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Guinée: Il était une fois, un messie devenu bourreau

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C’est le 22 décembre 2008 autour de 18h que le Général Lansana Conté a définitivement quitté ses troupes, à l’âge de 74 ans. Et c’est le 23 décembre, sur son cadavre encore chaud que le capitaine Moussa Dadis Camara a, contre tous les pronostics, pris un pouvoir qui n’avait plus de propriétaire. Ces deux dates marquantes de l’histoire de la Guinée sont pourtant loin de faire la joie des Guinéens épris de paix et de justice.

Alors que ceux-ci pensaient trouver délivrance dans la mort de Conté, après un long règne sans partage, ils seront très vite rattrapés par les dérives mémorables d’un capitaine sans parole. Les Guinéens, après l’avoir applaudi des deux mains, crieront d’ailleurs, toute leur haine au messie du 23 décembre 2008, devenu le bourreau du 28 septembre 2009, date qui montrera le vrai visage de Dadis, lorsque ce dernier a fait réprimer férocement et dans le sang, une manifestation pacifique des forces vives. Le seul péché de ces populations civiles étant d’avoir osé demander au président putschiste de respecter sa parole, donc de balayer la maison et de partir.

Mais les mêmes causes provoquant les mêmes effets, le balayeur de Conakry, tout comme celui d’Abidjan dont le sort a été plus malheureux, a été balayé le Jeudi 3 décembre dernier, par les balles du désormais tristement célèbre lieutenant Toumba. C’est donc depuis son grabat de l’hôpital militaire de Rabat que le chef de la junte au pouvoir en Guinée célèbrera -est-il seulement conscient?-, ce 23 décembre 2009, le premier anniversaire de son arrivée hasardeuse aux affaires. Comme nous l’avons si souvent écrit sur le site de Fasozine.com, la parenthèse Dadis aurait définitivement été fermée, si, certains membres de la junte et du CNDD, aussi arrivistes qu’avides du pouvoir, ne continuaient à maintenir la Guinée sous la férule de la terreur. Certains poussent le bouchon jusqu’à demander à porter plainte contre des organisations de défense des droits de l’homme comme «Human Rights Watch», au motif que celles-ci accusent Dadis d’être à l’origine des massacres et des viols du 28 septembre, donc passible d’être jugé pour crime contre l’humanité. Si le ridicule pouvait tuer! Et comme si les Guinéens n’ont pas assez souffert de l’autoritarisme et des répressions sanglantes de la junte, ces proches de Dadis organisent des prières dans les églises et les mosquées, «pour le retour du président Dadis». Pendant ce temps, sous prétexte de «chasse à Toumba» et de musèlement de l’opposition, des innocents continuent de payer au quotidien un lourd tribut à la barbarie de militaires encore fidèles à Dadis. A quand le bout du tunnel pour le peuple guinéen, pris en otage par une armée minée par des éléments aussi «incontrôlables», comme le disait en son temps…Moussa Dadis Camara?

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