Guinée : La chaîne du Simandou, théâtre d’un chantier minier titanesque

Field media image 2959054 4e6da1eeb19b9c2c9a3457172c4ddc02ac869311Dans le sud-est de la Guinée, un projet d’envergure internationale est en train de voir le jour. Sur les hauteurs de la chaîne du Simandou, les travaux s’intensifient pour donner naissance à l’un des plus vastes complexes miniers du continent africain. Engins, ouvriers et ingénieurs s’activent pour faire émerger une nouvelle infrastructure industrielle qui pourrait transformer durablement l’économie nationale.

Ce chantier d’une ampleur inédite pourrait bouleverser l’avenir économique de la Guinée. Longtemps restés inexploités, les gisements de fer de Simandou sont parmi les plus prometteurs au monde. Leur mise en exploitation ouvre la voie à une transformation radicale du pays, qui ambitionne désormais de figurer parmi les géants mondiaux de l’exportation de minerai de fer.

D’ici quelques semaines, les premières cargaisons quitteront le territoire guinéen, marquant le début officiel de la production, près de cinquante ans après la découverte de ces réserves dans le sud-est du pays.

« Il n’y a pas si longtemps, tout ceci n’était que forêt vierge », observe Chris Aitchison, directeur général de SimFer, l’un des deux consortiums en charge du projet. Il salue une « tâche monumentale » accomplie à tous les niveaux, malgré les défis logistiques et environnementaux.

Pour acheminer le minerai jusqu’aux ports de l’Atlantique, à plusieurs centaines de kilomètres, il a fallu mobiliser 18,5 milliards d’euros d’investissement. Plus de 650 kilomètres de voies ferrées ont été construits, ainsi qu’un port en eau profonde pour accueillir les cargos géants.

Le projet se partage entre deux entités : d’un côté, Winning Consortium Simandou (WCS), composé d’acteurs sino-singapouriens ; de l’autre, SimFer, qui réunit le géant minier Rio Tinto et le groupe chinois Chinalco.

Mais l’aventure industrielle est loin d’être achevée. Deux ans et demi de travaux restent nécessaires pour finaliser les infrastructures et atteindre l’objectif ambitieux d’une production annuelle de 60 millions de tonnes. Un cap qui, s’il est atteint, pourrait redéfinir la place de la Guinée sur l’échiquier minier mondial, tout en posant la question cruciale de l’équilibre entre développement économique et préservation environnementale.

Samuel Benshimon

Source: SAHEL INTELLIGENCE

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