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Guinée : lancement d'une étude stratégique sur la corruption dans les entreprises publiques

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L'Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC), en collaboration avec les experts de l'ONG internationale "Transparency International" a lancé mardi une enquête nationale pour la réalisation d'une étude de perception du phénomène de la corruption au sein des entreprises publiques de Guinée. Cette étude vise à identifier les principaux cas de corruption et des facteurs aggravant ce phénomène dans les entreprises de services publics du pays, à travers le sondage de plus de 2 400 ménages guinéens, qui constituent l'échantillonnage sur une population globale estimée à plus de 11 millions d'habitants, selon les données de l'Institut national des Statistiques.

Ce qui au terme, devrait permettre de doter le gouvernement guinéen d'une boussole pour entreprendre des politiques concrètes de lutte contre la corruption et un programme adéquat de sa mise en oeuvre.

Pour la réussite de l'enquête qui s'étendra sur toutes les régions administratives du pays, elle sera réalisée par 24 enquêteurs qui connaissent bien les réalités sociologiques de la Guinée.

"La lutte contre la corruption est un combat citoyen qui doit interpeller chacun et tous", a déclaré le directeur de l'ANLC, François Falcon, qui a plaidé pour le soutien du gouvernement, des organismes publics, des médias et de la société civile guinéenne.

Dans son intervention, Mme Ange Marie Kalenga, chargée de programme à transparency International à Berlin, a souligné que la Guinée a été classée en 162e pays le plus corrompu sur 180 dans le monde.

Selon elle, la Guinée, malgré les efforts des nouvelles autorités, reste encore le pays le plus corrompu en Afrique de l'ouest et le 18e pays le plus corrompu dans le monde.

Selon elle, les décideurs guinéens doivent encore faire assez d'efforts pour lutter contre la corruption, à travers la mise en place d'institutions fortes et efficaces.

Les conclusions d'une récente étude sur le phénomène de la corruption en Guinée, montrent que le phénomène est très fréquent en Guinée. Les ménages et les opérateurs économiques rapportent que le paiement de pots-de-vin pour mettre à jour des situations fiscales, obtenir des contrats publics et demander des services publics est une pratique très répandue.

L'enquête indique que lorsqu'un responsable d'entreprise traite avec l'Etat, il paie l'équivalent de 20% de la valeur du contrat en pots-de-vin. Par ailleurs, 29% des contrats d'approvisionnement s'accompagnent de dessous de table.

De plus, les montants payés sous forme de pots-de-vin varient suivant la taille de l'entreprise : les petites entreprises paient 18% de la valeur du contrat sous forme d pots-de-vin, alors que pour les moyennes et grandes entreprises, les pots-de-vin s'élèvent à 21%.

Source:Xinhuanet

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