Guinée: non-inscrit sur les listes électorales, l’opposant Cellou Dalein Diallo «se victimise» selon le gouvernement
- Par Administrateur ANG
- Le 07/11/2025 à 17:03
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L'opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, a annoncé jeudi par l’un de ses avocats « porter plainte auprès de la Cour de justice de la Cédéao contre l'État guinéen ». Il affirme avoir été empêché de s'inscrire sur les listes électorales, à Abidjan. Ce 7 novembre, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, réplique que l’ex-Premier ministre « se victimise » et doit se faire enrôler à Conakry où se trouve sa résidence principale.
En Guinée, le gouvernement répond à l’ancien Premier ministre (2004-2006) Cellou Dalein Diallo. La veille, sur RFI, l'avocat de l'opposant, Maître Vincent Brengarth, a accusé les autorités de Conakry d'empêcher son client de s'inscrire sur les listes électorales. Il aurait essuyé un refus malgré un dossier en règle à l'ambassade guinéenne à Abidjan où il se trouve actuellement.
Son avocat a donc annoncé saisir la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour une atteinte « illégalement portée à son droit de vote et d’éligibilité ».
Mais pour le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Dalein Diallo « se victimise ». Selon lui, Cellou Dalein Diallo peut s'enrôler à Conakry, son lieu de résidence principale. Et s'il réside désormais à Abidjan, il doit faire les démarches consulaires nécessaires.
« Cellou Dalein Diallo ne peut pas vouloir le traitement spécifique de son cas »
« L'inscription aux listes électorales est étroitement liée, sinon dépendante, à la résidence principale, assure-t-il au micro de François Mazet. Or, on le sait bien que la résidence principale de Cellou Dalein, c'est Conakry. S'il était vraiment en exil, c'est-à-dire quelqu'un qui dit avoir fui les autorités guinéennes, il n'a rien à faire dans une ambassade d'un pays qu'il a fui. S'il est dans le cas d'une mission de son parti [l’Union des forces démocratiques de Guinée, NDLR], à la fin de sa mission, il rentre dans son pays ou il interrompt sa mission pour venir se faire enrôler ».
Ousmane Gaoual Diallo insiste : « Il ne peut pas vouloir le traitement spécifique de son cas. D'ailleurs, son épouse, lorsqu’elle a voulu se faire inscrire sur les listes électorales, elle est venue s'enrôler dans leur résidence à Conakry et ça n'a posé aucun problème. »
Et de conclure : « Il faut que l'on distingue ce qui est de la propagande politique, qui consiste à se placer toujours dans le rôle de la victime, et ce qui est de la réalité administrative qui est commune à l'ensemble des pays du monde. Chaque citoyen s'enrôle là où il réside principalement. »
Le 6 novembre, les avocats de l’opposant avaient annoncé saisir la Cour de justice de la Cédéao pour demander son inscription sur les listes électorales. Alors que le délai de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 28 décembre a expiré le 3 novembre, outre la candidature sans surprise du général Mamadi Doumbouya, une dizaine d’autres candidats ont déposé leur dossier à la Cour suprême. Mais pas les trois principales figures de l’opposition : l’ex-président Alpha Condé et les anciens Premiers ministres Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo. Les deux premiers sont exclus pour avoir dépassé l’âge limite de 80 ans inscrit dans la nouvelle Constitution. Ils sont aussi frappés par la clause de résidence puisqu'en exil, tout comme le chef de l’UFDG dont le parti est toujours suspendu.
Les avocats de Cellou Dalein Diallo dénoncent une « persécution politico-judiciaire orchestrée par le régime » visant à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle. Il s’agit pour eux d’une atteinte « illégalement portée à son droit de vote et d’éligibilité ».
Nous avons produit un certain nombre d'éléments qui attestent du fait que ce refus procède d'instructions qui ont été données pour empêcher l'inscription de l'ancien Premier ministre. - Vincent Brengarth, avocat de l’opposant Cellou Dalein Diallo
Dans un communiqué, l’UFDG a précisé que cette démarche ne signifie pas que Cellou Dalein Diallo souhaite se porter candidat ni qu’il compte voter à l’élection présidentielle du 28 décembre que le parti considère comme une « mascarade ». « Être rétabli dans ses droits est une chose, et décider de les exercer en est une autre », indique la formation de l’opposant.
Source: RFI
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