Guinée: le parquet général hausse le ton contre les accusations d’enlèvements
- Par Administrateur ANG
- Le 09/12/2025 à 08:01
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Dans un communiqué, publié le jeudi 4 décembre au soir, le procureur général de la Cour d’appel de Conakry souligne désormais que tout individu désignant la junte et le gouvernement comme responsables des disparitions et kidnapping sera poursuivi pour diffamation et outrage.
La mise en garde de la justice guinéenne intervient en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 28 décembre 2025, à laquelle concourt le général Mamadi Doumbouya. Et ce, alors même que le nombre de citoyens portés disparus ne cesse de s’accumuler. Dernier exemple en date, Massa Douago Guilavogui, un cadre du bureau politique du parti d’opposition Bloc libéral.
C’est dans les dernières minutes du journal télévisé que Fallou Doumbouya, procureur de la Cour d’appel de Conakry s’indigne de propos régulièrement diffusés sur les plateformes numériques attribuant à l’autorité publique - de façon « calomnieuse et non factuelle » - de graves faits d’enlèvements et disparitions : « C'est un rappel solennel, tous les faits qualifiés d'enlèvement ou de disparitions signalées font l'objet de procédures judiciaires régulières, soit devant les services de police judiciaire, conformément aux dispositions de l'article. »
Le nombre des disparus grimpe en flèche
Depuis l’arrivée de la junte du CNRD du général Mamadi Doumbouya au pouvoir, le nombre de personnes portées disparues a grimpé en flèche, essentiellement des membres de l’opposition et de la société civile. Dans certains cas, de nombreux témoins ont identifié des hommes habillés et équipés tels des forces de sécurité comme étant les auteurs des kidnappings. Des accusations qui feront désormais l’objet de sanctions poursuit le procureur : « En conséquence, toute personne qui se permettrait d'imputer à une autorité publique des faits criminels, s'expose à des poursuites pénales pour calomnie, diffamation, injure publique, outrage ou propagation de fausses nouvelles. »
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU, au moins dix Guinéens sont considérés comme victimes de disparitions forcées. Les dernières en date sont le directeur adjoint de campagne du candidat Faya Millimono et des proches de l’artiste reggae Élie Kamano dont ses enfants.
Source: RFI
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