassadeurs de France et des Etats-Unis et du gouverneur de Conakry.

Peu avant l'arrivée de M. Fofana, alors que les diplomates étaient déjà sur place, des dizaines de jeunes ont commencé à protester en scandant des slogans en soussou, une des langues nationales.

"Nous ne voulons pas d'Ebola dans notre quartier! Nous avons peur d'Ebola! Non à MSF! Ne polluez pas notre environnement", pouvait-on entendre.

Des responsables guinéens ont tenté de discuter avec les meneurs pendant que les diplomates quittaient les lieux, où la situation a ensuite dégénéré. Les protestataires ont saccagé l'installation prévue pour la cérémonie: tentes, chaises, matériel de sonorisation, selon le journaliste de l'AFP.

Les derniers responsables présents et les représentants de MSF ont été évacués par les forces de l'ordre.

Aucun blessé n'a été signalé. Aucun responsable n'avait souhaité s'exprimer sur ces incidents dans l'immédiat.

Joint par l'AFP, une source à MSF a déclaré: "Nous voulions installer ce centre, mais malheureusement ça n'a pas été (possible). Nous sommes maintenant à l'écoute des autorités guinéennes".

La Guinée, la Sierra Leone et le Liberia sont les trois pays les plus affectés par l'épidémie d'Ebola ayant fait en moins d'un an près de 6.100 morts.

Jusqu'à son apparition dans le Sud guinéen en décembre 2013, la fièvre Ebola étaient inconnue en Afrique de l'Ouest, contrairement à l'Afrique centrale où le virus, qui se transmet par les fluides corporels, avait été découvert en 1976.

Cette maladie, qui se manifeste par des hémorragies, vomissements et diarrhées, a suscité dans certaines communautés des réactions d'hostilité, de peur ou de déni, parfois violentes.

En Guinée, les réactions violentes les plus graves se sont produites en septembre à Womey (sud-est), où huit membres d'une équipe de campagne de sensibilisation sur Ebola - dont trois employés de radios - ont été tués par des habitants niant la réalité du virus et criant à un complot des Blancs.

Source: AFP

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